L’ancien premier ministre Boubou Cissé a rompu le silence, cette semaine, pour la première fois depuis le renversement du régime IBK. Dans une interview accordée à nos confrères du monde Afrique, Boubou Cissé se prononce sur sa prétendue implication dans l’entreprise « de déstabilisation de la République », les raisons pour lesquelles il a quitté son domicile, son ambition politique…
Accusé d’avoir été introuvable après avoir, selon la justice malienne, ourdi « une entreprise de déstabilisation des institutions de la transition (…) des actes de nature subversive tendant à jeter le discrédit sur les actions des autorités », l’ancien premier ministre dit avoir quitté son domicile pour sa sécurité. « À l’heure où je vous parle, je suis en sécurité à l’intérieur du pays », a confié Boubou Cissé a nos confrères du Monde Afrique. Contrairement à ce que beaucoup de citoyens peuvent penser de son absence injustifiée, Dr Cissé dit avoir quitté son domicile craignant une atteinte à sa vie. « Ma maison à Bamako a été visitée par des agents de la sécurité d’État le 24 décembre. J’étais sorti faire une course et mes employés ont été violentés. Lorsque mon avocat a contacté la sécurité d’État pour demander si des agents étaient à ma recherche, ils ont démenti. Je me suis donc dit qu’on essayait peut-être d’attenter à ma vie. Je me suis donc mis en sécurité », a-t-il indiqué.
Parlant de son implication dans le complot contre l’État, Boubou Cissé a été on ne peut plus clair : « J’ai appris dans la presse que j’étais accusé de complot contre le gouvernement de transition. J’ai fait un communiqué sur les réseaux sociaux en expliquant qu’on me soupçonnait ainsi que des proches, mais que je ne suis associé à aucune tentative de déstabilisation du Mali, ni directement ni indirectement. Ce n’est pas dans mon éducation, ni dans ma formation politique et loin de mes principes » .
Même s’il est, pour le moment, en cachette, selon ses dires, à l’intérieur du pays, l’ancien premier ministre Boubou Cissé promet de se mettre à la disposition de la Justice si celle-ci a besoin de lui. « Oui, si la justice me demande de me présenter, je le ferai évidemment. Mais je n’ai pour l’instant reçu aucune convocation d’aucune autorité », a-t-il donné l’engagement. L’ancien premier ministre voit des accusations à son encontre comme « une cabale organisée » contre sa personne. « Il semblerait que je sois devenu malgré moi une menace politique », laisse-t-il entendre.
Qu’il ait des projets politiques ou pas, Boubou Cissé dit être disposé à travailler pour le Mali si le besoin se fait sentir. « Je veux servir et aider mon pays. Si je peux être utile à quelque projet de développement, je le ferais volontiers. Mais cela ne sera pas nécessairement par la voie politique, ça peut être sous d’autres formes », a-t-il indiqué. Fondé ou pas, lui seul le sait, mais il a promis de ne pas perturber la transition. « Nous sommes dans une période de transition et il est important de garder profil bas. Je ne veux perturber en aucune façon la transition qui est en cours. C’est ce qui a justifié mon silence. C’était aussi le temps de la réflexion », a-t-il confié au Monde Afrique.
Aussi, l’ancien premier ministre a indiqué dans, son interview, que cette information judiciaire ouverte contre lui est « un potentiel nettoyage politique, peut-être même un assassinat politique ».
Boureima Guindo
Vive Boubou CISSÉ !
Nous sommes de coeur avec toi.
Je ne t’écrirai plus, je n’en ai plus besoin…
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