Communes les plus vulnérables du Mali : Les besoins prioritaires recensés par l’ODHD et l’INSAT

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L’Observatoire de développement humain durable et de la lutte contre la pauvreté (ODHD) et l’Institut National de la statistique (INSTAT) ont mené une étude sur le « recensement des besoins prioritaires complémentaires dans les 166 communes les plus vulnérables du Mali. Ce rapport recense les besoins en agriculture, éducation, santé, eau, hygiène, assainissement, énergie, infrastructures et équipements et en renforcement des capacités. 

Dans le domaine de l’agriculture, première activité de production des 166 communes, les besoins prioritaires exprimés sont relatifs à l’amélioration de la productivité agricole. On recense 5377 besoins d’aménagement des plaines ou des bas-fonds contre 1125 d’aménagement des marres. Il a été exprimé la réalisation de 662 puits pastoraux et 657 périmètres maraîchers. L’aménagement des plaines apparaît clairement comme une priorité dans le développement des communes pour l’amélioration de la productivité agricole. La réalisation des activités génératrices de revenus constitue l’une des priorités de développement exprimée dans les communes les plus vulnérables. Sur ce registre, on exprime l’installation de 463 plateformes multifonctionnelles et 207 caisses de microcrédit. Pour améliorer la situation nutritionnelle des pauvres, il est préconisé l’installation de 419 banques de céréales et la création de 208 centres nutritionnels pour les enfants souffrant de la malnutrition.

L’éducation est un axe important de cette étude menée conjointement par l’ODHD et l’INSTAT.  Le renforcement de l’accès à l’éducation dans les 166 communes devait passer par la construction de 556 écoles complémentaires au niveau du premier cycle contre 124 au second cycle et 154 medersas. 2606 salles de classe doivent être construites. 536 cantines scolaires sont nécessaires ainsi que 86 centres complémentaires de formation professionnelle. Il faut 1609 latrines pour filles et garçons contre 2109 équipements de lavage des mains. Une meilleure réponse aux besoins de développement des communes les plus vulnérables passe par la construction de 194 jardins d’enfants. Sur les 556 écoles complémentaires de niveau premier cycle, 313 soit 56,3% doivent être construites à Kayes contre 23 soit 4% à Kidal.

Réalisation de puits modernes et de puits citernes

Quant au domaine sanitaire, l’étude s’intéresse à l’amélioration de l’accès des populations à la santé et leur sensibilisation aux bonnes pratiques de santé. Les besoins complémentaires en matière d’accès à la santé concernent essentiellement la création de 128 centres de santé communautaires (CSCOM) et la réhabilitation de 291. Des CSCOM au nombre de 221 doivent bénéficier d’équipements complets. En matière de ressources humaines, 377 techniciens de santé, 179 techniciens supérieurs de santé et 126 médecins doivent être recrutés. 750 agents de santé ont besoin de formation. Le besoin de 131 dépôts de produits pharmaceutiques se fait également sentir et la nécessité d’octroyer des compléments alimentaires à 9719 ménages les plus pauvres.

La sensibilisation des populations aux bonnes pratiques de santé requiert la distribution de 51 626 moustiquaires au profit des ménages vulnérables et l’installation de 1464 latrines améliorées. L’amélioration de l’accès des populations à l’eau potable passe par la réalisation de 742 forages équipés, de 706 puits modernes et puits citernes et de 248 points d’adduction d’eau primaire.  L’accès des citoyens des 166 communes les plus vulnérables nécessite la réalisation de 4340 collecteurs primaires, secondaires, tertiaires et l’installation de 3407 latrines améliorées.

Sur le plan énergétique, on enregistre 64 besoins d’électrification de localités urbaines et périurbaines, 370 de communautés rurales. Il y a un besoin d’équipements de 385 CSCOM en panneaux solaires. Dans le cadre de l’utilisation des combustibles modernes et les foyers améliorés, les besoins des populations interrogées lors de l’enquête concernent essentiellement l’installation de 75 unités de fabrication de foyers améliorés performants et de 318 unités de production de biogaz ou biocarburant. Le volet relatif aux infrastructures et équipements de l’étude focalise l’attention sur quatre points à savoir, le désenclavement des localités, la promotion des technologies de l’information et de la communication à faible consommation d’énergie, la réalisation de radios communautaires éducatives et enfin la réalisation d’équipements marchands pour les communes.

Le nombre de pistes à réhabiliter est évalué à 3777 tandis que celles à construire sont au nombre de 695. Des ponts-ponceaux au nombre de 202 doivent être construits et 65 autres sont à réhabiliter. L’acquisition de 55 pinasses et 24 bacs de franchissement est vivement souhaitée. Les communes du cercle de Tessalit ont exprimé le plus de besoins dans le cadre de la réhabilitation des pistes avec 42% des besoins exprimés. Niafounké et Ansongo formulent des besoins pressants d’acquisition de pinasses et de bacs de franchissement.

Si les collectivités du cercle de Douentza veulent plus de ponts construits, celles de Djenné souhaitent la réhabilitation de ces équipements déjà existants. A Bandiagara, on veut la construction de plus de pistes rurales. La promotion des technologies de l’information et de la communication à faible consommation d’énergie passe par la connexion de 199 sites des mairies à internet, l’installation de 81 cybercafés, la couverture de 535 localités en téléphonie mobile. Il faut appuyer « d’abord 56 radios communautaires existantes avant de procéder à l’installation de 118 autres. 440 localités des 166 communes veulent avoir les images et les sons de l’ORTM (Télé et radio). S’agissant des équipements marchands, les besoins émis sont la construction de 151 marchés de produits de première nécessité, 127 marchés à bétail et 143 campements touristiques.

L’étude recense aussi les besoins des communes dans le cadre du renforcement des capacités.

  Chiaka Doumbia

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