C’était le dimanche 19 octobre 2014, au cours d’une assemblée générale dans les locaux du foyer de Tienfala, chef lieu de la commune du même nom, situé à 35 km de Bamako à l’est.
« La commune de Tienfala et voisinage ne seront jamais la poubelle des communes de Bamako » ; « Non à la décharge de Noumoubougou, car les déchets tuent » ; « Tienfala déjà victime de l’onchocercose sera bientôt rayée de la carte du Mali », « Ne laissez pas Tienfala devenir comme Probo Koala en Côte d’Ivoire » tels sont entre autres les slogans qu’on pouvait lire sur des banderoles. Une façon pour la population d’exprimer son raz le bol et inviter du coup les autorités à délocaliser ladite décharge située précisément dans le village de Noumoubougou, un village de la commune rurale de Tienfala.
Le président de l’Association inter villageoise de lutte contre la décharge de Noumoubougou, dans son appel, au nom de la population de Tienfala et des communes voisines, dit refuser avec fermeté que leurs communes soient le dépotoir des déchets des communes de Bamako.
Mamadou Traoré a aussi demandé avec insistance la délocalisation ou tout simplement l’annulation du projet de la décharge de Noumoubougou. Traoré, dans son intervention, dit tenir les autorités maliennes responsables de toute maladie éventuelle ou décès causés aux populations à Tienfala et environs par la décharge.
« La réalisation d’un projet d’une telle envergure doit impliquer, en plus des autorités communales, les chefs coutumiers. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas ici chez nous à Tienfala », regrette Boulkassoum Fané, le jeune frère du chef de village de Noumoubougou présent à la rencontre. Il accuse également le gouvernement du Mali et plus particulièrement le ministère de l’environnement d’avoir exproprié les paysans de son village de plus de soixante dix (70) hectares de terres cultivables, sans pour autant penser à les dédommager.
Très remontée contre les autorités maliennes, Tienfala entend multiplier les actions pour se faire entendre afin de pouvoir « vivre en paix », c’est-à-dire vivre sans aspirer les odeurs nauséabondes que vont causer les déchets de la ville de Bamako déposés à Noumoubougou.
Siaka Z. TRAORE