Déballage des magistrats grévistes contre le gouvernement : Les masques sont tombés des deux côtés

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Suite à la décision du gouvernement concernant la retenue des salaires des magistrats grévistes, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont publié un communiqué le 24 septembre 2018 pour dénoncer l’attitude de l’exécutif et surtout proférer un chantage inédit sur une présumée affaire de corruption impliquant le ministre des Finances. Ce qui prouve que si leurs intérêts n’étaient pas touchés, les simples citoyens n’auraient rien su au sujet des 3 milliards et demi pour lesquels, ils demandent aujourd’hui des explications.

Le bras de fer entre le gouvernement et les magistrats grévistes prend une tournure de joute verbale à double tranchant. Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont publié, le 24 septembre dernier, un communiqué aux allures de menace et de chantage à l’adresse du gouvernement.

Avec un début bien policé, ils ont déploré la décision du gouvernement par rapport à la suspension de leurs salaires avant de rappeler l’exécutif sur certaines notions de morale et de démocratie. « … L’Etat fonctionne sur la base de la complémentarité nécessaire entre les trois pouvoirs » disaient-ils  dans le communiqué en ajoutant que « toute velléité paternaliste de l’un à l’encontre des autres ne peut que détériorer inopportunément l’indispensable collaboration devant présider la conduite de l’action publique ».

« Ceux qui prônent l’exemplarité doivent être les premiers à l’abri de tout reproche » ont rappelé les signataires du communiqué. Puis, ils ont annoncé qu’ils exigent « que toute la lumière soit faite autour des trois milliards et demi (3.500. 000.000) F CFA évaporés curieusement dans la nature à l’hôtel des finances à l’occasion du soi-disant dédommagement d’un opérateur économique consécutivement à la crise au nord du pays ».

Les magistrats grévistes ont annoncé que cette opération a été traitée par le ministre des Finances en violation des règles élémentaires applicables en la matière. Puis, ils ont mis en balance le montant de leur revendication qui s’élève à 2 milliards et celui qui serait détourné selon eux par le ministre des Finances.

Toujours pour faire pression sur l’exécutif, ils ont promis de révéler d’autres scandales concernant le même ministre ou d’autres membres du gouvernement.Ce chantage vient de montrer que les trois pouvoirs jouent à un bal masqué en laissant le bas peuple pour son propre compte derrière les décors.

Il est aisé de comprendre que la révélation de cette « affaire de détournement » n’aurait jamais eu lieu si les intérêts des magistrats n’avaient pas été menacés. Le hic est qu’on assiste à des annonces dénudées de crédibilité dans la mesure où les dénonciateurs n’ont montré aucune preuve de ce qu’ils avancent.

Ils n’ont fourni aucun nom concernant le bénéficiaire, ni document incriminé, ni détail convaincant sur le déroulement des faits. La chose la plus hallucinante  est qu’ils affirment être au courant d’autres affaires sales sur lesquelles ils se taisent. Ce qui veut dire que si le gouvernement revient sur sa décision et accepte de leur octroyer les 2 milliards qu’ils demandent, il n’y aura plus de déballage.

Dans cette situation, on constate que les différents protagonistes n’ont aucun égard sur la bonne gouvernance et la justice équitable. Tout ce qui importe pour eux, c’est l’opulence sur le dos du contribuable qu’ils plongent de plus en plus dans les ténèbres. Mais avec les joutes verbales qui commencent, ils vont dévoiler, peu à peu, leurs petites cachoteries sur les cas de détournements de gros sous.

Issa Santara

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