Mot de la semaine : Colère

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Ibrahim Boubacar Keïta, IBK, à Bamako, 25 juillet 2013. © RFI/Pierre René-

Incontestablement, IBK et son Gouvernement se trouvent aujourd’hui dans l’œil du cyclone,  pris dans un orage d’une frange importante des travailleurs. La crise sociale prend une telle ampleur que nul ne peut prédire aujourd’hui l’issue. La colère ne fait que monter sur le front sociopolitique et même religieux. Avant-hier c’étaient les magistrats, aujourd’hui ce sont les agents de santé, les professeurs d’enseignement Supérieur et les enseignants du Secondaire et du Fondamental. Si les agents de santé et les professeurs du  Supérieur ont décrété une grève illimitée jusqu’à la satisfaction de leurs doléances, ceux du Secondaire et du fondamental  ont  battu le pavé le mercredi 5 avril 2017  pour manifester leur  colère vis-à-vis du gouvernement à qui ils ne demandent rien d’autre que la mise en application du protocole d’accord signé entre le département et les syndicats. Cette marche, nous a-t-on dit, est le début du bras de fer que les syndicats ont désormais engagé avec le gouvernement. La marche a été suivie le lendemain jeudi 6 avril 2017  par une conférence de presse à la maison de l’Enseignant pour informer l’opinion nationale et internationale sur le bien-fondé de leur mouvement. Ils arrêteront de travailler pendant 10 jours à compter du lundi 10 avril si rien n’est fait.

Pour rappel, les agents de santé sont en grève illimitée depuis le 09 mars 2017. Jamais de l’indépendance du Mali à nos jours, une grève d’une telle durée n’a été enclenchée  dans le domaine de la santé. La colère des grévistes ne faiblit pas à cause du mépris et de l’indifférence du gouvernement. C’est pourquoi, ils sont restés sourds aux appels de la société civile, des religieux et de l’Opposition dont d’ailleurs son chef de file en avait fait une préoccupation majeure en demandant au Président de la République de s’impliquer personnellement afin de trouver rapidement une issue favorable.

Face à ce qu’il conviendrait d’appeler un aveu d’incompétence et un mépris du gouvernement à l’égard des travailleurs, les Enseignants chercheurs du Supérieur ont également décidé de suivre le chemin tracé par les médecins en allant en grève illimitée à compter du 4 avril 2017 jusqu’à la satisfaction de leurs revendications en 7 points dont celui relatif à la valeur indiciaire. Ils demandent à être aligné sur l’indice 3000 comme c’est le cas au Burkina Faso et à peu près au Niger, à défaut d’atteindre le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

En définitive, les grévistes sont tous en colère contre le Gouvernement parce qu’ils disent ne pas comprendre que l’Etat puisse dire qu’il n’a pas les ressources financières nécessaires pour faire face à leurs revendications alors qu’au même moment les budgets des différentes institutions ne font qu’augmenter, à commencer par la Présidence de la République, de l’Assemblée Nationale et des autres institutions de la République.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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