Mot de la semaine : amnistie

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Photo de familles des ministres avec le chef de l'Etat

Depuis quelques semaines, le Gouvernement ne fait pas mystère de sa volonté de parvenir à une amnistie la plus large possible et dans un bref délai. Dans un pays comme le Mali,  exsangue du fait de la guerre sans nom et sans visage qui, tel un cancer, le mine depuis plus de cinq ans, si l’amnistie est le prix à payer pour retrouver sa quiétude et sa cohésion d’antan, pourquoi pas ? La paix et l’unité nationale n’ont pas de prix et leur coût mérite que l’on se sacrifie autant qu’on peut. Donc, le gouvernement est fondé à prendre toute initiative dans ce sens tout autant qu’il restera transparent, conséquent, juste, imaginatif et proactif. Tout le monde l’admet : les élections présidentielles de 2018 doivent être tenues, coûte que coûte, afin d’avoir un capitaine habilité à conduire le navire Mali.  Mais, pour servir à quelque chose,  ce scrutin doit être inclusif, c’est à dire n’exclure aucun Malien, être  conforme aux standards et surtout être apaisés, avant, pendant et après. Pour ce faire, il nous faut réinstaurer la sécurité, ou tout au moins en ramener l’insécurité dans des proportions plus ou moins contrôlables. Ce qui suppose d’éteindre les foyers de tension, désamorcer les causes, ou tout au moins être dans un processus de dialogue avec la partie adverse. Puisque le temps presse, compte tenu des délais prescrits par la Constitution, il nous faut aller vite ;  aller vite, sans rien bâcler ni  prendre à la légère. Il nous faut aussi aller avec discernement, car tout acte mal inspiré, ou inspiré par des considérations opportunistes, aura pour conséquence de créer des précédents fâcheux ou de faire monter les enchères à un niveau ingérable. L’on a pu constater que l’annonce d’une loi d’amnistie a comme dopé les revendications de l’Association des épouses des militaires et paramilitaires détenus. Çà et là, on entend dire qu’on ne peut pas amnistier ou gracier les auteurs des massacres de militaires maliens à Aguelhok et juger et condamner les membres de la Junte de Kati et leurs complices dans la disparition des bérets rouges. D’autres raccourcis vont être trouvés, des lignes parallèles vont être tracées, des confusions seront créées. Juste pour profiter, voire abuser de l’amnistie destinée à instaurer l’accalmie conduisant aux élections et à la paix par la suite. Au gouvernement d’être à la hauteur du défi et de ne pas céder aux tentations électoralistes. Autrement, la loi d’amnistie sera le bazar de l’impunité et de l’amnistie.

Modibo Diallo

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1 commentaire

  1. La volonté du président IBK d’aller à la paix est affichée depuis sa prise de fonction en 2013. L’accord de paix de 2015 a aujourd’hui a connu de notables avancements. Cependant force de croire que sa mise en œuvre est très laborieuse et lente d’où la nécessite de lui donner un nouveau souffle avec cette loi d’entente nationale qui est une recommandation de la conférence d’entente nationale.

    Comme le dit le président IBK lui-même, pour le Mali aucun sacrifice n”est de trop. Cette loi d’entente nationale permettra la réinsertion des combattants qui déposeront sous certaines conditions. Prions ensemble que cette volonté affichée du président IBK soit réalisable car dans ce pays tout le monde ne défend que son intérêt personnel.

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