C’est du moins, le constat terrible qui ressort des rapports de la 29è session du Conseil d’Administration du Laboratoire National de la santé (LNS) tenue, mercredi 13 mars, dans la salle de réunion de ladite structure. C’était sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, en présence du directeur général et des administrateurs du LNS.
Au cours de cette session, les administrateurs ont adopté le procès-verbal de la 28è session, le rapport d’activités et l’état d’exécution du budget 2018 et le projet de budget de 2019.
Aujourd’hui, s’il y a une structure qui devrait être doté de moyens financiers conséquents pour assurer le bien-être de tous les Maliens, c’est bien le Laboratoire National de la Santé. Le LNS, puisque c’est de cette structure qu’il s’agit, occupe une place de choix dans la santé humaine et animale, quand on sait qu’il s’occupe du contrôle de la qualité des médicaments et produits alimentaires. Mais force est de constater que cette structure, manquent terriblement de moyens financiers pour faire face à cette mission. Plus grave, au moment où, les produits et aliments impropres à la consommation inondent les marchés maliens.
Face à la délicatesse de la situation, C’est pourquoi Pr Koumaré a plaidé au cours de cette 29è session du conseil d’administration pour une augmentation du Budget du LNS, afin qu’il puisse relever les défis du contrôle de la qualité des produits et aliments.
Il ressorts des rapports du LNS que concernant la surveillance de la qualité des produits, 3518 échantillons prélevés ont été analysés contre 3030 échantillons en 2018. Le taux de non conformités ont été de 5,52% pour les médicaments, 36,94% pour les aliments/ boissons et 21,65% pour les eaux. Ces chiffres prouvent à suffisance qu’il y a encore de la pourriture dans les assiettes des Maliens.
Pour le cas spécifique des médicaments, les échantillons ont été déclarés non conformes suite à l’absence et au sous dosage de principes actifs ainsi qu’à des types de conditionnement inappropriés et non réglementaires.
En ce qui concerne les denrées alimentaires, les sels et produits assimilés, les viandes et produits carnés, les produits laitiers et dérivés, les fruits et légumes ont constitué les classes de produits qui étaient retrouvés fréquemment non conformes.
Les non conformités, selon le rapport de contrôle, sont surtout liés à la mauvaise qualité microbiologique des aliments et des paramètres qui renseignent des procédés de transformation. Les échantillons d’eau de javel, antiseptique couramment utilisé dans les structures sanitaires et ménages ne répondent pas aux critères de qualité requis.
Rappelons par ailleurs que le renforcement de la surveillance des médicaments par l’utilisation de kits minilabs et du Truscan qui peuvent renseigner directement de la qualité globale des produits sur le terrain ; le maintien pour la 5ème année consécutive et la dernière de l’accréditation initiale en microbiologie alimentaire ; la mise en place du projet SWEDD pour l’acquisition d’équipements importants et la contractualisation de l’accompagnement du LNS par des experts internationaux afin de renforcer le système de management de la qualité et les compétences techniques du personnel, sont , entre autres, des grands évènements qui ont marqué l’exercice 2018. S’y ajoutent la participation active du LNS à la lutte contre la criminalité à travers des expertises réalisées au profit des services de justice et de répression ; le renforcement des capacités du personnel par la mise en œuvre d’un plan de carrière formation pour 5 attachés de recherche, 2 cadres A et 5 cadres agents techniques soit 30% du personnel.
S’agissant la gestion des ressources financières de l’exercice écoulé, il faut noter que le LNS a réalisé une mobilisation de près de 99% au 31 décembre 2018 pour son budget corrigé qui s’élevait 858 254 082 FCFA. Au regard des crédits ouverts, le budget a été exécutif avec près de 95%.
Noter que ces résultats du LNS jugés satisfaisants par les administrateurs, ont été réalisés dans des conditions très difficiles dues au gel des crédits. Près de 62% du budget spécial d’investissement notifié a été retenu. Parmi les difficultés rencontrées par le LNS, il y a la mutation de l’agent comptable par arrêté sans son remplacement pendant plus de 6 mois ; ce qui a eu un impact négatif sur l’exécution correcte du budget disponible.
Pour l’année 2019, le projet de budget du LNS est arrêté, en recettes et en dépenses, à la somme de 909 186 000 FCFA contre une dotation corrigée de 854 800 762 FCFA en 2018, soit une augmentation de 6,36%.
Le Professeur Benoît Koumaré a assuré que le LNS va renforcer sa mission régalienne de contrôle de qualité des médicaments et des aliments pour la sauvegarde de la santé des populations humaine et animale. Il a salué le département de tutelle pour les efforts qu’il fournit pour appuyer le LNS dans l’accomplissement de sa mission.
Aboubacar Berthé