Dakar-Bamako Ferroviaire : Les cheminots mettent fin à leur grève

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Une des missions du gouvernement dirigé par le Premier ministre Boubou Cissé est d’apaiser le front social marqué par une multitude de grèves. Juste après son installation au département des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly a consacré sa toute première audience aux cheminots qui observaient une grève de la faim depuis plusieurs mois. Les discussions menées par les deux parties ont porté fruit, car samedi dernier les cheminots ont mis fin à leur mouvement qui a duré précisément 143 jours. La cérémonie organisée à cette occasion à la direction de Transrail était présidée par le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine en personne. C’était en présence de la secrétaire générale de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), Mme Sidibé Dédeou Ousmane et de nombreux travailleurs.

Après une longue rupture du dialogue social soutenue par une méfiance qui régnait entre le gouvernement et les cheminots, nous voilà de nouveau face à face, a introduit le porte-parole des cheminots, Mahamane Tienta. « Nous avons salué l’initiative du ministre Ly de dédier sa toute première audience aux cheminots. Son geste signifie l’immense intérêt qu’il porte à la noble lutte des cheminots », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, M. Tienta dira que l’ouverture du dialogue social par le ministre Ly participe du respect des valeurs culturelles et sociétales de notre pays. Il a fait savoir que la levée du mot d’ordre de la grève de la faim est consécutive aux efforts du ministère des Transports et de la Mobilité urbaine qui a eu à mener de franches discussions avec les cheminots sur les salaires et la reprise des activités des chemins de fer. Pour la secrétaire générale de la CDTM, Mme Sidibé Dédeou Oumane, la fin de la grève mettra un terme à la précarité et au sacrifice de ces hommes et femmes, qui des décennies durant, ont tout donné aux chemins de fer.

Selon elle, cette situation a engendré d’énormes conséquences à la fois sociales et économiques comme la paralysie de l’axe Bamako-Kayes-Dakar. Un axe qui, d’après Mme Sidibé, est économiquement vital pour le Mali. Autre conséquence de l’arrêt des chemins de fer, a souligné Mme Sidibé, c’est que nos mangues pourrissent sur place, faute de moyens de transport. En outre, la secrétaire générale de la CDTM a affirmé que l’initiative du ministre des Transports et de la Mobilité urbaine a fait renaitre l’espoir dans les cœurs des travailleurs des chemins de fer. Pour terminer, elle a salué la dignité et la bravoure de ses camarades syndicalistes.Dans son intervention, le ministre Ibrahima Abdoul Ly a promis aux cheminots le paiement successif de leurs salaires de 2018 et une inspection de l’axe Bamako-Kayes-Dakar en vue d’examiner l’état des rails, pour ensuite envisager des solutions appropriées. Le ministre Ly qui dit être plutôt dans l’action que dans la parole a affirmé que la préoccupation majeure du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et du Premier ministre Boubou Cissé est le retour de la paix au Mali.

Au nom des autorités, Ibrahima Abdoul Ly a demandé aux uns et aux autres d’avoir foi en le Mali, de le défendre matin, midi et soir. « Car sans le Mali, nous cesserons tous d’être des Maliens, a-t-il prévenu. Donnons-nous la main pour bâtir ensemble un Mali fort et développé progressivement dans tous ses segments. Donnons-nous la main pour que chacun puisse vivre en famille avec dignité en regardant les siens dans les yeux. Aimons-nous, parce que nous sommes tous des Maliens. Parlons-nous, car nous sommes tous des Maliens, et n’ayons pas peur de nous parler.»

Les grévistes de la faim qui avaient installé leurs matelas, nattes et moustiquaires sur les rails ont levé le camp par un geste symbolique effectué par le ministre en charge des Transports et la secrétaire générale de la CDTM.

Amadou B. MAïGA

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2 COMMENTAIRES

  1. Si on ne dit pas les vérités quant il faut les dire, on avancera jamais dans ce pays quand bien même que ces vérités blessent souvent.
    Nous sommes tous des humains, tous des maliens donc allergiques aux problèmes des cheminots.
    C’est reconnaître et accepter alors que ces gens ont souffert le martyre, certes.
    Cependant, disons franchement aussi que les cheminots dans leur grande majorité sont responsables de leur malheur car ayant contribué à la mort de leur entreprise par des comportements très peu orthodoxes.Durant des décennies, l’exploitation des chemins de fer au Mali s’est caractérisée par la magouille, le népotisme et la mauvaise gestion caractérisée des responsables. Chacun de son côté s’est donné à cœur joie à sa petite malhonnêteté enfonçant du coup l’entreprise jusqu’à son agonie!et, la résultante de tout cela a donné ce que nous avons aujourd’hui. Alors quand ces gens font aujourd’hui comme si, ils sont de simples victimes expiatoires, moi je dit que non! Ils sont en grande partie responsable de leur propre malheur et doivent tirer de la situation actuelle des enseignements.Comme on le dit en BAMANAN, “KÔ DJOUGOU DE YE MÔGÔ KARA MÔGÔ YE”? espérant que les cheminots ne tomberont plus dans les mêmes travers quand la société se remettra de sa situation actuelle.Bien sûr, les seuls responsables ne sont pas les cheminots et il y a lieu de dénoncer le peuple insouciant qui a toujours accepté le” DOUGA”, les cheminots savent de quoi je parle! Car , voila que les activités des bana banas ont pris fin avec l’arrêt du train et bonjour la paupérisation nationale.
    L’Etat n’est pas innocent non plus car il a laissé faire sans sévir, donc complice de la situation des cheminots et des chemins de fer du Mali.

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