Cybercriminalite, Delits, Infractions… Touré, le Procureur de la Commune IV qui fait trembler

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Lutte contre la cybercriminalité, moralisation des réseaux sociaux, punition des délits et infractions, etc. Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de la Commune IV ne laisse rien passer. Idrissa Hamidou Touré enfile fièrement sa toge de magistrat débout.

La fonction primaire d’un procureur ou d’un juge tout court est sans nul doute d’appliquer la loi dans toute sa rigueur tout en défendant les intérêts publics. Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de la Commune IV, Idrissa Hamidou Touré est celui qui n’entend pas se départir de ce sacerdoce et surtout de la teneur de l’article 4 du code civil semble être sa bréviaire et qui stipule : « le juge est obligé de trancher même si la loi n’est pas claire et même d’ailleurs s’il n’y a pas de loi applicable au litige ». Les populations de la Communes IV et celles d’ailleurs et partout où le Procureur Touré est passé connaissent suffisamment l’homme.

Aujourd’hui en Commune IV où il officie depuis son arrivée du Tribunal de Grande instance de Bougouni, il y a environ une année, toute personne en porte à faux avec la loi ou suspectée de délit ou d’infraction, est échaudée rien que par l’évocation de son seul nom. L’interpellation de stars du show-biz (des rappeurs, Gaspi, le Fou ou encore des femmes d’une certaine audience sur la toile, en l’occurrence Djaba Sora, etc.) pour « cybercriminalité » (bagarre dans la rue et injures publiques, injures sur les réseaux sociaux, entre autres), l’ouverture de mandat d’arrêt international contre Karim Kéita, le fils d’IBK dans le cadre des enquêtes sur la disparition du journaliste Birama Touré, l’ouverture d’une enquête sur le numerus clausus à la Faculté de médecine contre des « suspects de vente de notes », l’envoi en prison de 6 policiers de la Brigade anti-criminalité (Bac) pour la mort d’un jeune à Lafiabougou en Commune IV, l’ouverture d’une information judiciaire contre un ministre en fonction, pour « divulgation de secret professionnel sur les réseaux sociaux», la convocation récente à la gendarmerie de deux imams sur plainte d’un membre d’Ançardine d’Ousmane Madani Chérif Haïdara, sont autant d’actions à son actif qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive au Mali et à l’international.

Le Procureur Touré, spécialiste en cybercriminalité,  explique à toutes les occasions, les raisons de ces interpellations. Lorsque des imams avaient été convoqués à la gendarmerie par un de leur coreligionnaire, il avait expliqué que chacun est libre de pratiquer sa religion selon sa foi et sa compréhension et qu’il ne doit pas avoir de tiraillement entre les croyants. Selon lui, ce genre de chose ne doit pas arriver dans notre pays où les différents courants religieux ont cohabité depuis des siècles. Pour le cas de Djaba Sora placée sous mandat de dépôt pour cybercriminalité (injures graves sur les réseaux sociaux), il avait motivé sa décision par une moralisation des réseaux sociaux où certains prennent le malin plaisir d’en faire une utilisation abusive.

Liberté de pensée et d’agir

Pour ceux qui le connaissent, le Procureur Touré a une liberté de pensée et d’agir dans la limite de ses prérogatives. Il nous a été confié que lors de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature (dont il est membre) à Koulouba, qui a précédé le départ précipité d’IBK du pouvoir, ce dernier avait soumis à l’ordre du jour, l’idée de prendre des mesures fortes visant à diriger le pays par ordonnance. Le Procureur Touré venu de Bougouni sa juridiction à l’époque pour participer à cette session, a été le seul à lui avoir craché ses vérités ce jour. Il lui a vertement déconseillé cette mesure en prenant l’exemple sur des présidents qui ont voulu tenter la même chose et qui ont été évincés du pouvoir manu militari ou par la rue.

L’histoire nous apprend que trois jours après, IBK était déposé.

Malgré cette vérité acerbe ce jour, le Procureur Touré, à l’issue de la rencontre, avait gagné la sympathie du Président IBK qui lui a reconnu toute sa valeur. Le ministre de la Justice Garde des Sceaux Me Kassoum Issa Tapo, lui-même présent dans la salle, l’a approché pour lui proposer une nomination dans un parquet de Bamako, où dit-il, « il sera plus utile à la République ». Sous la transition, son successeur Mohamed Sidda Dicko avait lui aussi jugé nécessaire de le nommer à la tête du parquet de la Commune IV. C’est ainsi qu’il a quitté Bougouni pour la Commune IV.

Idrissa Hamidou Touré a une notoriété d’homme de rigueur et désintéressé par des questions de prébendes. Il est dit de lui qu’« il travaille selon sa conscience sans crainte de perdre son poste pour avoir bien exercé sa fonction ». Au regard de ce constat, le Procureur Touré a le profil idéal d’être le prochain Procureur anticorruption ou Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de la Commune III, en charge du Pôle économique et financier de Bamako. En remplacement du titulaire du portefeuille, en l’occurrence Mahamoudou Kassogué, nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux, des Droits de l’Homme à la faveur du remaniement dans le gouvernement Choguel Kokalla Maïga en mai dernier.

Cette nomination, sans aucune flagornerie est la condition sine qua non pour que tous les vœux des autorités de la transition soient comblés pour donner suite aux dossiers accablants de corruption et de délinquance financière en instance au Pôle économique et financier depuis des années.

 

Abdrahamane Dicko

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