CVJR: Plus de 13000 dépositions individuelles et collectives faites auprès des antennes régionales

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La cérémonie de clôture des travaux de séminaire d’échange et de présentation des résultats de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), tenue le mercredi 12 juin dernier, à l’école de Maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, a été sanctionnée par la tenue d’un point de presse. Il était animé conjointement par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé et le Directeur général de l’ONG Avocats Sans frontière Canada, Pascal Paradis.

L’objectif de ce point de presse était de présenter aux journalistes les résultats réalisés dans la recherche de la vérité par la CVJR et les étapes à venir, ainsi que les contributions de l’ONG Avocats sans frontières Canada aux travaux de la CVJR et leçons apprises tirées d’autres contextes.

L’intervention du président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé au cours de ce point de presse a été s’articulé autour de cinq points essentiels, notamment, la recherche de la vérité ; les audiences publiques ; les réparations ; l’assistance aux victimes ; et les perspectives.

Concernant le premier point, le président de la CVJR, a fait savoir que plus de 13 000 dépositions ont été réalisées à titres individuel et collectif grâce au courage des victimes qui ont livré leurs témoignages auprès des antennes régionales de la CVJR.  De plus les victimes des zones éloignées ont été rejointes par les équipes mobiles, a rappelé Ousmane Oumarou  Sidibé. A cet effet, une stratégie d’enquête a été élaborée par la CVJR. Il n’y aura pas d’enquêtes judiciaires au cas par cas sur le terrain a expliqué le président Sidibé. Une équipe d’enquête, composée d’enquêteurs et d’analystes a été recrutée. Cette équipe d’enquêteur est chargée d’enquêter sur les cas emblématiques de violations graves des droits de l’homme.  Ces cas sont sélectionnés selon une méthodologie stricte en respectant une diversité géographique et historique, diversité de la nature de la violation, diversité des acteurs, a détaillé le président de la CVJR. Selon lui, des enquêtes ont commencé. Quelques rapports d’incidents existent déjà et le travail va continuer sur des cas emblématiques identifiés, a-t-il signalé. Cette recherche de la vérité sera rendue publique dans le rapport final de la CVJR qui est en cours d’élaboration. Elle doit permettre au pays de comprendre pourquoi ces conflits sont apparues afin d’éviter leur répétition, a expliqué Ousmane Oumarou Sidibé.

S’agissant des audiences publiques, elles font aussi partie de la recherche de la vérité, elles sont un moment stratégique du mandat de la CVJR qui permettra d’attirer l’attention de la nation, afin de reconnaitre les souffrances réelles des victimes. Elles seront centrées sur le témoignage des victimes qui ont subi des violations graves des droits de l’homme a souligné le président de la CVJR.

Parlant des réparations, le président Sidibé a signalé que la CVJR propose une politique de réparation et un avant-projet de loi à l’Etat. Ce n’est pas la CVJR qui met en œuvre les réparations. Selon Ousmane O Sidibé Pour la mise en œuvre de cette politique de réparation, le rôle revient à l’Etat à travers la mise à la disposition des ressources nécessaires et les moyens.

Par rapport à l’assistance aux victimes, selon le président de la CVJR, un système de référencement auprès des structures spécialisées a été mis en place pour les victimes en besoin urgent d’accompagnement psychologique et médicale.

Comme perspectives, selon le président Sidibé, les activités de la CVJR seront centrées, entre autres, sur : la finalisation et le dépôt de l’avant-projet de loi, du décret et d’un programme de réparation ; les enquêtes sur des cas emblématiques continuent ; la vérification des dépositions des victimes ; les audiences publiques prévues dans le courant de l’année 2019 ; ainsi que le rapport final en cours d’élaboration.

AMTouré

Réparation en faveur des victimes des crises maliennes : La CVJR partage ses résultats avec les acteurs institutionnels

Il s’agit d’avoir leurs réactions, leurs suggestions, leurs observations, leurs analyses et leurs commentaires pour améliorer le document afin qu’il prenne en compte les réalités des Maliens et des standards internationaux

La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) est à pied œuvre depuis janvier 2018 dans un processus d’élaboration d’une politique de réparation en faveur des victimes des crises maliennes de 1960 à aujourd’hui. Dans ce cadre, la CVJR, sous l’autorité de son président Ousmane Oumarou Sidibé, a élaboré une feuille de route tout en précisant les différentes phases d’un processus inclusif. Sur la base de cette feuille de route, le bureau national de la CVJR, a organisé un processus consultatif avec des représentants des victimes, des autorités régionales et des ONG au niveau des différentes antennes de la CVJR et des régions de Ménaka et Taoudéni, entre octobre 2018 et janvier 2019. Dans la même lancée, la CVJR est en train de mener depuis un certain moment plusieurs rencontres avec des acteurs impliqués dans le processus de la réconciliation nationale ainsi que la réparation des victimes. C’est dans ce cadre, que la CVJR en collaboration avec le GIZ a organisé le vendredi 14 juin 2019 au Grand Hôtel de Bamako, une rencontre d’échange avec les acteurs institutionnels sur la politique de réparation en cours d’élaboration en faveur des victimes par la CVJR.

La rencontre visait non seulement à partager le contenu du document de la politique de réparation en cours d’élaboration par la CVJR, mais aussi d’améliorer la qualité dudit document.

L’ouverture des travaux de cette rencontre était présidée par le Président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, accompagné par la représentante du projet GIZ au Mali, Mme Anna.

La politique de réparation de la CVJR, selon son président, trouve son fondement dans plusieurs éléments dont les principaux sont la compétence de la Commission en matière de réparation, la consécration juridique du droit à la réparation et les faiblesses des expériences nationales de réparation. La réparation est un ensemble de mesures et de modalités visant à remédier aux préjudices subis par les victimes, a rappelé Ousmane Oumarou Sidibé. Selon lui, ce processus a mobilisé l’ensemble des acteurs impliqués, l’association des victimes, des autorités, des experts, des services techniques et les partenaires.

La présente rencontre, soulignera-t-il, est une étape importante pour la CVJR. Elle va permettre, pour la première fois, d’avoir les réactions, les suggestions, les observations, les analyses et les commentaires des acteurs institutionnels pour améliorer le document afin de trouver un document de qualité qui prenne en compte les réalités des maliens et des standards internationaux.

Pour sa part, la représentante du GIZ, a rappelé que les réparations permettent d’atténuer la souffrance de ceux qui ont survécus dans le centre et le nord depuis 1960. « Comme dans mon propre pays, l’Allemagne, le processus de réparation des victimes du régime de Nazisme a été élément incontournable », a-t-elle raconté. Ce processus a expliqué Mme Anna était important pour marquer la reconnaissance officielle par l’Etat allemand de la terreur imaginable par le régime de Nazisme et de la responsabilité de la société allemande pour réparer ce tort. Selon Mme Anne, pour des victimes qui se trouvent dans une situation de précarité, comme c’est le cas au Mali, les réparations sont souvent considérées comme le moyen le plus tangible et le plus significatif pour rendre un sentiment de satisfaction au mal et de justice politique. Selon la représentante du GIZ, elle permettra de renforcer la confiance des victimes envers l’Etat.

AMTouré

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