Essentiellement composée de portraits des 14 hommes disparus dans la prison centrale de Nouakchott, cette exposition organisée par Amnesty international est une nouvelle approche pour mieux dénoncer les violations des droits de l’homme.
Le 29 août 2012, le siège d’Amnesty international a grouillé de monde. Et, pour cause : il y était organisé une exposition photos sur les 14 hommes disparus dans la prison centrale de Nouakchott. Placée sous le thème générique « Elles ont le droit de savoir », cette exposition a eu lieu de façon simultanée dans tous les pays qui abritent un siège d’Amnesty international, avec l’objectif de permettre au maximum de personnes de comprendre ce qui se passe en Mauritanie.
« Les autorités mauritaniennes ont l’obligation de permettre aux familles des 14 disparus de savoir où ils se trouvent », a indiqué Saloum D. Traore, Directeur d’Amnesty international Mali. Selon lui, 14 personnes condamnées à la peine de mort et à des peines de prison pour des faits liés au terrorisme ont été enlevées de la prison centrale, par les forces de sécurité, dans la nuit du 23 mai 2011. « En dépit des efforts et initiatives répétées de la part des familles, des organisations de défense des droits de l’homme et parlementaires, les autorités mauritaniennes refusent de révéler leur lieu de détention, contrairement au droit international », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter que ces personnes sont victimes de disparition forcée et ne sont plus sous la protection de la loi. Il a rappelé que dans ces derniers temps, la menace terroriste a augmenté en Afrique de l’ouest. Pour cela, il dira que les autorités de certains pays ont mené des attaques contre le terrorisme, y compris en dehors de leurs frontières. « Ces dernières années, la Mauritanie a renforcé ses efforts pour lutter contre les attaques commises par Al-Qaeda et autres groupes armes », a-t-il indiqué.
Cette situation ne saurait justifier ce qui est arrivé, selon le Directeur d’Amnesty international Mali. Il a rappelé l’article 1er de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Selon cet article : « aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la disparition forcée ». Sur la base de cet article, il a invité le ministre mauritanien de la justice à révéler le lieu de détention des 14 prisonniers et de leur assurer la possibilité de voir leurs familles. En plus de l’accès aux soins de santé, Amnesty international souhaite que les 14 hommes soient détenus dans un lieu de détention reconnu par la loi.
Assane Koné