La terre compte 7 milliards d’âmes depuis lundi. A l’occasion de la naissance de ce 7 milliardième être humain dans le monde, la direction nationale de la population a organisé, au Centre international de conférences de Bamako, un panel avec des experts sur les défis de la croissance démographique dans notre pays.
Il s’agissait de susciter le débat sur la problématique de la démographie galopante des pays africains, notamment le nôtre, et de discuter des opportunités qu’offre la démographie. La rencontre, présidée par Bréhima Sanago, conseiller technique au ministère de l’Economie et des Finances, s’est déroulée en présence de la directrice nationale de la population, Mme Sidibé Fatoumata Dicko, et de nombre d’invités. Les avis sur la croissance démographique dans les pays à faibles revenus sont nettement tranchés. Pour certains, la croissance démographie représente une opportunité de développement. D’autres y voient un réel casse-tête parce que les ressources conséquentes ne suivent pas. Les démographes ont, de la question, une toute autre lecture qui concilie les différentes positions.
La communication faite par la directrice nationale de la population souligne que les trois pays les plus peuplés du monde sont la Chine (1,3 milliard de personnes), l’Inde (1,2 milliard d’âmes) et les Etats-Unis (un plus de 300 millions). Les statistiques et prévisions du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) de 2009, établissent que l’Afrique est le 2è continent le plus peuplé après l’Asie. Mme Sidibé Fatoumata Dicko a aussi relevé que le Niger détenait le record mondial de la fécondité avec un taux de 7,07 enfants par femme. Le Mali suit avec un indice synthétique de fécondité de 6,6 enfants par femme. Un autre record appartient à l’Ouganda, celui du pays le plus jeune avec 49 % de la population âgés de moins de 15 ans. L’Afrique, constate-t-elle, connaît une évolution démographique accélérée. Les chiffres sont parlants. Notre continent représente aujourd’hui 14 % de la population mondiale contre 7 % en 1990.
Le Mali affiche, lui, un taux de croissance démographique de 3,6 %. Plus que tout autre facteur, c’est le rythme de la croissance qui préoccupe les démographes. Les aspects de cette évolution démographie ont été développés par des experts. Afsatou Diallo et le Dr Keffing Dabo, tous deux démographes, ont disséqué les enjeux liés à la croissance démographique dans les pays africains en général et le nôtre en particulier. Keffing Dabo a rappelé le cas spécifique de la Chine qui avait développé une politique nationale de population agressive. Il s’agit de la politique de l’enfant unique, c’est-à-dire que le couple n’a pas le droit d’avoir plus d’un enfant. Mais ce pays a développé l’industrie pour accompagner sa croissance démographique, a-t-il expliqué, avant de conclure qu’une certaine dose de croissance démographique est toujours nécessaire pour avoir le progrès. Comme le notera le conseiller technique du ministère de l’Economie et des Finances, les questions de démographie intéressent tout le monde, décideurs et planificateurs, bien entendu, mais aussi vous et moi qui devant le spectacle quotidien de la foule bamakoise, ne pouvons nous empêcher de nous interroger : sommes-nous ou non trop nombreux ?