Les derniers évènements du Mali ne sont pas très réjouissants. Le peuple s’est soulevé contre son président. Leur seul désir est le départ de ce dernier. La première sortie dans la rue date du 5 juin dernier ce qui a mené à la création du mouvement de contestation M5-RFP qui a comme bâton de guerre « la démission d’IBK et de son régime ». Dès lors les manifestations se sont enchaînées : le 19 juin, ensuite le 10, 11 et 12 juillet.
Lors des dernières manifestations, les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants ce qui a entraîné la mort de certains manifestants. Certains leaders du M5 aussi se sont retrouvés derrière les barreaux après les agitations du 10 et 11 juillet. Après beaucoup de demandes de libération de ces derniers, ils ont retrouvé leur liberté. Mais cela n’a fait que leur motivé davantage à aller au bout de la lutte et a poussé encore plus leurs partisans à la cause. La population en colère demande justice pour ceux qui sont morts lors de la sortie récente.
Pour ces personnes, le seul moyen de rendre la justice est d’arrêter les coupables et qu’en plus de cela le président démissionne. Malgré toutes ces agitations et plaintes, le président de la Ibrahim Boubacar Keita est déterminé à garder sa place. Il compte achever son mandat et appelle au dialogue ses contestataires. Pourquoi ? La question reste posée. Mais lors d’un de ses discours, il a expliqué que c’est son devoir de protéger son peuple.
À savoir aussi que tous les Maliens ne sont pas pour le départ du président. Qu’est ce que nos compatriotes en pensent ? Notre équipe de reportage a décidé d’en savoir sur la situation plus auprès des citoyens.
Dans la périphérie du district de Bamako, plus précisément dans le quartier de Sénou, Maiga a accepté de nous accorder un peu de son temps. Il se rendait à son lieu de travail en ville et son visage en disait long sur son humeur. Pour ce dernier, le M5-RFP est faible face à IBK « ce n’est pas pour défendre le président, d’ailleurs je ne comprends même pas pourquoi il s’acharne à rester au pouvoir. Mais regarder vous-même la communauté internationale est du côté d’IBK. Si c’était le contraire le M5 pouvait s’estimer heureux, mais malheureusement. Car la communauté internationale aussi nous aide ».
Maimouna Dao est une étudiante en lettres modernes. Elle pense que tout ceci n’est que « des bêtises ». À son humble avis, la plupart de ces manifestants ne sont même pas des travailleurs et ils ne veulent pas laisser les autres travailler. Sinon se demande-t-elle, pourquoi empêcher les gens de travailler ? Ce n’est pas comme ça qu’on participe au développement du pays. La majeure partie n’est que des illettrés qui ne font que suivre les autres.
Ousmane Fomba, étudiant à la FSJP n’est pas du même avis que Mlle Dao. Selon lui « le M5-RFP est sur son droit. Après tout, le Mali est un pays démocratique. C’est le peuple qui a élu le président et il a le pouvoir de lui demander de partir. C’est son mode de gestion que les Maliens ne veulent plus. Si le peuple veut qu’il parte, alors qu’il démissionne.Ce n’est pas compliqué ».
Pour DembaDiagourago étudiant à la Faculté des Langues et Sciences de langage (FLSL), la situation actuelle de notre pays est trop flou et ambiguë en même temps. Car estime-t-il, le mouvement qui est en place pour défendre l’intérêt commun commence à basculer. Les leaders du M5-RFP commencent à ne plus s’entendre. Du coup nous, le peuple on ne sait plus où aller. Parce qu’on voit que c’est la conquête du pouvoir par les politiciens tout en passant par la population.
Monsieur Kanté pense que ce que les manifestants font n’est autre que du dérangement et du vol. Et de son avis, le président aussi doit regarder l’état du pays et éviter tout bras de fer. Il doit changer le gouvernement et la cour constitutionnelle pour baisser la tension.
FangaSamaké, animateur socioculturel, est inquiet face à cette situation, car le pays va mal nous a-t-il affirmé. Il a aussi souligné que « c’est le droit des manifestants de réclamer le départ du président de la République. Je soutiens leur cause, mais je préfère qu’ils manifestent pacifiquement. Le M5 peut aussi accepter le dialogue afin de régler tout ce problème. Dans le cas contraire, IBK doit démissionner ».
Diverses réponses pour une seule et même question. Il reste à savoir ce qui va suivre tout ceci et espérer une meilleure issue consensuelle à la crise avec les médiations déjà en cours.
Oumou Kouttoum Cissé, stagiaire