Crise sécuritaire et humanitaire : Jeunes du nord et opérateurs économiques montent au créneau

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A l’initiative des opérateurs économiques, une conférence de presse a été organisée le lundi dernier, 5 novembre 2012, à la Maison de la presse, sous la présidence de Kissima Gakou, Conseiller technique au Ministère de la Défense, en présence de Bréhima Dicko, président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale. L’objectif de cet échange avec les médias était de faire l’état de la situation du Nord du Mali.

Lundi 5 novembre, la Maison de la presse a abrité une conférence de presse sur la situation sécuritaire du Mali, plus précisément sur le Nord du pays, notamment en ce qui concerne les préparatifs de récupération de l’intégrité territoire. Inquiets des difficultés qu’ils rencontrent présentement dans la conduite de leurs activités, difficultés relatives à la crise sécuritaire, les opérateurs économiques se sont alliés à la plate-forme des Associations des jeunes du Nord et sympathisants pour se poser des questions. Pourquoi le Nord du Mali demeure encore sous occupation ? Quel rôle peuvent les jeunes ? Après la mobilisation faite avec succès pour le recouvrement des taxes et impôts, que peuvent encore faire les opérateurs économiques ?

Pour répondre à ces question, les organisateurs de cette conférence de presse,  ont invité au présidium un représentant du Ministère de la Défense, Kissima Gakou, Conseiller technique, et Bréhima Dicko, président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale.

Dans ses différentes interventions, ce dernier a révélé que les membres de sa Commission, tous, en phase avec leur armée, ont entrepris de nombreuses démarches pour connaître les raisons du blocage. Entre autres, ils ont rendu visite, les 25 et 26 septembre 2012, aux autorités du Camp Soundiata de Kati et à l’Etat-major général des armées afin de s’enquérir de l’état d’esprit et de préparation des troupes.

Au cours de leurs échanges avec les responsables militaires, il leur a été révélé que depuis le 02 avril, c’est-à-dire dix jours après le coup d’Etat du 22 mars, un concept d’opérations militaires, par les forces nationales, a été adressé au Premier Ministre. Ce document donne en détails tous les besoins des forces armées et de sécurité en matériels, armements, logistiques, et pour une contre-offensive de reconquête des régions occupées du Nord.

Selon le parlementaire, ses interlocuteurs militaires lui avaient affirmé que si ce concept opérationnel avait été pris en compte, la crise sécuritaire du pays aurait été finie depuis fin juillet. Il semble donc que si le Gouvernement s’était montré quelque peu coopératif, l’occupation des régions du Nord et du Centre n’aurait duré autant. En ce qui concerne son Institution, le parlementaire a affirmé que l’Assemblée nationale a pleinement joué sa partition pour une sortie de crise. «Pour preuve, toutes les mesures législatives édictées par l’Accord-cadre du 06 avril 2012 ont été adoptées, sauf la loi d’orientation et de programmation militaires …,  attendue avec impatience». A ses dires, ils ont pu également constater que des efforts sont faits pour la récupération du matériel de guerre abandonné, auquel il faut juste un entretien général. De plus, à Sévaré et Markala, les troupes suivent des séances de formation et de préparation de haut niveau pour une «guerre qui s’annonce imminente». Toutefois, dans un Etat de démocratie comme le Mali, l’armée doit obéir au pouvoir politique, seul habilité à prendre les décisions

Enfonçant le clou, le président du «Collectif des patriotes du Mali», Makan Konaté, a déclaré que l’actuel Premier Ministre, Cheick Modibo Diarra, n’est pas à la hauteur de la situation. Selon lui, CMD (Calamité pour le Mali Démocratique) a montré toutes ses limites dans la gestion des affaires publiques. Il en veut pour preuves, le désaveu dont le chef du Gouvernement ferait l’objet de la part du Haut Conseil Islamique, qui l’aurait accusé d’avoir instrumentalisé leur meeting à des fins politiciennes, de la part aussi de l’ex-junte qui pourtant l’avait soutenu au départ.

Le président Makan Konaté demande purement et simplement la démission du Premier Ministre et la désignation d’un autre à l’issue de Concertation nationale. Ceci pourrait avoir pour avantage de faire évoluer le dossier du Nord.

Sur un tout autre chapitre, les conférenciers ont avoué que les armes et le matériel de guerre du Mali sont toujours bloqués dans le port de Conakry. A leur avis, il y a des «amis» du Mali qui ne veulent pas que ce matériel arrive à bon port, pour que le Mali ne soit pas seul sur le chantier de la guerre. Ces «amis» veulent participer à la guerre de libération afin d’exiger des contreparties.

Il n’y a qu’un CMD pour ne pas comprendre cela.

Abdel HAMY

 

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