Pour rappel, Modibo Keïta a été tiré de la galère de la retraite, en avril 2015, par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Comme on le sait, c’était pour occuper la primature après Oumar Tatam Ly et Moussa Mara dont les services n’ont pas fait long feu. Aux dires de certains, la nomination des deux Premiers ministres été un échec. C’est pourquoi selon les mêmes opinions, IBK a fait appel à quelqu’un de légèrement plus âgé que lui, pour prendre les commandes de la primature. Etait ce pour mieux servir le peuple travailleur du Mali ?
Sans doute ! Mais était- ce aussi parce que le président presqu’élu par plébiscite ne voyait plus en la jeunesse malienne la capacité de sauver le Mali du grand naufrage provoqué par la gestion calamiteuse de nos affaires par Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ? Tout laisse à croire à cette autre triste réalité ! IBK, prenant sur lui la responsabilité de faire appel à Modibo Keïta qui fut successivement dans les grâces du régime de Moussa Traoré, d’Alpha et d’ATT, a-t-il voulu signifier à sa formation politique, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) qu’il n’y a pas là à ses yeux de cadre à la hauteur de la mission qui attend le Premier ministre Modibo Keïta.
D’autre part, la mouvance présidentielle compte aujourd’hui 64 partis politiques : le choix d’IBK porté sur Modibo Keïta, était-il une preuve que le président Ibrahim Boubacar Keïta avait conscience de la pourriture gravissime des ressources humaines qui animent ces formations politiques ?
Visiblement, la classe politique malienne s’est calfeutrée dans la recherche illicite de profits illicites attestant ainsi de la pourriture de nos hommes politiques sur l’arène nationale. Tout s’est passé comme si pour IBK, Modibo Keïta était l’homme de la situation, meilleur aux cadres de la mouvance présidentielle.
En tout cas, sur les soixante-quatre (64) partis politiques qui composent la mouvance présidentielle il n’y a que quelques uns qui ont des élus locaux et nationaux. L’écrasante majorité de ces partis politiques de ladite mouvance ne sont que des coquillages vides.
Et comme on le dit souvent, ce sont les tonneaux vides qui font trop de bruit. Il y a ces derniers temps du boucan autour de la démission du troisième Premier ministre d’IBK en la personne de Modibo Keïta.
Selon certaines indiscrétions, le Premier ministre avait déjà laissé entendre qu’il n’est pas question pour lui de rendre sa démission, advienne que pourra.
Selon les mêmes sources, Modibo aurait dit à qui veut l’entendre : ‘’On met fin à ma mission, sinon je ne démissionnerai pas !’’. Cela ne saurait surprendre le simple observateur de la scène politique nationale.
Au Mali, on ne démissionne pas (en tout cas pour la plupart des cas) même si on est conscient de desservir notre peuple.
Rappelons la petite phrase de Moussa Mara suite à l’affaire de Kidal à la face des députés de l’Assemblée nationale : «Je ne démissionnerai pas !».
Au-delà de cette culture politique de la médiocrité chez nous, il faut dire que bien de raisons motivaient le refus du Premier ministre Modibo Keïta de rendre le tablier :
– Il faut d’abord dire que Modibo Keïta n’était pas prédestiné à occuper le poste de Premier ministre du Mali du fait qu’il a goûté aux délices de tous les régimes de Moussa Traoré à Amadou Toumani Touré en passant par Alpha Oumar Konaré. Il était dans la galère abominable de la retraite quand IBK a pensé à lui pour diriger la primature.
– Il faut rappeler que Modibo Keïta n’est d’aucune formation politique au Mali. Il se devait de mesurer toute la teneur du choix porté sur sa personne par le président de la République élu à 77,66% des suffrages exprimés.
– S’il n’est d’aucun parti politique, son seul rapprochement avec le président n’est que le nom Keïta. Son choix explique clairement qu’IBK l’a préféré à tous les cadres du RPM même s’il ne doit pas essentiellement son élection à ce parti dont il était le président.
L’on rappelle à ce niveau que c’est tout le peuple malien qui s’était mis débout comme un seul homme pour le porter à la tête de la magistrature suprême du Mali du fait qu’il croyait en lui.
– Il semble par ailleurs illusoire d’attendre de Modibo Keïta une quelconque démission de son poste de Premier ministre au regard des 75 millions de F CFA de fonds de souveraineté qui lui sont alloués par mois. En tout cas, à moins d’être autre que responsable malien, sinon la démission de Modibo Keïta sera vraisemblablement une surprise agréable.
– D’autre part, il faut dire avec forte conviction que les hommes politiques qui secouent aujourd’hui palmiers et cocotiers pour annoncer par les SMS la démission du Premier ministre sont si décrédibilisées que leurs vœux pieux ne pousseront pas Modibo à la démission. Tout au plus, ils se ridiculisent constamment. Sauf si le soleil venait à se lever pour la première fois à l’ouest pour aller se coucher à l’est ou au sud ou au Nord.
En tout cas, personne n’a plus de crédit pour les frelons du pouvoir d’IBK. Ces menus fretins ne sauraient influencer Modibo Keïta dans sa conviction qu’on l’a nommé Premier ministre et qu’il faut que celui qui l’a nommé lui dise : merci pour le service rendu !
Dès lors que la réalité du pouvoir se présente sur ce tableau, la balle est désormais dans le camp du président dont les choix n’ont jamais été judicieux de l’avis des observateurs avertis de la scène politique nationale quant à la formation des équipes gouvernementales.
On pourrait dès lors se demander ce que le président attend pour démettre son Premier ministre, son grand frère d’âge.
Ça y est ! IBK s’est enfin décidé à se débarrasser de Modibo Keïta au profit de Abdoulaye Idrissa Maïga, précédemment ministre de la Défense et des Anciens combattants. La nomination de celui-ci n’était enfin pas une surprise quand on sait qu’il était pressenti dans bien de milieux politiques. Ce choix sera-t-il enfin salvateur pour le Mali ? Comme les Anglais le disent : wait and see ! (qui vivra verra).
Fodé KEITA
Vous semblez oublier, que Oumar Tatam Ly n’a pas attendu d’être éjecter. Il a claqué la porte comme on dit, dégoûté par son compagnonnage avec I.B.K qui à ses yeux, n’avait pas de programme ni vision. Lui au moins n’a pas accepté de participer au pillage en règle des deniers de l’état, qui était le mode de gouvernance du régime I.B.K. Moussa Marra, grand avocat d’I.B.K devant l’éternel, a fait tout ce qu’il pouvait, sauf que chez les I.B.K, c’est toute la famille qui est Président. Moussa Marra ne l’a pas vite compris. Il a pourtant défendu l’indéfendable, mentant comme un arracheur de dents, insultant chaque fois qu’il le peut pour les intérêts du grand Patron. Après l’avoir usé, puisqu’il ne faisait plus l’affaire du Patron, il l’a tout simplement foutu à la porte. Vint ensuite le grand frère docile. A force de défendre, il arriva vite au bout du raisonnable. Il n’était plus en mesure de défendre le désordre familial et les dérives du Chef. Abdoulaye Idrissa, qui connait bien son incompétent Patron, pourra peut-être changer l’homme, pas la méthode. Il tiendra certainement tête à I.B.K dans ses folies monarchiques, qui ont conduit le pays dans le gouffre. Le Mali est maintenant par terre. I.B.K a foutu le pays en l’air. Que va pouvoir faire maintenant le P.M pour ramasser les caca qui jonchent le chemin du redressement de ce pitoyable pays. D’un côté les rebelles et les djihadistes, de l’autre, le front social et la situation économique désastreuse du pays. Entre eux, la gestion clanique et familiale du pouvoir, et celle personnelle d’I.B.K. Comment va t-il jongler pour trouver la bonne formule lui permettant de gérer tout cela? La tâche est ardue. La famille ne va certainement pas cesser son immixtion dans les affaires publiques et celles de l’état. I.B.K lui aussi n’acceptera pas que son fils et sa mère soient contrariés par qui que ce soit, fut-il le Premier Ministre issu de son parti. Aucun P.M n’acceptera de recevoir des ordres de Madame et du rejeton national. Ceux qui comme Tatam Ly ont refusé ne sont pas légion. Après le griot déçu Moussa Mara et le doux Modibo, Idrissa Maïga doit dès à présent marquer son territoire s’il ne veut pas, que le clan et la famille mettent des entraves et des obstacles sur son chemin.
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