Crise au Mali : Les sombres prédictions d’ATT : l’histoire va-t-il lui donner raison ?

2
Amadou Toumani Touré

Lorsqu’Amadou Toumani Touré était en passe de perdre le pouvoir, il s’est fendu d’une drôle de prédiction qui avait donné du grain à moudre pour commentateurs de tout acabit.

Aux abois en 2012, aux dernières heures de son règne, le héros de Soud’ baba qui avait accordé une interview à une radio internationale à Bamako, avait lancé à la surprise générale : « (…)  nous avons hérité du problème du nord, nos enfants et nos petits enfants vont aussi le gérer… ». Pour nombre de Maliens, cette déclaration du président sonne comme un aveu d’impuissance. Et c’est justement cet aveu d’impuissance qui va le conduire à sa perte, car quelques jours à peine, le pouvoir est abandonné par celui qui s’était dit incapable de gérer la crise du nord dont il avait même prédit qu’elle perdurera dans le temps. C’est justement cette prédiction, on ne peut plus fataliste, qui a renversé son régime in fine.

Ces sombres prophéties sont malheureusement symptomatiques de sa façon de gérer le Mali et sa partie septentrionale à laquelle il prédisait le KO. Car pour lui, ni son successeur, qui n’est autre que Ibrahim Boubacar Kéïta, encore moins celui qui viendrait après et même leurs petits-enfants, ne parviendraient à résoudre la crise du nord. Mais seulement voilà, le Mali n’était-il pas considéré par les pays voisins et la communauté internationale comme étant le ventre mou de la lutte contre le terrorisme au Sahel, pendant les dix ans de règne d’ATT ? C’est bien ATT qui accordait des faveurs indues aux touareg de Kidal et qui utilisait la carotte à la place du bâton.

Régulièrement accusé de creuser l’écart entre le sud et le nord sur le plan du développement, ATT jouait à la diversion avec les séparatistes durant tout son règne. Il avait signé à Alger un Accord de paix controversé qui entamait la souveraineté du Mali même si personne n’a bronché.

La politique de castration de l’armée héritée du régime Adema de Alpha Oumar Konaré avait atteint son paroxysme sous ATT. Selon plusieurs indiscrétions de la grande muette, seuls les bérets rouges, le régiment dont lui-même est issu, bénéficiait de formations.

En définitive, tout laisse croire qu’ATT sait ce qu’il dit quand il affirmait que la crise perdurera : il a dû donc travailler pour cela.

Alhassane H. Maïga

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Mon cher Iminy! ça ne sera pas aussi simple que cela de laisser ATT comme vous le dites.
    Qui a laissé les salafistes algériens s’installer dans la durée au nord du Mali?
    Qui a laissé les combattants libyens entrer au Mali avec armes et bagages?
    Qui a favorisé les prises d’otage en s’érigeant en grand médiateur?
    Qui a ouvert le palais de Koulouba aux chefs rebelles en les arrosant toujours d’argent?
    Qui a fait intégrer les gens à la fonction publique sans passer par le concours?
    Qui en tant que Général a laissé son armée dans la déperdition?
    Si aujourd’hui le Mali fait face à tous ces problèmes, ATT porte une grande responsabilité en sa qualité de président à l’époque. Il ne sert à rien de banaliser les choses en disant tout simplement que c’est IBK qui est au pouvoir maintenant. Tout le monde sait qu’il est plus facile de détruire que de construire. Si nous voulons bien évoluer, il faut qu’on se serve du passé pour bâtir notre avenir. Seul à ce prix nous pouvons éviter les erreurs du passé. Il faut aussi critiquer les dérapages du régime actuel. C’est cela la démocratie.

  2. Si ATT a travaillé pour ça comme tu le dis avec beaucoup de mauvaise foi et d’inconscience invinteree , qu attend votre héros pour changer la situation avec le monde entier à ses chevets au lieu de voler notre argent pour ses enfants , l’argent destiné à l’armée ?
    Laissez ATT maintenant et faites votre part d’exercice tout simplement, ce pourquoi vous avez été élu président .
    LeSeigneur ne dort pas et vous n’avez rien vu encore.

Comments are closed.