La campagne agricole s’est mal déroulée cette année. Elle a été globalement mauvaise dans les ¾ du territoire national. Mais, les autorités à travers le Ministère de l’Agriculture persistent et signent, en faisant croire vaille que vaille aux citoyens que la campagne 2011 a été une réussite. Tandis qu’au Commissariat à la Sécurité Alimentaire, ladite campagne agricole est terrifiante et même angoissante. Car, elle est en partie mauvaise. Du coup, la famine est déjà à la porte du Mali.
Quant est ce que les autorités nationales cesseront de rouler dans la farine les populations maliennes ? Une campagne médiatique est organisée pour atténuer les mauvais rendements de la culture vivrière de cette année sur l’ensemble du territoire national. Pour autant, les caractéristiques stigmatisant cette mésaventure de la campagne agricole 2011 sont patentes. La pluviométrie est devenue faible. Mais le Ministre en charge de l’agriculture et son staff gardent les yeux fermes et restent sourds, et affirment sans ambages, ‘’ campagne agricole est bonne’’.
Cependant, il faut distinguer Ia campagne rizicole de l’office du Niger qui est une irrigation artificielle, de la campagne des cultures vivrières faite par l’immense majorité de nos pauvres paysans (mil, sorgho, fonio, maïs etc.) qui dépendent à priori des eaux de pluies. C’est ce pan important qui a en l’occurrence accusé un retard énorme et spontané compromettant à des égards leurs attentes. Toutefois, elles se sont révélées rares et mêmes inexistantes à des endroits. Malgré les efforts du gouvernement, notamment les avions bombardiers de nuage ou provocateurs de pluies, ceux-ci n’ont pas donné de résultats escomptés. Ils ont marqué un arrêt brusque et cruel en mis septembre.
La confusion entre le Ministère et le Commissariat à la Sécurité Alimentaire
Si le ministre et son directeur national ne sont pas épris de l’inquiétude émotionnelle des populations paysannes et agricoles, en rétorquant de façon régalienne le rendement positif de la moisson 2011, pour le patron du Commissariat à la Sécurité Alimentaire la situation demeure préoccupante. Les langages ne convergent pas. Suite à une évaluation provisoire diligentée par sa structure, il ressort que les pluies et la crue des deux fleuves le Niger et le Sénégal ont enregistré une baisse nette comparativement à l’année passée. A la période du mois de septembre, elles apparaissaient encore faibles et très faibles d’ailleurs.
Exceptées, les régions de Sikasso et Koulikoro où la récolte 2011 est moyenne et bonne dans l’ensemble, toutes les autres, de Kayes à Kidal, en passant par Ségou , Tombouctou et également Mopti comme Gao, elle reste mauvaise dans l’ensemble. Dans un champ de plus 10 ha, le rendement total atteint difficilement la tonne. Quelle calamité !
S. TOURÉ