Comment amener les étudiants à comprendre les enjeux des élections à venir, les valeurs et les principes qui fondent la République ? Cette problématique est au cœur des préoccupations du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie (Cri-2002) qui vient de signer sa descente dans l’espace universitaire dans le cadre de la formation à la citoyenneté.
“Elections et symboles de la République” ! Tel était le thème d’une conférence débats tenue ce mardi 14 mai dans l’amphithéâtre de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP). Organisée par le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie, (Cri-2002), cette conférence est le fruit du partenariat avec l’association “Juristes en herbe” et “Tribune jeunes pour le droit, Trijeud Mali”. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe III du plan d’action annuelle 2013 de Cri-2002 financé par la Direction de développement et de coopération suisse.
Pour le président de Cri-2002, “la sortie rapide et durable de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire passe inexorablement par la préparation, l’information, la sensibilisation, la formation et la mobilisation de tous autour des questions et des problèmes requérant les besoins d’ancrage réel de la citoyenneté et de la démocratie participative au sein des instances et de la société maliennes, notamment en milieu jeunes et femmes”.
Dr. Abdoulaye Sall définit la citoyenneté comme “la capacité à exercer ses droits et devoirs de citoyens”. C’est-à-dire, précise-t-il, l’ensemble des droits et devoirs reconnus à toute personne appartenant à la communauté nationale. Pour le conférencier, il ne saurait y avoir de citoyenneté sans espace approprié d’assurer sa compréhension mutuelle, partagée, acceptée et disséminée. Bref, sans possibilité effective d’assurer son exercice. Pour lui, la nationalité d’une personne est sa citoyenneté.
Construire de bons citoyens
Selon l’ancien ministre des Relations avec les institutions, il est indispensable de connaître les symboles de l’Etat, les valeurs, les principes et les règles du jeu qu’ils préfigurent. Cette connaissance, selon Dr. Sall, est fondamentale pour garantir à notre pays en juillet des élections libres, transparentes et apaisées.
En quoi (par exemple) la devise du Mali, “Un Peuple-Un But-Une Foi”, peut contribuer à organiser et à tenir de bonnes élections ? En quoi, par exemple, les trois couleurs du drapeau national du Mali, “vert-or-rouge”, peuvent nous inciter à demander aux différents candidats à l’élection présidentielle d’articuler leurs projets de société autour de ce symbole, de sa signification, de sa portée, de son opérationnalisation sur le terrain de la résolution rapide et durable de la crise dans notre pays ? Comment implante-t-on le drapeau national, les dimensions, les techniques de la montée des couleurs ?
Autant de questions d’une importance capitale que la conférence a débattues avec les étudiants. Tout un symbole, pour le vice-recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques. Selon le Pr. Abdoulaye Diarra, les thèmes débattus au cours de cette conférence sont des éléments indispensables pour la formation des étudiants qu’ils sont, et de tout citoyen.
Abdoulaye Sall d’insister sur la création des passerelles d’expression citoyenne. Ces passerelles, argue-t-il, devront contribuer à combler le déficit de civisme diagnostiqué à des niveaux de décisions, jusque-là insoupçonnés, face à la crise politico-institutionnelle avec à la clef la rupture du cordon ombilical entre les niveaux de représentation politique et ceux de la participation citoyenne.
Ce qui, constate-t-il, résulte de la désaffection des élections par les citoyens, de leur manque de lisibilité et de visibilité par rapport à l’importance et à l’impact du suffrage universel dans une société démocratique.
La conférence débats à la FSJP a consacré un acte hautement symbolique : celui de l’implantation du drapeau malien dans la cour de la Faculté.
Issa Fakaba Sissoko