Du nouveau dans l’affaire du crash du vol d’Air Algérie AH-5017, Paris a annoncé la fin de l’identification des restes des victimes. Au même moment, les juges enquêtant sur l’accident sont à Madrid pour plus d’information sur l’équipage de l’appareil. Au Mali, c’est un silence assourdissant qu’on entend.
L’identification des restes des victimes du crash de l’avion d’Air Algérie au Mali en juillet dernier s’est achevée jeudi dernier. Ce qui permettra la restitution des restes des corps aux familles.
L’identification “s’est achevée le 20 novembre, avec la réunion du comité technique composé des experts français et algériens ayant participé aux analyses des données ante et post mortem des victimes au sein du laboratoire de génétique de l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale” française, a indiqué le ministère des affaires étrangères française.
“Cette identification permettra de restituer aux familles les restes mortels de leurs proches disparus dans la catastrophe et de mettre un terme à une attente douloureuse”, a ajouté le Quai d’Orsay.
Durant une semaine après la catastrophe, des experts internationaux avaient ratissé le site du crash, proche de la ville de Gossi, à environ 150 km de Gao, pour collecter les restes humains à des fins d’identification, une tâche difficile en raison de la pulvérisation de l’appareil. Ils avaient procédé à environ 1000 prélèvements d’ADN.
Sur le volet judiciaire, trois enquêtes ont été ouvertes : au Mali, en France et au Burkina Faso. Cependant, les raisons du crash restent pour le moment inexpliquées, et aucune piste n’est privilégiée par les enquêteurs, selon un rapport d’étape des experts qui avait été divulgué fin septembre dernier.
Les juges français enquêtant sur l’accident se trouvaient depuis hier vendredi à Madrid pour recueillir d’autres informations sur l’équipage espagnol de l’appareil. L’enquête ouverte à Paris doit permettre d’établir les causes de l’accident, d’où la commission rogatoire internationale qui avait été adressée aux autorités espagnoles.
Depuis lundi dernier, plusieurs enquêteurs de la section de recherches des transports aériens sont en Espagne pour assister à certaines investigations conduites par les enquêteurs espagnols.
Vendredi dernier, deux juges d’instruction se sont à leur tour rendus à Madrid pour récupérer des documents concernant notamment les contrats de travail et les emplois du temps des membres d’équipage, mais aussi la compagnie Swiftair.
Le vol AH-5017, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s’était écrasé pour une raison inconnue le 24 juillet dernier dans le Nord du Mali, environ 32 minutes après son décollage, avec 116 passagers et membres d’équipage, qui avaient tous péri. Outre 54 ressortissants français, les passagers venaient du Burkina Faso (23 personnes), du Liban, d’Algérie, d’Espagne, du Canada, d’Allemagne et du Luxembourg.
Parmi les disparus figure un jeune Malien. “Rien ne peut confirmer ou infirmer la piste terroriste”, et “pour l’instant, il n’y a pas de piste privilégiée”, avait alors indiqué Bernard Boudaille, du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), en présentant à Bamako ce premier rapport d’enquête.
Les familles des victimes du crash, qui devaient participer à des commémorations au Burkina Faso à la mi-novembre, ont reporté leur voyage à une date indéterminée en raison des bouleversements politiques dans ce pays. Selon des sources proches des familles des victimes, une autre cérémonie est prévue en France.
Même si l’appareil s’est écrasé en terre malienne, l’on s’interroge à présent sur le silence le peu d’engagement des autorités, ce sont plutôt l’Algérie, le Burkina Faso et la France qui s’activent.
Alpha M. Cissé