Crash Air Algérie: la famille d’un jeune cinéaste malien endeuillée

Parmi les personnes disparues dans le crash du vol AH 5017 d’Air Algérie près de Gossi dans le nord du Mali, le 24 juillet, il y a un Malien de 35 ans. Un cinéaste prometteur qui a fait ses classes à Tourcoing, dans le nord de la France : Bakary Diallo rentrait d’une formation de deux semaines à l’écriture documentaire à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso.

Etreinte par l’émotion, Mariam Koné se souvient des derniers mots échangés avec son mari. Bakary Diallo a appelé son épouse vers minuit pour lui dire qu’il venait de se faire enregistrer sur le vol AH 5017 d’Air Algérie. Après l’escale qui était prévue à Alger, la destination de Bakary Diallo était Paris. Une de ses tantes devait l’héberger à Trappes, en région parisienne. Assa Haïdara a dû rentrer à Kati près de Bamako : « Je ne suis pas bien. Je ne suis pas bien du tout, du tout ».

Bakary Diallo devait s’envoler vers le Brésil dimanche pour une résidence artistique de deux mois à Salvador de Bahia. Malgré l’épreuve, Fatoumata Haïdara, sa maman, s’en remet au destin : « Ca m’a beaucoup marqué. Il parcourait le monde pour faire ses œuvres. Si cette fois-ci le voyage lui a pris sa vie, c’est le fait de Dieu ».

Une triste fin de ramadan

En ce lundi de l’Aïd el-Fitr, les enfants de la famille de Bakary Diallo avaient mis leurs habits de fête, mais pour les adultes, le cœur n’y était pas. « Avoir l’esprit à la fête dans ces circonstances, non. La famille a durement été touchée par cette tragédie. Il n’y a pas de fête chez nous », explique Mamadou Diallo, le grand frère du disparu. Mariam Koné, la veuve, ne croit pas pour l’instant avoir le courage de se rendre sur les lieux du crash. Elle voudrait seulement que le corps de son mari soit rapidement identifié pour lui permettre de faire le deuil.

Bakary Diallo, après des études au Conservatoire de Bamako, avait poursuivi sa formation au Fresnoy – Studio National, à Tourcoing, dans le nord de la France. L’équipe du Fresnoy a rendu hommage au jeune cinéaste. Un jeune homme qui « a connu de nombreux succès en France et à l’étranger » et dont les « réalisations témoignent de dons exceptionnels pour la mise en images et en récit cinématographique des histoires universelles dont il était une mémoire particulière ». Il avait notamment Dankumba, en 2011.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uWKx-NZG-r0[/youtube]

par RFI

Commentaires via Facebook :