Couverture sanitaire universelle : Un facteur d’intégration nationale et de cohésion sociale

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En prélude à la journée internationale sur la couverture sanitaire universelle, qui sera célébrée le 12 décembre courant, le représentant de l’Association des Municipalités du Mali (Amm), M. Tidiane Kéita, le directeur général de la Mutualité Malienne, M. Issa Sissouma, et le directeur adjoint de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (Anam), M. Sekou Sangaré, ont animé, hier mardi 09 décembre 2014, une conférence de presse au Centre International de Conférence de Bamako (Cicb).

La protection de la santé est reconnue comme un droit fondamental dans la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce droit à la santé est consacré par plusieurs traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains et par des Constitutions nationales dans le monde entier.

Selon les spécialistes, le droit à la santé suppose de pouvoir accéder en temps opportun à des soins acceptables, abordables et de qualité appropriée. C’est pourquoi, l’amélioration de l’État de santé et de l’espérance de vie des populations en général et, en particulier, des couches sociales les plus vulnérables est l’un des buts fondamentaux et moyens essentiels pour atteindre les Objectifs du Millenaire pour le Développement (Omd). Selon les iprojections, les Omd ne seront pas atteints si les “objectifs santé” ne le sont pas.

Des études réalisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) montrent que les dépenses de santé mettent 150 millions de personnes environ dans une situation financière catastrophique et font passer 100 millions au dessous du seuil de pauvreté. Les comptes nationaux de la santé réalisés dans les pays d’Afrique montrent qu’en général la contribution au financement de la santé, par payement direct des soins, est au délà de 50 %. Il en résulte que l’accessibilité financière des populations aux soins de santé de qualité reste un défi majeur pour le système de santé dans la mésure où, faute d’une couverture efficace du risque maladie, les populations continueront de payer un lourd tribut au financement du système de santé.

Les statistiques précisent que les catégories les plus pauvres consacrent aux dépenses de santé une proportion de leur revenu significativement plus importante que les catégories aux revenus élevés. C’est pourquoi le coût des soins reste trop souvent dissuasif et les personnes aux revenus trop modestes ne se soignent pas, faute de dispositif de couverture du risque maladie. Face à cette situation, une réflexion sur l’amélioration de l’accessibilité des soins de santé dans les pays en développement s’est engagée depuis 2003. Elle a montré que ni la gratuité des soins dans le secteur public, ni la politique de recouvrement des coûts n’empêchent l’aggravation des inégalités de santé.

Les chefs d’État et de Gouvernement du G8, réunis au sommet de Saint Petersburg en juillet 2006, ont encouragé l’accélération des discussions au niveau international sur les approches permettant de développer la couverture du risque maladie à  travers les systèmes d’assurance maladie publics, privés ou à base communautaire dans les pays en développement.

En juin 2012, la 101ème session de la Conférence Internationale sur le Travail (Cit) a adopté la récommandation n°202 rélative aux socles nationaux de protection sociale, qui sont un ensemble de garanties de base définies au niveau national ayant pour objectif de garantir une sécurité minimale de revenu et l’accès à des services essentiels, notamment les soins de santé.

Egalement, en décembre 2012, l’Assemblée Générale des Nations Unies a approuvé une résolution sur la couverture universelle de santé à travers laquelle elle invite les États membres à valoriser la contribution de la couverture universelle de santé à la réalisation de tous les Omd.

Cette assemblée demande aussi urgemment aux gouvernements, aux organisations de la société civile et aux organismes interantionaux de favoriser l’inclusion de la couverture universelle de santé comme un important élement dans l’agenda interantional de développement, en tant que moyen de promotion d’une croissance durable.

Il est coonstaté qu’au delà des avantages économiques et sociaux indéniables qu’elle offre, la couverture sanitaire universelle est un facteur d’intégration nationale et de cohésion sociale, un facteur de paix et de progrès social. Cette vision est aujourd’hui partagée par l’ensemble des pays d’Afrique et la plupart des gouvernements ont décidé de mettre en place des systèmes de couverture sanitaire universelle.

Selon le directeur général de la Mutualité Malienne, M. Issa Sissouma, depuis 2003 des efforts sont faits, afin d’assurer une couverture sanitaire universelle à l’ensemble de la population malienne. Il souligne que moins de 15 % de la population ont une couverture santé au Mali. C’est pourquoi il a rappelé les paramètres de la pauvreté et de l’exclusion en matière de couverture de santé universelle.

  1. Issa Sissouma a aussi rappelé que pour trouver des solutions aux difficultés, le Mali a adopté trois mécanismes, à savoir : l’Assurance Maladie Obligatoire (Amo) ; le Régime d’Assistance Maladie ; et les mutuelles.

Quant au directeur général adjoint de l’Anam, M. Sékou Sangaré, il a indiqué que face à l’insuffisance de la mobilisation des ressources, notre pays a institué en 2009 le Régime d’Assistance Maladie pour la prise en charge des personnes démunies, sur la base des certificats d’indigence.

Tougouna A. TRAORÉ

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