Considéré comme l’un des plus grands employeurs du Mali voire de l’Afrique de l’ouest où son empire économique a des ramifications un peu partout, Diadié dit Amadou Sankaré croisera le fer le 26 septembre prochain avec Mamadou Sinsy Coulibaly, candidat à sa propre succession pour le poste de la présidence du Conseil national du patronat malien (Cnpm). Au cours d’un déjeuner de presse organisé, le samedi 12 septembre 2020 à l’hôtel Salam, il a rendu officiel sa candidature.
Pour défier Mamadou Sinsy Coulibaly, Diadié dit Amadou Sankaré a des arguments solides qui s’articulent autour de cinq grands engagements. Il s’agit de rassembler le secteur privé dans toute sa diversité en vue de créer une force commune capable de mieux porter la voix du secteur sur tous les chantiers clés tels que l’amélioration du cadre des affaires ou le partenariat public-privé. « Ma candidature n’est dirigée contre personne », explique Diadié dit Amadou Sankaré.
Selon lui, cette candidature a aussi pour but de renforcer le secteur privé malien en offrant à ses acteurs les opportunités de renforcement de leurs capacités techniques et de gouvernance. « L’objectif est d’améliorer leur compétitivité tant au plan national qu’international », informe le candidat. Mais, ce n’est pas tout.
Pour lui, cette candidature répond aussi à son ambition de moderniser le secteur privé malien en donnant à ses acteurs les moyens de l’innovation et en encourageant au respect des normes et standards en vue de mieux positionner le secteur. « Je m’engage également à apporter la contribution forte au secteur privé en vue de consolider son intégration économique sous-régionale et africaine de façon digne en valorisant tous les avantages distinctifs nationaux. Enfin, je m’attèlerai à développer la coopération dans un esprit de solidarité et surtout de création de synergie entre les acteurs du secteur privé malien dans toute sa diversité tant verticale (grandes, moyennes, petites et micro-entreprises) que sectorielle », promet le candidat Sankaré.
De son point de vue, son combat est de bâtir un patronat malien à l’image du Medef en France afin de permettre aux opérateurs économiques maliens de vivre des fruits de leur travail. «Ma candidature est un acte de foi ! J’ai une foi inébranlable en l’avenir du Mali et en l’accomplissement de son destin en tant que nation unie et plurielle. J’ai foi en le secteur privé et c’est pourquoi l’entreprise a été mon crédo, mon existence durant», a-t-il déclaré.
La cérémonie de lancement de sa candidature a été meublée par plusieurs témoignages qui ont tous fait l’apologie du mérite de l’homme.
Diadié, une chance à saisir !
Les différents intervenants ont tous vanté les valeurs intrinsèques de l’homme d’affaires malien, Diadié dit Amadou Sankaré.
Selon l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré, il a connu Diadié dans la fonction publique.
A l’en croire, le double statut d’ancien fonctionnaire de Diadié reconverti en homme d’affaires lui donne une large vision sur le partenariat public/privé et fait de lui une chance pour le patronat malien. « En plus, c’est quelqu’un qui innove tous les jours. Travailler avec lui, c’est apprendre tous les jours. Pour preuve, sa boîte Saer-Emploi-AV est enviée dans toute la sous-région. Diadié à la tête du Patronat malien, c’est le secteur privé qui avance et qui gagne », a dit Maharafa Traoré avec conviction.
Pour le ministre Konimba Sidibé, la candidature de Diadié intervient au moment où le secteur privé malien souffre d’un problème de leadership. « Ce secteur ressent toujours le besoin que sa voix soit portée. Et pour porter la voix du secteur privé malien, il est nécessaire que la personne qui la porte soit crédible. Je pense que Diadié est un homme d’affaires crédible pour l’avoir côtoyé pendant plus de trente ans. Mais pas que ça, je le sais aussi un grand manager qui connait et maitrise les enjeux du secteur privé malien. Sa voix porte parce qu’il est un homme collectif et non personnel. Sa voix porte parce qu’il est rassembleur, parce qu’il est respectueux. Le Mali a aujourd’hui besoin de renouveler ses élites dirigeantes. Et la candidature de Diadié s’inscrit dans cette logique. Je serai très fier de voir Diadié représenter le secteur privé malien auprès des responsables des organisations patronales de la Côte d’Ivoire et du Sénégal », a dit l’expert-comptable, Konimba Sidibé.
Pour rappel, la cérémonie de lancement de la candidature de Diadié a enregistré la présence du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Youssouf Bathily, du PDG du Groupe Stone, Ibrahim Diawara, d’Askia Mohamed, conseiller à la présidence.
Sa foi en l’avenir du Mali
Pour le futur « patron des patrons » maliens, cette candidature est la promesse d’un avenir radieux au-delà des vicissitudes actuelles du monde des affaires international. Ce rêve, dit-il, peut se réaliser par l’effort dans le travail, l’intelligence et la rationalisation dans nos actions et surtout avec une vision claire des enjeux dans un univers mondialisé.
Il ajoute qu’en empruntant ce chemin de crête fait de sacrifices et qu’à ce prix seulement le développement que nous appelons de nos vœux, sera au rendez-vous. « Pour cela, nous devons croire en nous, en ce que nous faisons ici, de croire aussi en l’avenir de notre pays, d’avoir pour lui et pour nos fils une vraie ambition. Nous devons aimer le Mali comme le legs le plus sacré de nos ancêtres. Les hommes d’affaires et les entrepreneurs maliens qui, tous les jours, investissent et prennent des risques sont l’expression même de cette croyance en notre nation. Ils sont arrimés à elle. Ils rêvent de sa grandeur et c’est pour cela qu’ils créent, jour après jour ainsi que semaine après semaine, de la richesse et des emplois. Ils le font dans l’indifférence et parfois même dans l’incompréhension voire l’hostilité», a loué l’enfant prodige de Niafunké.
A l’entendre, dans le contexte d’une crise mondiale d’une ampleur inégalée avec des conséquences extrêmement difficiles pour tous les pays, en particulier pour un Mali en crise sécuritaire, humanitaire et sanitaire, l’action du Cnpm vis-à-vis de l’État et de ses partenaires (nationaux et internationaux) peut et doit être salvatrice. Mais cela a un prix, selon Diadié dit Amadou Sankaré. « Il faut que ses composantes et fédérations restent unies et rassemblées pour affronter les orages ».
Le concurrent de Mamadou sinsy Coulibaly rappelle que plus qu’une vision sa candidature est liée à une ferme conviction qu’il tient à partager avec ses camarades afin que leur entreprise commune (le Cnpm) puisse continuer à voler vers les horizons de réussite et de progrès.
Qui est Diadié dit Amadou Sankaré ?
Le monde des affaires n’a plus de secret pour celui que ses pairs et les journalistes spécialisés (revues économiques et des affaires) ont surnommé « Serial entrepreneur ». La soixantaine alerte, Diadié est donc en terrain connu puisqu’il est membre du patronat malien, précisément vice-président du Cnpm.
Aujourd’hui à la tête d’une trentaine d’entreprises opérant dans plusieurs pays de la région ouest africaine (Sénégal, Guinée, Côte d’ivoire, Burkina Faso, Niger…) et dans des secteurs tels que l’Outsourcing, notamment dans la gestion des ressources humaines, l’intermédiation financière, l’inclusion sociale, les mines, l’agro-industrie, le commerce international, la technologie, la sécurité…, ce dirigeant de classe exceptionnelle est d’une allure posée qui cache en réalité un dynamisme pouvant inspirer beaucoup de jeunes entrepreneurs d’Afrique voire du monde.
Diplômé de la Faculté des Sciences économiques de l’Université de Dakar (Sénégal), il a servi pendant dix ans au sein de l’administration malienne à différents postes dont celui de Président directeur général de l’Office des Relais touristiques du Mali avant de se lancer dans les affaires.
C’est en 1993 que Diadié, comme on le surnomme couramment, s’est installé à son compte en créant la Société africaine d’études et de réalisations (la Saer) qui a été le tremplin de sa réussite entrepreneuriale.
Assoiffé du savoir, Diadié a couru derrière les formations. En 2003, il a obtenu une maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’Université UQam au Canada. Pour réaliser son ambition de se positionner comme président du Cnpm, Diadié Amadou peut compter sur sa riche expérience nationale et internationale, notamment en tant que représentant de plusieurs sociétés internationales telles que SNC Lavalin, Razel, le Groupe Bouygues, Hydro Géo Canada… «J’ai foi en l’avenir de notre groupement, le Cnpm dont l’apport est incommensurable dans le regroupement de nos forces, de nos intelligences et de nos moyens pour développer l’agriculture, le commerce, l’élevage et la promotion de l’entreprise», explique-t-il avec son optimisme.
A l’en croire, les Maliens ont toujours été de grands bosseurs depuis les empires en cultivant son sol et en exploitant les mines: fer et or et d’autres métaux précieux qui ont franchi les contrées jusqu’en Orient pour y porter la renommée de l’empire du Mali et la prospérité de ses habitants.
Selon lui, ce combat pour le poste de la présidence du Cnpm s’inscrit dans la dynamique de faire du Mali le poumon du monde des affaires africaines.
YK
Source : Actu-Eco