Salut mon cousin !
Ça fait longtemps qu’on ne communique pas, intérim oblige. Le pays jusqu’à présent n’a pas retrouvé son orbite. Le navigateur en charge de le faire est sous une telle pression qu’on se demande ce que veulent les maliens.
On pensait qu’avec le nouvel attelage gouvernemental on allait observer une pause et permettre à l’équipe de naviguer correctement. Mais voilà qu’on cherche à nous divertir, à harceler dans le but de les empêcher d’avoir des résultats. Cette machine à pression utilise tous les moyens à commencer par certains confrères qui ont été sevrés du rôti suite aux évènements. Comme des orphelins, ils sont au service aujourd’hui de la déstabilisation savamment conçue par les anciens maîtres et leurs commanditaires sur l’autre rive de la méditerranée. La situation de ni paix ni guerre risque d’aiguiser les extrémismes. Que Dieu nous en garde.
En attendant la délivrance certains malicieux se sont autoproclamés faiseurs de roi. Ils de la matière à moudre car rares sont ceux qui méritent les postes qu’ils occupent. Dans cette situation mieux vaut avoir là où s’accrocher en haut. C’est comme ça qu’ils auraient pris de gros sous avec un de tes cousins afin de plaider la cause de ce dernier auprès du nouveau président national ; un monsieur qui fait peur car venant d’un monde très méticuleux.
Ton cousin n’est pas le seul à vouloir approcher le nouveau cercle pour demeurer à son poste. Certains ont choisi de déménager avec armes et bagages dans le parti du nouveau boss. Reste à savoir si tout cela va marcher car kègnè Mary tel que je pense ne semble pas être préoccupé pour le moment par des questions de partis politiques.
Cher cousin l’année scolaire va ouvrir ses portes avec ses espoirs, ses contraintes et ses interrogations. Comment réussir la reforme en cours en l’absence d’une formation appropriée des acteurs clés. A cette principale interrogation se greffe tout une série de petites questions relatives à l’orientation des admis à la session spéciale pour les candidats déplacés. L’espoir il y en aussi car l’école, en tout cas au niveau du secondaire général, commence à se ressaisir. Le processus qui a débuté avec l’ancien ministre continu. Les taux d’admission au bac en disent long. La fierté et le courage sont de retour. Le nouveau maître des lieux de s’attaquer à ces écoles hors norme qui faisaient vivre les sangsues. En voulant éradiquer cette corruption légalisée à l’école, le nouveau patron doit s’attendre à la guerre ouverte de la part de ces propriétaires de magasins de ciment transformés en établissements scolaires. Et comme tous les malfrats et sangsues travaillent en réseau dans ce pays, ne soit pas étonné des futures perturbations car des syndicalistes du même poil n’hésiteront pas à battre le pavé car eux étant propriétaires de ces écoles de fortunes.
Cher cousin, la saison des pluies comble les espoirs d’une bonne moisson. En exondé ou en inondé, la végétation luxuriante autorise l’espoir d’une production record en céréale. Comme c’est nous qui nourrissons tout le monde, la preuve a été donnée par l’éphémère embargo, les autres vont nous respecter davantage chaque fois qu’ils seront à table pour déguster ces plats faits à partir des céréales et des légumes made in Mali.
Déjà des pisteurs venus du Haoussaland ont été vus à Macina. Ils étaient venus s’assurer de l’effectivité de la campagne agricole dans le delta. Il faut les comprendre car ils sont victimes de la désinformation et de l’intox qui faisait croire à l’arrêt de toute activité agricole à cause de l’invasion dont nous sommes victimes. Dieu merci les pluies sont venues sans qu’on ne bombarde les nuages et sont installées dans le temps conformément au besoin en eau de nos plants. Les pâturages ont reverdi jusqu’à créer une mévente du lait frais dans le Sahel central.
Dieu merci.
Je te quitte avec l’espoir que nos prières seront exaucées pour préserver notre peuple de cette épreuve.
Par ton cousin Morifing.
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