Les travaux de la salle N°1 de la Cour d’assises de Bamako, statuant hier mercredi 27 mai, dans l’affaire portant l’inculpation de Souleymane Koné, d’avoir à Fadjan, commune rurale de Yiridougou (cercle de Bougouni), le 20 février 2013, volontairement porté des coups et blessures sur la personne de Younoussa Koné. Lesquels coups portés sans intention de donner la mort l’ont cependant occasionné. Il ressort des faits que dans la nuit du 20 février 2013, Younoussa Koné, qui avait amené son jeune frère atteint d’une démence mentale, Souleymane Koné chez un marabout pour y recevoir des soins était furieux du traitement fait à son égard. Souleymane, estimant être sain d’esprit peaufine son plan de sortie. Il demanda à son frère de l’accompagner derrière les buissons pour qu’il puisse se soulager. Arrivé sur les lieux, le dément mental a pris la poudre d’escampette. Dans sa fuite, son grand frère a pu le rattraper. Cependant Souleymane se débat et parvint à terrasser son ainé. Ensuite, il lui assièna des coups et blessures jusqu’à ce que mort s’en suive.
Interpellé et interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, Souleymane Koné les a reconnus les faits sans ambages au cours de l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction. Il a expliqué son forfait en ces termes : ” Mes parents m’ont amené chez le guérisseur alors que je suis sain d’esprit”.
Devant les magistrats de la Cour, Souleymane Koné qui avait soutenu la thèse de l’étranglement a fini par rétorquer et affirmer l’avoir donné un coup de poing et un coup de tête qui a causé la mort.
Le Ministère public, représenté par Lasséni Samaké, a soutenu que les circonstances qui ont entrainé la mort prouvent à suffisance que l’inculpé est coupable des faits qui lui sont reprochés, mais sans avoir l’intention de donner la mort. Il a souligné que les propos de Souleymane Koné sont contradictoires. Il a déclaré que Souleymane n’était pas dans une situation de légitime défense comme l’affirme son client, a précisé le procureur de la République. Cependant, estime le parquet, la Cour peut lui accorder des circonstances atténuantes.
La partie civile, représentée par l’un des grands frères de l’inculpé, Moussa Koné, a fait savoir à la Cour que son frère a agi en état de démence. Et qu’il convient de le libérer pour qu’il puisse aller le soigner. Me Zana Koné, dans sa plaidoirie, a indiqué lui aussi que son client a agi en état de démence. Et, de relever qu’il était en état de légitime défense. Par ailleurs, il a fait savoir que les médecins généralistes n’ont pas compétences de délivrer un certificat de démence. Cette tâche incombe aux médecins psychanalystes, a poursuivi le conseil. Me Zana Koné a précisé que les juges de la Cour ne sont pas tenus par ce document. Ainsi, il a demandé à ce que son client soit purement et simplement libéré.
La Cour, présidée par Moussa Coulibaly a, dans sa sagacité, déclaré Souleymane Koné non coupable des faits. Par conséquent, il a été relaxé purement et simplement.
Falé Coulibaly