La Cour d’assises de Bamako a condamné Mandala Traoré pour trafic local des stupéfiants trois autres personnes poursuivies pour complicité ont été acquittées par la juridiction criminelle.
On attend la voix de leur avocat, impatient “affaire ministère public contre Mandala et autres” introduit Me Ladji Traoré. Le président fouille dans ses dossiers. Il prend l’affaire Mandala et ses trois complices. Les accusés à la barre, commande le président Moussa Diarra.
La démarche hésitante, Mandala, le chef de la bande, se présente devant la cour, avec trois autres accusés. La voix basse, il parle mais sans convaincre. Il n’a pas nié les faits. Mais pour le procureur Karamoko Diakité, il est inconstant.
Le fait s’est produit en 2016 lorsqu’une perquisition a permis de retrouver le restant d’une quantité de drogue dans la maison de Mandala.
A la barre, Mandala a reconnu être le responsable de la drogue qu’il voulait acheminer à Kayes au compte de Housseini Traoré. Si pour le poursuivant, Mandala est un habitué de cette pratique. Lui, il jure “Walahi, je suis un novice en la matière. J’ai fait cette activité pour subvenir aux besoins de ma famille”, se justifie-t-il.
Les trois hommes accusés d’avoir aidé Monsieur Mandala dans la constitution de l’infraction ont été acquittés à la demande du procureur qui n’a pas pu apporter de preuve contre eux. Une réquisition qui a fait l’affaire de leur avocat. Il a applaudi le procureur et salué sa démarche.
Le réquisitoire pédagogique contre Mandala
Le procureur M. Diakité virulent, demande à la cour de condamner Mandala à 5 ans d’emprisonnement sans circonstance atténuante. Pour le représentant de la société, la drogue est un fléau social et les jeunes sont les principales victimes “Monsieur président, il a commis une infraction qui est à l’origine de la folie de nos jeunes”, s’énerve-t-il. Me Ladji Traoré, se démarque du procureur cette fois-ci.
Et l’interroge “Monsieur le procureur, les jeunes sont fous, est-ce la faute à Mandala ?” “Que non”, répond-t-il. “Nous avons démissionné de notre rôle d’éducateur”, estime-t-il. L’avocat de Mandala demande le sursis. Et la cour le condamne à 18 mois d’emprisonnement. Une peine qu’il a déjà purgée. Il est placé sous mandat de dépôt depuis 2016.
Yehia Mahmoud