Les travaux de la 2e session ordinaire de la Cour d’assises de Bamako ont débuté lundi 17novmebre, à la Cour d’appel. Au menu, 100 dossiers concernant plus d’une centaine de personnes accusées. Les crimes ont pour noms : atteinte aux biens publics, escroquerie, vol et vol qualifié, viol, pédophilie, infanticide, assassinat, tentative d’assassinat, meurtre et tentative de meurtre et délinquance financière…
L’une des particularités de cette session sera le jugement de 30 dossiers de délinquance financière et économique. Ces dossiers concernent les deux formes de délinquance économique et financière : la corruption systématique et les dessous de table. Durant 25 jours, la justice malienne, dans l’obligation de se montrer à hauteur de mission, va siéger et connaître des faits les plus graves que la société réprouve.
Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Tessougué, dans ses réquisitions à l’ouverture des travaux, a déclaré : “Ces violences gratuites nous interpellent et nous imposent de donner un autre sens à notre vie en société. Cette société même qui fonde tous ses espoirs sur la famille judiciaire pour rétablir l’équilibre rompu par la commission des infractions”.
Daniel A. Tessougué a insisté sur le caractère intègre de la justice. “Nous n’admettrons donc jamais que des individus mal intentionnés portent atteinte à cette réputation par quelque acte de terrorisme que ce soit et nous nous faisons le devoir impérieux de protéger tous les citoyens”.
Selon lui, le combat de la justice contre le terrorisme ne doit pas occulter celui contre les narcotrafiquants qui cherchent par tous les moyens à se frayer un chemin chez nous, au détriment d’une grande frange de la jeunesse chez qui ils créent de plus en plus la dépendance en utilisant des moyens pernicieux et odieux.
“Le peuple malien, fort de ses traditions de lutte héroïque, engagé à rester fidèle aux idéaux des victimes de la répression et des martyrs tombés sur le champ d’honneur pour l’avènement d’un Etat de droit affirme sa volonté de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la révolution du 26 mars 1991”, indiquera-t-il.
Et de conclure que “chaque membre de la Cour partage le même souci que nos autres concitoyens et que les décisions qui sortiront de ces assises seront, comme d’habitude, la juste rétribution des actes de chacun avec comme corolaire la condamnation des coupables, l’acquittement des innocents et la sortie de prison de ceux dont les peines seront couvertes par la durée de la détention”.
Bréhima Sogoba