Le couplage de la carte d’identité biométrique et la Carte Amo n’aura plus lieu. Le premier ministre M. Abdoulaye Idrissa Maïga a mis fin au projet mortifère du couplage des deux cartes en demandant tout simplement l’annulation du marché. La principale raison, selon le chef du gouvernement, est liée au fait que le couplage de la carte biométrique et la carte Amo pose un réel problème parce qu’elles ne sont pas régies par les mêmes normes juridiques, l’une relevant d’un décret et l’autre de la loi. Ce qui constitue un camouflet pour le PDG de la société Cissé technologie, Mohamed Cissé.
Le couplage de la carte d’identité biométrique et la Carte Amo qui faisait couler beaucoup d’encres et de salives vient de connaitre son épilogue. Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, par la lettre confidentielle n°582PM-CAB du 21 septembre 2017 dont nous avons reçu copie, adressée aux Messieurs les ministres : de la Sécurité et de la Protection Civile ; de l’Economie et des Finances, de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, ordonne l’annulation du marché relatif au couplage de la carte d’identité biométrique et la carte Amo dont la société Cissé Technologie était adjudicateur. Dans ladite lettre intitulée « annulation du marché relatif à la carte biométrique couplée à l’Amo », le premier ministre invite les ministres concernés à initier l’annulation du marché susmentionné. Cela pour des raisons suivantes « le couplage de la carte biométrique et la carte Amo pose un réel problème en ce qu’elles ne sont pas régies par les mêmes normes juridiques, l’une relevant d’un décret et l’autre de la loi, la prise en compte de la loi n°2017-0022 du 02 juin 2017 déterminant les conditions générales d’exonération qui conditionnent la légalité du marché et donc de l’appel d’offres et la nécessité de préparer une loi aux fins d’adoption urgente ».
Comment en est on arrivé là ?
Il nous est revenu que cet imbroglio serait parti de la lettre n°2557-MSPC-SG en date du 23 août 2017 que le ministre de la sécurité et de la protection Civile, le Général Salif Traoré a adressé au Directeur Général de la société Cissé Technologie, dans laquelle, le ministre écrit en ces termes « aussi, en vue de parvenir à une solution acceptable pour toutes les parties, voudrais-je vous proposer un prix plafond de six mille (6000) francs CFA l’unité de la carte biométrique sécurisée couplée à l’assurance maladie ». Cette lettre du ministre de la sécurité est faite en réponse à la lettre confidentielle n°0771/MEF-SG du 28juin 2017 du ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Celui-ci a clairement mentionné dans sa lettre le découplage des deux cartes, d’autant qu’il écrit « à titre de solution, je vous proposais un prix plafond de six mille (6000) FCFA l’unité de carte biométrique non couplée à l’assurance maladie obligatoire (Amo) mais comportant les caractéristiques techniques de sécurités prévues au dossier d’appel d’offres ».
Aujourd’hui, la question est de savoir quel est l’intérêt du couplage des deux cartes pour le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile? Pourquoi, le ministre de la sécurité et la protection civile, le Général Salif Traoré, n’a-t-il pas suivi la même démarche que son homologue de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé ? Pourquoi le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Salif Traoré, a-t-il pris au contrepied le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé ?
Par ailleurs, les revirements de la société Cissé Technologie sur le prix de la carte pose de sérieux doute quant à la qualité et la fiabilité de la carte. En effet, la société Cissé Technologie et son partenaire imprimerie nationale de France proposaient les prix suivants : 8000 francs hors taxes par carte si le total des commandes de cartes faites au cours de la première période de 12 mois atteint 10 millions de cartes ; 8400 FCFA hors taxes par carte si le total des commandes de cartes faites au cours de la première période de 12 mois atteint 8 millions, 8700 FCFA hors taxes par carte si le total des commandes de cartes faites au cours de la première période de 12 mois atteint 5 millions de cartes. Aujourd’hui, la société est prête à accepter 6000 FCFA par carte biométrique.
En tout état de cause, par cette décision d’annulation, le chef du gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga vient de rendre un fier service à la population malienne déjà meurtrie par le coût excessif de la vie.
Abdrahamane Sissoko