Coupe du Monde et énergie : Le Brésil, un exemple à suivre selon l’ONG britannique Practical Action

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Un tiers des pays en lice pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014 sont incapables de produire autant dénergie solaire que I’un des stades dans lequel jouent leurs équipes.

 

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La Bosnie-Herzegovine, la Croatie, le Cameroun, la Colombie, le Costa Rica, l’Equateur, le Honduras, l’Iran, la Côte-d’Ivoire et l’Uruguay produisent tous une quantité d’énergie solaire inferieure à celui de l’Estadio Nacional Mane Garrincha à Brasilia, avec sa capacité solaire de 2,5 MW.

 

Le Ghana produit la même quantité. Cette situation ne peut laisser aucun acteur épris de l’accès à l’énergie pour tous indifférent. C’est le cas de l’ONG britannique Practical Action, qui vient de publier un rapport dans la série Perspectives énergétiques des populations pauvres 2014.

 

Ce rapport, qui présente ce qui est nécessaire pour mettre fin à la pauvreté énergétique, appelle à l’adoption d’une approche d’Accès totale d’énergie, qui vise à fournir de l’énergie à la fois à la maison, au travail et dans la communauté.

 

II analyse également les mesures, en termes des politiques, finances et renforcement de capacités, que les gouvernements doivent prendre, de concert avec le secteur privé et les organismes de développement, afin de promouvoir l’accès universel.

Ce rapport souligne que les approches «Business as usual» ne mettront pas fin à la pauvreté énergétique d’ici à 2030. Le but de l’initiative Energie durable pour tous du Secrétaire général de I’ONU.

 

Selon Simon Trace, PDG de Practical Action: «II est absurde qu’il y ait eu un plus grand investissement dans les énergies renouvelables pour un seul évènement sportif que dans 11 des pays en lice». Le PDG de Practical Action a tiré le chapeau au Brésil.

 

«D’un côté, on doit féliciter les organisateurs et la FIFA, qui ontfait un investissement financier considérable et qui ont rendu cette Coupe du Mondela plus verte dans I’histoire» précise-t-il. Avant d’ajouter: “cependant, ça remet en cause le niveau d’investissement dans les énergies renouvelables dans les pays en développement, s’il y a dix pays en lice qui ne produisent même pas autant d’énergie solaire qu’un seul stade de la Coupe du monde».

Dans ce rapport, l’ONG britannique note que la plupart de ces pays sont des pays en développement, où la croissance économique, la santé et l’éducation de millions de personnes sont strictement limités par le manque d’accès à l’électricité pour la majorité de la population.

 

Pour Simon Trace, actuellement, plus d’un milliard de personnes vivent sans accès à des sources d’énergie fiables. A le croire, sans cela, les gens ne peuvent pas se développer et il y aura toujours une proportion importante de la population mondiale vivant dans la pauvreté.

Selon Simon Trace, «iI est donc essentiel que nous suivions l’exemple donné par les organisateurs de la Coupe du Monde et que nous investissions massivement dans les nouvelles technologies que nous voyons utilise aussi bien au Brésil.»

 

Le rapport Perspectives énergétiques des populations pauvres 2014 a été présenté lors du premier Forum sur l’énergie durable pour tous, tenu au siège de I’ONU à New York, le mercredi 4 Juin 2014, constate que la seule façon d’atteindre la grande majorité de ces populations ne saurait être des grands réseaux traditionnels d’électrification, que l’on trouve dans les pays de l’Ouest, mais plutôt à travers des solutions à plus petite échelle, décentralisées et avec des énergies renouvelables telles que le solaire, l’hydraulique et l’éolien.

 

Signalons que cette édition 2014 de Perspectives énergétiques des populations pauvres (PPEP 2014) revient sur trois années d’analyse et d’approches innovantes pour réaffirmer le rôle essentiel joué par l’énergie pour faire sortir les personnes de la pauvreté.

 

Le rapport résume les leçons et les preuves présentées jusqu’à présent et met à jour nos connaissances. Le PEPP 2014 revisite également l’approche pluridimensionnelle d’accès total à l’énergie (Total Energy Access, TEA) qui définit «l’accès» comme la situation dans laquelle l’ensemble de la gamme de sources d’énergie et de services énergétiques nécessaires pour soutenir le développement social et économique humain est disponible aux foyers, aux entreprises et aux fournisseurs de services communautaires.

 

L’approche TEA, pour la définition et la mesure de l’accès, illustre la complexité à obtenir un accès conséquent, qui entraînerait une véritable transformation. Le rapport aborde également l’indice d’écosystème d’accès à l’énergie, qui analyse des aspects en matière de politique, de capacité et de finances, qui contribuent à remédier à la pauvreté énergétique au niveau national.

 

Yaya Samaké

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