Coup d’Etat au Niger : Les Maliens se prononcent

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Après le coup d’État au Niger le 26 juillet 2023, les autoritĂ©s de la transition du Mali et les putschistes du Niger se sont donnĂ©s la main pour relever les dĂ©fis du moment malgrĂ© les sanctions prises par la CEDEAO. Plusieurs Maliens sont convaincus que ce coup d’État ne fera que renforcer les liens de coopĂ©ration entre le Mali et le Niger afin de combattre le terrorisme dans les pays du sahel.

 

Le PrĂ©sident nigĂ©rien, Mohamed Bazoum, nĂ©e le 21 janvier 1960, dont le pouvoir a Ă©tĂ© renversĂ© le 26 juillet 2023, est Ă©lu dĂ©mocratiquement PrĂ©sident du Niger, le 21 fĂ©vrier 2021. Compte tenu de la situation, une rencontre d’urgence de la CEDEAO a Ă©tĂ© tenu au cours de laquelle plusieurs sanctions ont Ă©tĂ© prises contre le Niger et les nigĂ©riens.

Les Maliens sont convaincus que ce coup d’État ne fera que renforcer les liens entre les deux pays.

Demba Dagnon, jeune diplĂ´mĂ© soutient que le putsch est le bienvenu. « Selon moi, ce coup d’Etat est le bienvenu au Niger, d’une part le prĂ©sident dĂ©chu n’avait pas confiance en son armĂ©e, il a mĂŞme dit que les terroristes sont bien formĂ©s et aguerris que son armĂ©e, d’autre part le Niger faisant frontière avec les deux autres pays du Sahel (le Mali et le Burkina) qui ont chassĂ© de leurs territoires l’armĂ©e française qui s’est rĂ©fugiĂ©e au Niger. Il Ă©tait grand temps que l’armĂ©e nigĂ©rienne se dĂ©cide de prendre les choses en main, vu qu’ils ont le soutien de la majeure partie de la population », dira Demba Dagnon, jeune diplĂ´mĂ©. Concernant les sanctions de la CEDEAO, ce jeune diplĂ´mĂ© dira que l’organisation sous rĂ©gionale les a juste infligĂ©es parce qu’elle a le pouvoir de les infliger au peuple nigĂ©rien. « Mais tout compte fait le Niger s’en sortira », promet-il.

Pour Adama Doumbia enseignant chercheur en textile, il dit ĂŞtre pour le communiquĂ© diffusĂ© après ce coup d’État pour plusieurs raisons. « Premièrement, après le coup d’État, le nouvel homme fort du Niger s’est vite confiĂ© au Mali et au Burkina Faso et se dit prĂŞt Ă  travailler avec ces deux nations. Le capitaine Ibrahim TRAORE, prĂ©sident du Burkina Faso l’a mentionnĂ© dans son tĂŞte Ă  tĂŞte avec Vladimir Poutine. Or, quand une personne se confie Ă  toi ou on te confie un dĂ©pĂ´t, tu exploreras tous les voies et moyens pour protĂ©ger cette personne ou ce dĂ©pĂ´t. Deuxièmement le destin de ses trois pays (Mali-Burkina-Niger) est indissociable face Ă  cette guerre imposĂ©e, car leur objectif commun est d’Ă©radiquer le flĂ©au du terrorisme aujourd’hui », Ă  laissĂ© entendre Adama Doumbia.

Selon Demba DiabatĂ©, PrĂ©sident de l’AJAP-Mali, les organisations rĂ©gionales et sous-rĂ©gions Africaines sont devenues aujourd’hui les machines de pression des occidentaux sur les pays africains. « Elles exercent toujours des actions Ă©dictĂ©es par les puissances occidentales contre les pays touchĂ©s par des crises multidimensionnelles qui sont issues de l’intervention militaire de l’OTAN en Libye ».

Ces sanctions, dit-il, sont illĂ©gales et inhumaines du point de vue gĂ©o stratĂ©gique que sĂ©curitaire. « Elles n’auront pas d’impact fort sur le Niger. DĂ©jĂ , nous pouvons constater que le Mali, le Burkina Faso, la GuinĂ©e Conakry et le Tchad sont des pays africains dirigĂ©s par des militaires, avec une solidaritĂ© internationale, ils peuvent soutenir le Niger et ainsi amoindrir les effets de ces sanctions ».

Pour le sociologue Mohamed Abdellahi Elkhalil, SpĂ©cialiste des questions sociales et sĂ©curitaire du Sahel, Facilitateur ExtrĂ©misme violent et religieux/PrĂ©vention de conflit, le putsch au Niger est un coup dur pour les occidentaux, et particulièrement la France, qui a perdu l’un de ses derniers alliĂ©s au Sahel, immense rĂ©gions minĂ©e par des les attaques de groupe djihadistes liĂ©s aux organisations État Islamique et Al-QaĂŻda, et ravagĂ©e par la pauvretĂ© et l’instabilitĂ©.

Pour ce qui concerne l’avenir dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ce jeune sociologue dira qu’après la brouille entre la France, le Burkina Faso et le Mali, Mouhamed Bazoum avait accueilli les troupes et l’arsenal de guerre du pays colonisateur sur son territoire. Une partie des forces françaises de Barkane ont Ă©tĂ© redĂ©ployĂ©s au Niger. Et que les soldats de l’opĂ©ration Sabre indĂ©sirables au Burkina Faso ont Ă©tĂ© eux aussi redĂ©ployĂ©s au Niger.

Quant aux Etats-Unis, affirme l’expert, ils disposent d’une base militaire à Agadez où sont déployés quelques 800 militaires pour des rotations de six mois. La 201 Air Base dispose d’un Centre de surveillance du Sahel et est équipée d’une importante flotte de drones.

Il explique que c’est Ă  cause de tout ça que la relation de Bazoum avec les autoritĂ©s de Bamako Ă©tait tendue et la lutte transnationale avait Ă©tĂ© coupĂ©. « Avec l’arrivĂ©e des gĂ©nĂ©raux au pouvoir au Niger, une rĂ©ponse transnationale dans la lutte contre le terrorisme peut ĂŞtre possible. Car les canaux de discussions peuvent ĂŞtre fluide entre les diffĂ©rentes juntes », ajoute Mohamed Abdellahi Elkhalil

S’agissant du Mali il souligne que le Mali étant très proche du Général Mody dont son nom est cité et bien apprécié par Oumar Tchiany, peut jouer le rôle de facilitateur et proposer une solution de sortie de crise en faveur des généraux.

Pour rappel, au cours de cette dĂ©cennie, c’est le troisième coup d’État organisĂ© dans le pays après deux tentatives en mars 2021 et 2022.

Korotoumou Diabaté

Le SAGE

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