Notre jeune République du Mali, née en 1960, a suscité beaucoup d’espoir et d’espérance chez le peuple malien. Fort de son engouement et de cette volonté populaire, le Malien lambda s’est engagé à construire son pays par le travail bien fait. Malgré les bouleversements qui sont intervenus, cette première étape moderne de notre histoire (1960-1968) a été dominée par une vision politique marquée par la projection de la base d’une éducation de masse et de qualité, d’une industrialisation, de l’affirmation de la souveraineté nationale et d’un choix idéologique clair et assumé. Notre pays connaîtra cependant une rupture violente du cours de l’histoire par le coup d’Etat de novembre 1968 : le pays tentera néanmoins de rester debout (malgré toutes les critiques possibles) à travers la volonté de sacraliser les biens publics, l’existence d’une école pour tous les citoyens, la présence d’un Etat régalien. Ensuite, ce fut le temps d’une illusion politique : le 26 mars 1991.
De mémoire de Malien, rarement la jeunesse aura payé de sa vie pour soutenir et ouvrir la voie à des hommes politiques dont le mobile n’était autre que se retrouver au cœur du système d’Etat, afin d’assouvir les intérêts d’un clan et leurs familles. “Les démocrates”, puisque c’est ainsi qu’ils aiment être qualifiés, ont planifié tous les scénarios machiavéliques : des mensonges en passant par des coups bas pour l’ultime but : le pouvoir. Une fois au pouvoir, ceux qui se plaignaient de l’école malienne l’ont bradée ; ceux qui scandaient que la santé est un droit pour tous, ont fait les structures de santé publique des mouroirs pour les pauvres ; ceux qui parlaient de dignitaires corrompus ont institutionnalisé le vol et la récompense de la médiocrité ; ceux qui parlaient de justice aux ordres ont transformé l’institution judiciaire en des centres commerciaux ; ceux qui voulaient une armée au service de la défense de la nation, l’ont politisée en lui prenant son cœur et ses poumons, l’engagement et la détermination par l’incorporation de leurs enfants les moins méritants ; ceux qui se plaignaient de la dictature ont installé le pouvoir de l’argent mal acquis ; ceux qui parlaient de morale en politique ont perverti les esprits, particulièrement celui de la jeunesse par le «chacun pour soi» au détriment de la sacralisation du bien public. Jeunes du Mali, n’abdiquons point et mettons fin au système «du toi et à moi» dans la gestion clanique et familiale de notre cher Mali ! Nous avons l’obligation de nous organiser sans complexe aucun, de conquérir et d’exercer le pouvoir pour assurer la bonne gouvernance de nos ressources.
Pour :
- Le bannissement de la facilité et s’engager dans la voie du don de soi par le travail bien fait.
- Une école publique mieux outillée : le meilleur cadre de travail à l’école dépend des enseignants psychologiquement et pédagogiquement bien préparés. L’enseignant «mercenaire» est à la recherche du bien-être personnel et familial. L’Etat doit assurer aux enseignants une meilleure condition de vie et de travail décent, gage, d’une école stable et performante. Une réforme de l’enseignement secondaire et supérieur s’impose. L’enseignement secondaire doit aujourd’hui prendre en compte les filières de l’agriculture, de l’artisanat et du tourisme. Renforcer la capacité de l’enseignement supérieur dans les domaines de la recherche scientifique.
- Favoriser le retour de l’élite intellectuelle de la diaspora malienne pour l’émergence de nos Universités.
- Créer un meilleur cadre de santé publique en revalorisant la fonction du personnel par sa qualification professionnelle et humaine.
- La répartition d’une justice saine et équitable en rendant l’institution judiciaire libre et indépendante.
- La lutte implacable contre la corruption par l’acception de devenir un citoyen modèle.
- Encadrer et inciter les investissements des Maliens de l’extérieur.
La mise en place d’institutions fortes et légitimes prenant en compte les préoccupations des masses populaires.
- Le renforcement d’une décentralisation poussée prenant en compte les spécificités des communes et des régions.
- La redynamisation par l’harmonisation, la modernisation et la compétitivité de l’Administration publique.
- La mise en place des Forces Armées et de Sécurité bien formées et équipées avec une âme patriotique pour relever le défi de la sécurité nationale et transfrontalière.
- L’adoption et la mise en œuvre diligente d’une politique claire et progressiste du monde rural devant assurer l’autosuffisance alimentaire du pays.
- Diversifier l’exploitation des ressources minières du pays.
Ces priorités prises en charge constituent le socle de la paix. Il n’y a pas de paix si les gouvernés ne se soumettent pas aux autorités légales qui les confèrent toute la légitimité. Cette légitimité naît de la confiance. Nous vivons actuellement un désordre total dû à un incivisme ambiant tributaire du manque de confiance entre gouvernants et gouvernés. Au regard de ce qui précède, il est temps d’agir et de s’affirmer, c’est pourquoi notre mouvement CRAJ Faso-nyèta (Convention des réformateurs pour l’alternance et la justice), fruit d’une réflexion collective, veut remettre les citoyens modèles au cœur de la politique pour la refondation d’un Mali nouveau. Dans notre pays, il y a une énergie et une forte envie de changement. Jeunes du Mali, le devoir nous interpelle. Ensemble, soyons les boulangers de notre destin.
Le Secrétariat Exécutif National
Bamako, le 26 août 2017
je voudrais avoir les contacts de la CRAJ (ceux de son secrétaire par exemple). Merci d’avance.
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