La question des droits humains est un débat qui préoccupe l’ensemble des forces vives de la nation. La couche la plus sensible de la société qui semble être exclue reste surtout les femmes et les enfants. Pour mettre à l’abri cette couche vulnérable, la coalition des organisations de la société civile pour l’éducation pour tous au Mali (COSC-EPT/MALI), a décidé de mettre les bouchées doubles dans la région de Mopti. L’objectif recherché : adopter une loi de lutte contre les violences basées sur le genre au Mali. C’est pour cette raison que les élus de la région de Mopti ont été appelés en renfort. Le débat sur la question a été discuté à l’AGETIC le jeudi 26 janvier 2017.
Pour le président de la coalition Modibo Diakité, cette rencontre d’échange entre les membres de la société civile et les honorables députés de la région de Mopti tombe à pic car la question de l’excision et du mariage précoce des filles est plus que jamais d’actualité. Elle suscite aussi parfois des débats houleux avec certains courants religieux. C’est pourquoi a-t-il dit : « en effet, ce moment que nous partageons ensemble rentre dans le cadre des activités du Projet d’Influence et de Plaidoyer /Lobbying en vue de l’Adoption d’une loi de lutte Contre les Violences Basées sur le Genre au Mali ». Et, lui de poursuivre le visage plein d’espoir : « Au Mali, la problématique liée à la manifestation de l’effectivité des droits humains en général et particulièrement de ceux des femmes et des filles est assez cruciale ».Aussi les données sur les cas de VBG actualisées dans le rapport national 2015 du Coordinateur du sous –cluster VBG totalisent un nombre de 1284 cas de VBG dont 95% de femmes victimes et les auteurs de ces actes sont à 88% des hommes c’est pourquoi les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour ces cas de violence, aucune décision de justice n’a été rendue. Selon certains décideurs ce manque d’intérêt des victimes pour la justice est lié à des pesanteurs sociales. C’est pourquoi à présent personne ne peut évaluer avec exactitude l’ampleur et la gravité du fléau. Cependant malgré la domination mâle, certaines femmes ont de plus en plus le courage de dénoncer les violences conjugales. Pour Modibo Diakité, il faut aller au delà des chiffres pour pouvoir aborder la question afin de dégager des nouvelles stratégies de lutte pour atténuer le phénomène. A ses dires le Mali a déjà introduit dans la constitution du 25 février 1992 des gardes fous qui protègent le droit des femmes et des enfants.
A sa suite, le député de Douentza Ilias Goro dira qu’il faut une sensibilisation approfondie pour que les uns et les autres comprennent. Pour lui, la religion ne doit pas être un obstacle, elle doit plutôt contribuer à la sensibilisation de l’opinion publique.
Faut-il le souligner, le coordinateur du projet est Mahamadou Ongoiba consultant et administrateur général du projet est Yaye Astou Diarra.
Badou S. Koba