Ils étaient près 10 000 manifestants dans les rues de Bamako à marcher ce vendredi dans la capitale pour protester contre la caricature du prophète Mahomet (PSL) parue à la Une de Charlie Hebdo dans son édition du mercredi 14 janvier 2015.
« Je ne suis pas Charlie », « je suis musulman », « je ne suis pas terroriste », « Abas Charlie »…, sont autant de slogans et autres messages qu’on pouvait lire sur les pancartes et les banderoles.
Dans une déclaration lue par Mohamed Kimbiri du Haut conseil islamique du Mali, les organisateurs dénoncent avec rigueur la caricature du Prophète(PSL) de l’islam sur la première page du journal satirique français Charlie Hebdo. A l’unanimité, les musulmans marcheurs, ont condamné le silence coupable des organisations de défense des droits de l’Homme, face à ce qu’ils qualifient d’islamophobie de l’ensemble des pays occidentaux. Le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. «
Nous ne sommes pas pour le terrorisme. Ce qui s’est passé en France est barbare, un musulman ne réagit pas comme ça », a martelé Mahamadou Diallo, président du Forum du dialogue islamo-chrétien, qui s’est dit outré par la récidive de Charlie Hebdo. « La liberté d’expression doit avoir une limite », a –t-il dit.
Au cours du meeting au monument de l’indépendance, des chefs religieux, notamment, Chérif Ousmane Madani Haïdara, guide spirituel des leaders et beaucoup d’autres érudits ont pris la parole.
« Nous sommes reconnaissants envers la France pour tout ce qu’elle fait au Mali, mais nous désavouons ce qui a été fait par Charlie Hebdo au nom de la liberté de la presse » a dit l’Imam Dicko. Abondant dans le même sens, Chérif Ousmane Madani Haïdara a condamné le terrorisme. « Nous ne pouvons pas admettre qu’on salisse le Prophète(PSL) qui n’a
prêché que la paix, la tolérance et l’entente entre les hommes », a dit M. Haïdara.
Il faut noter que la dernière Une de Charlie Hebdo a soulevé une vague de protestations dans le monde musulman. Des milliers de personnes ont défilé après la prière du vendredi contre la publication par le journal satirique d’une caricature du prophète Mahomet(PSL). Des violences ont émaillé les manifestations au Pakistan et au Niger.
Au Niger, des heurts sont survenus au cours de la manifestation qui se déroulait à Zinder, la deuxième ville du pays. Cinq personnes ont trouvé la mort et 45 ont été blessées. Le Centre culturel français de la ville ainsi que 7 églises ont également été saccagées par des
manifestants.
Le lendemain, c’était au tour de Niamey où on a déploré 5 morts et des
dizaines de blessés, ainsi des églises et des bars incendiés.
Selon l’AFP, au moins un millier de manifestants ont protesté à Dakar après la prière du vendredi contre la caricature du prophète Mahomet(PSL) publiée par Charlie Hebdo.
Un drapeau français a été brûlé devant l’ambassade de France, dans le centre de Dakar, par un groupe de manifestants qui ont scandé des slogans à la gloire du prophète Mahomet(PSL) et contre Charlie Hebdo.
« Au diable Charlie », « Ne touche pas à mon prophète », « la liberté de blasphémer tue la liberté d’expression », pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes.
En Algérie, des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes. La plus importante a eu lieu à Alger, où des milliers de manifestants étaient présents. Une grande marche pour l’islam a eu lieu en Mauritanie où la présence du président Abdoul Aziz a été
remarquée.
Bargondaga Samassekou