L’ONU et les organisations de la société civile sont organisées autour de la Campagne Beyond-2015 (au-delà de 2015) conduisent un agenda de développement post-2015 afin d’assurer la mise en place d’un cadre solide, légitime successeur des OMD. Il s’agit de faire en sorte que ceux qui sont affectés directement par la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques mènent les débats sur l’agenda de développement pour l’après-2015. C’est dans ce cadre que l’Alliance contre la pauvreté au Mali (AP/Mali) a mené des discussions nationales avec toutes les populations du pays. Le rapport préliminaire de ces consultations a été validé le 27 février 2013 à travers un atelier tenu au Carrefour des jeunes de Bamako.
Après avoir mené des discussions avec toutes les populations du Mali autour de la Campagne Beyond-2015, du 1er novembre 2012 au 27 février 2013, l’Alliance contre la pauvreté au Mali (AP/Mali) a réalisé un rapport préliminaire qui a été validé hier au Carrefour des jeunes à travers un atelier. L’atelier qui n’a duré qu’une seule journée a regroupé une soixantaine de participants venant des différentes couches de la société.
Les objectifs de l’atelier étaient de permettre aux participants d’analyser le rapport préliminaire des consultations populaires, de contribuer à l’élaboration du rapport pays dans l’élaboration du cadre Beyond 2015, de doter AP/Mali d’un rapport d’activités lui permettant d’influencer les positions/réflexions sur le cadre post-2015 national et international.
L’atelier a permis de compléter et valider les enjeux clés identifiés pour influencer les réflexions/positions des autorités pour le futur cadre ; les idées clés concernant la vision du cadre, le but et les principes du cadre post-2015 ; les critères clés pour évaluer le but du cadre ; les questions principales identifiées comme indispensables pour le futur cadre, par ordre d’importance.
A l’ouverture des travaux, la coordonnatrice nationale de l’AP/Mali, Mme Barry Aminata Touré, a expliqué qu’à cause de la crise sécuritaire que notre pays vit depuis 2012, toutes les régions n’ont pu être parcourues, mais le travail a été fait avec les populations déplacées des régions concernées.
“Il s’agit de mettre à la disposition du gouvernement du Mali pour son rapport, prévu dans quelques jours, un document d’inspiration très riche. Ce sont 56 organisations qui ont été désignées au niveau mondial pour mener ces consultations parmi lesquelles AP/Mali”, a-t-elle indiqué.
Il a ajouté que “cet événement post OMD-2015 est très important dans l’agenda pour le développement afin que cette fois nous puissions déterminer nous même le monde que nous voulons. Hier, c’était la force dominante mondiale (le G7/G8) qui décidait des objectifs à atteindre pour réduire la pauvreté sans qu’on nous questionne en tant que citoyens (femmes, hommes, jeunes, vieux, handicapés, marginalisés, exclus…) et même nos gouvernements sur les dispositions qu’il faut mettre à notre disposition pour notre bien-être social, économique, culturel et politique”.
“Les limites de processus sont visibles malgré quelques progrès obtenus un peu partout dans le monde, et l’implication du Pnud, les objectifs des OMD 2015 ne pourront jamais être atteints en 2015 pour leur caractère non inclusive”, a-t-elle indiqué avant d’ajouter qu’il est impératif que ceux qui sont affectés directement par la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques mènent les débats sur l’agenda de développement pour l’après-2015.
“Nous devons tout faire pour que les voix de celles et de ceux qui n’ont pas les mêmes chances que nous soient entendues et pas seulement écoutées. Les discussions nationales, locales et thématiques nous ont permis d’amplifier les voix des personnes les plus pauvres ou affectées par l’injustice dans tous les domaines et prendre en compte leur vision du cadre futur au-delà de 2015. Pour cela nous devons comprendre que ce nouveau processus se doit d’être participatif, inclusif et attentif aux voix de ceux qui sont directement touchés par la pauvreté et l’injustice”.
A. Diakité