En effet, le site en question est situé au bord du goudron. Malheureusement, c’est un collecteur naturel qui sert de passage pour les eaux de ruissèlement pendant l’hivernage et contigu à un espace vert aménagé devant les concessions des familles voisines.
Selon nos sources, c’est après avoir remarqué cet espace vide que Diallo Ada Camara aurait décidé d’y ériger un immeuble, en complicité avec la mairie. Sa ruse étant de proposer aux populations la construction d’un collecteur pour le passage des eaux de ruissèlement. Et en échange, que celles-ci lui laissent construire un immeuble au bord du goudron. Un immeuble qui barrera le passage à l’eau et causera certainement des inondations dans le quartier.
Malheureusement, sa proposition n’a pas été acceptée par les populations voisines car la construction de ce collecteur sous forme de pont changera la trajectoire des eaux de ruissèlement. En plus que les travaux qu’elle a déjà débuté, n’ont fait l’objet d’aucune étude de faisabilité en amont, encore moins n’ont été autorisés par les autorités compétentes en la matière.
Face à l’opposition des voisins, poursuit notre source, la dame Diallo Ada Camara qui aurait juré qu’elle construira son immeuble quoiqu’il advienne a fait venir des jeunes pour mater les récalcitrants le jour du démarrage des travaux de ce collecteur. Il s’agirait du bureau local du Conseil National des Jeunes dont la banderole est visible sur les lieux. Heureusement que l’autre camp n’a pas répondu à cette provocation.
Informée de cet de fait, les députés de la commission TP ont profité de leur mission sur les chantiers des logements sociaux de N’Tabacaoro et de Kati pour aller visiter les lieux. Leur constat est clair : Il s’agit d’un site inapproprié pour la construction d’un immeuble, aussi, le collecteur en chantier est mal fait car les travaux ne bénéficient pas de l’expertise nécessaire en la matière.
D’ailleurs, faute d’autorisation, les gendarmes sont venus deux fois saisir le matériel des travailleurs. Mais la dame Diallo Ada Camara persiste et signe : elle fera sortir de terre un immeuble à cet endroit malgré l’opposition des populations.
A l’issue de cette visite, les membres de la commission TP ont donné aux populations leur assurance d’étudier ce dossier de plus près afin qu’une solution soit trouvée pour éviter des situations d’affrontement entre les deux camps.
Kalabancoro Koda
Des constructions anarchiques empêchent l’eau du marigot de circuler
Un autre site visité par les députés de la commission TP lors de cette sortie est Kalabancoro Koda où un marigot qui servait de collecteur naturel pour les eaux de ruissèlement a été barrée par des constructions anarchiques sur son lit. Occasionnant des inondations dans le quartier chaque fois qu’une forte pluie s’abat sur Bamako.
Sur les lieux, le spectacle est écœurant : des maisons construites sur le lit du marigot, des maisons dont une partie du soubassement se trouve sur le marigot, avec la complicité des autorités municipales. C’est ainsi que les populations qui se battent contre cet état de fait sans succès depuis plus de 3 ans sont rencontrées en contact avec l’honorable Yiri Keita, vice-président de la commission TP de l’Assemblée nationale. Lequel a souhaité que cette visite ait lieu en marge de leur mission sur les chantiers des logements sociaux de N’tabacoro et de Kati.
Selon les explications des populations, il suffit qu’il y ait une petite pluie pour que commence leur calvaire. Car toutes les eaux du quartier se retrouvent au niveau du marigot qui consistait un collecteur naturel par excellence. Lequel évacuait l’eau vers le fleuve Niger en un laps de temps.
Mais avec la construction anarchique des maisons poursuivent-elles, cela n’est plus possible car l’eau ne parvient à accéder au marigot et du coup se fraie du chemin dans les concessions, occasionnant des inondations dans les familles. A cause de cette construction, disent-elles, le pont du quartier est devenu un radier submersible.
Après avoir écouté les plaintes des populations, l’honorable Yacouba Traoré dira qu’il s’agit d’un marigot situé entre le rond-point Sogolon et les 30 mètres. Selon lui, c’est aujourd’hui une zone d’inondation car des particuliers ont construit des maisons dans le lit du marigot. Il s’est dit sûr que ceux-ci n’ont pas d’autorisation de construire. Et de promettre que le département de l’Urbanisme sera interpellé pour que des solutions idoines soient trouvées et que les plans d’urbanisation soient respectés. Car l’eau ne laisse pas sa voie.