“Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi”. Cette phrase de Nelson Mandela illustre bien le combat que mènent les hommes politiques maliens au nom de la défense de l’intérêt du peuple.
En effet, une partie de la classe politique actuelle soutient que le recouvrement de l’intégrité territoriale est le préalable à la révision constitutionnelle, tandis que l’autre partie pense que la révision constitutionnelle est le préalable au redéploiement de l’armée et l’administration sur toute l’étendue du territoire national.
Pendant ce temps, le peuple ignorant manquant d’eau potable meurt dans la misère et l’insécurité à cause de la délinquance financière.
Le Bureau du vérificateur général (BVG) a été mis en place au début des années 2000. Son rapport de 2006 faisait état d’un manque à gagner de l’ordre de 100 milliards de francs CFA pour l’État malien. Près de 15 ans après, le même BVG constate des pertes financières de même ampleur. On peut en déduire que l’action du BVG n’est pas dissuasive. Et l’on sait pourquoi : ce pays a fait le choix de l’impunité. Il paraît que l’on ne veut humilier personne? C’est que l’on oublie tous ces citoyens ordinaires qui, du fait qu’ils sont grugés dans la répartition des revenus de la nation par une pègre en col blanc nichée dans les hautes sphères de l’État, sont humiliés tous les jours parce qu’ils sont à la lisière de la survie.
Comment peut-on prétendre maintenir l’unité d’une nation pour défendre la constitution quand certains boivent la bière et laissant à d’autres la corvée de proférer les propos d’ivrognes ?
Tientigui