Quand les prix des denrées de première nécessité continuent de monter en flèche, le ministre du Commerce, lui, se préoccupe prioritairement de « la disponibilité des stocks » et se donne ce malin plaisir de se promener avec caméra et micros dans les magasins…
Comme chaque année, au lieu de prendre des mesures vigoureuses pour baisser les prix des denrées de première consommation, nos autorités n’ont d’yeux que pour la présence de ces produits dans les magasins de stockage. Et l’on nous parle de « changement » ! A-t-on oublié que le changement doit entraîner le mieux-être des populations ? Et de quel mieux-être peut-on parler quand les populations n’ont pas de quoi se nourrir ?
Les Bamakois se plaignent de la hausse exagérée des prix des produits de première nécessité. Les ménagères n’arrivent plus à se rendre au marché, si ce n’est que pour constater les…dégâts. Quelles mesures le gouvernement a-t-il pu prendre pour faire baisser un tant soit peu les prix des denrées de grande consommation, afin de soulager les populations en ces temps de grande récession économique du fait aussi de la pandémie du covid-19 ? Quasiment rien !
En effet, les prix des produits de grande consommation ont prix l’ascenseur depuis plusieurs mois au Mali. Et, en particulier, à Bamako et ailleurs, le panier de la ménagère n’est pas troué, mais il n’a même plus de fond ! Ce sont des cris et des plaintes dans nos marchés. Tous les prix des denrées alimentaires ont augmenté de façon exagérée. A titre d’exemple, le kilo du riz est à 400 F CFA, le kilo de la viande du bœuf est à 2500F, le kilo du sucre, le kilo de la pomme de terre est à 300 F, le kilo du lait autour de 2 200 F, le kilo d’oignons est à 250 F, la banane est à 600 F CFA, la baguette du pain est difficilement revenu à 250F (poids diminué), etc.
Pendant ce temps, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Harouna Niang, accompagné de plusieurs membres de son cabinet et des responsables des services rattachés dont le Directeur général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, Boukadary Doumbia, se plait dans des visites comme amuser la galerie. Il a ainsi visité, le vendredi 16 avril dernier, les entrepôts ou magasins de certains opérateurs économiques de la place. Cette visite a permis au ministre Harouna Niang et à sa délégation de se rendre successivement dans les magasins de la Société GDCM, de Modibo Keita, situé dans la zone industrielle de Sotuba, de Oumar Diarra dans la même zone, en passant par la SOMABEL une branche de la SODIMA SARL de Oumar Niangadou dit Petit Barou dans la zone industrielle également, et les entrepôts de l’Etablissement Kouma et Frères à Oulofobougou, de Mme Camara Astan Kouma.
Tous ces déplacement ressemblant plus à des gesticulations pour laver la conscience qu’autre chose ont permis au ministre du Commerce de se déclarer « très satisfait de l’état physique des stocks qui se trouvent dans ces différents magasins visités ». Et Harouna Niang de se contenter d’insister auprès des grossistes afin de respecter leurs engagements et faire respecter “le prix à la consommation”. Avant de laisser entendre que pour le prix de l’huile et de la viande, « les échanges se poursuivent pour infléchir la tendance». Le ridicule ne tue pas ! Si c’est en plein ramadan que les discussions se poursuivent pour faire baisser les prix, quand ? Après que la période de forte consommation fût déjà passée ! Toujours la politique spectacle. Toute honte bue !
Bruno D SEGBEDJI