“Béret rouge“, le tramadol communément appelé “Aya“, le cannabis, le crac…la région de Kayes est devenue la nouvelle plateforme tournante de ses produits toxiques. Selon l’Office central des stupéfiants, le phénomène de la consommation et de trafic des drogues pose aujourd’hui un problème de santé publique.
La Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues a été célébrée mardi 26 juin, à Kayes sous le thème : ” la consommation non médicale du tramadol”. Selon les services en charge de la lutte contre la drogue, Kayes est reconnue être une région très ouverte au reste du monde, partageant trois frontières notamment avec la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal. “Ce facteur contribue à sa vulnérabilité”, a expliqué le directeur régional de l’Office central des stupéfiants, le Capitaine Tourou Kanouté. C’est pourquoi, ajoute-t-il, des quantités énormes de drogues sont saisies ici. “Plusieurs médicaments se trouvent ici. Nous avons d’abord le béret rouge. C’est un médicament qui est utilisé dans les sites d’orpaillages. Il est très toxique. Quand les orpailleurs utilisent ce médicament, ils deviennent insensibles aux signaux d’effondrement des trous. Nous avons également le cannabis. Ils mettent même les rapts dans les paquets de cigarettes. Et cette année, nous avons découvert un champ de cannabis. Beaucoup de médicaments sont vendus dans les pharmacies. Nous avons un autre produit appelé le crac dont le gramme est vendu à 60 000 F CFA. Ils sont nombreux”, énumèrent-ils.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de division, Salif Traoré, a déploré que la consommation non-médicale du tramadol, est en phase de devenir un véritable problème de santé publique.” Nos services ont saisi 200 000 comprimés de tramadol avec près d’une cinquantaine d’interpellations opérées par l’antenne de l’OCS”, a indiqué le Général Traoré. ” Il est bon de savoir que la consommation non-médicale du tramadol par un individu modifie non seulement ses fonctions physiques et psychologiques, mais aussi ses réactions et ses états de conscience. Ainsi, un individu sous l’emprise de cette substance peut mettre sa vie en danger. Ce qui explique parfois le regain de violences constatées dans nos villes”, affirme le ministre…”Pour lui, le phénomène grandissant de la consommation du tramadol interpelle nous tous.
Le coordinateur du Programme de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Ganda Traoré, a fait savoir que les Nations unies sont conscientes des menaces qui pèsent sur le pays.”L’ONUDC s’est engagé depuis 2010 au Mali à travers des actions de renforcement de capacités des forces de sécurité en termes d’équipements mais également en termes de formations au profit des agents de la Police nationale, de la gendarmerie nationale, de l’Office central des stupéfiants dans divers domaines tels la lutte contre le terrorisme, le trafic illicite des stupéfiants, le trafic d’armes la criminalité organisée. L’ONUDC est disposé à apporter son assistance à l’OCS qui, de par sa compétence territoriale, de son déploiement, couvre tout le territoire national et dispose d’un personnel qualifié. Notre organisme ne ménagera aucun effort pour renforcer les liens de coopération entre OCS et les autres pays de la sous-région”, a-t-il promis.
Bréhima Sogoba