Le Professeur Issa N’Diaye a animé une conférence-débats le samedi 3 novembre dernier à la Maison du Partenariat Bamako-Angers. La conférence était organisée par le Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie (RMPSD), sur le thème: «organisation de l’élection présidentielle de 2018: quels enseignements pour la consolidation du processus démocratique au Mali ?». Il avait à ses côtés Allaye Guindo, représentant du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Massa Sidibé, président du Réseau et Cheick Hamalla Dravé, le modérateur. C’était en présence des représentants des structures chargées de l’organisation des élections.
À travers cette conférence-débats, le RMPSD, porté sur les fonts baptismaux en août dernier, vient de lancer ses activités.
Selon Massa Sidibé, président de l’association, le Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie a pour but de contribuer, de manière professionnelle, à l’ancrage de la démocratie à travers la prévention, la gestion, la résolution des conflits et la bonne conduite du processus électoral en Afrique. En plus dit-il, il vise à promouvoir la paix à travers des actions concrètes auprès des populations affectées par la violence, à développer une expertise pour la culture de la paix et de la non-violence, à sensibiliser, former et informer sur les questions de défense et de sécurité. Mais également à mettre en place, un vivier de journalistes spécialistes du processus électoral. Pour M. Sidibé, l’association regroupe en son sein, des journalistes de la presse publique et privée, issus de la presse écrite, de l’audiovisuel et de la presse en ligne.
Le conférencier s’est prononcé sur le système démocratique du Mali, pays qui, selon lui, est un modèle importé. Pour sortir de cette impasse, il a proposé de mener des discussions autour d’un modèle endogène.
Selon lui, les contestations après les élections présidentielles se font partout. Mais, il s’est demandé pourquoi cela est beaucoup plus fréquent dans l’espace francophone qu’anglophone. Ce n’est pas un phénomène propre au Mali ou à l’Afrique, a-t-il précisé. Avant de faire référence au cas Donald Trump et Hillary Clinton aux Etats Unis.
Professeur Issa N’diaye a indiqué que dans le cas malien, les crises précédentes ont amené les dirigeants à multiplier les institutions impliquées dans le processus électoral afin de contribuer à apaiser les futures crises. Mais malgré la multiplication des instances, le problème persiste et perdure. Ce qui l’a poussé à conclure que c’est l’approche qui est biaisée.
«Nous avons l’habitude d’avoir une approche quantitative pour affronter les problèmes », a-t-il expliqué.
D’après lui, dans tous les domaines, l’approche quantitative a montré ses limites dans la résolution des crises. C’est pourquoi, il préconise l’approche qualitative pour absorber les problèmes. Pour preuve, il dira que la crise au sein du système éducatif, dans son segment éducation de base, a fait que les académies ont été multipliées pensant que cela réglera toutes les questions alors que celles existant déjà ont du mal à fonctionner. De la même façon ajoute-t-il, à l’université, les rectorats ont été multipliés avec la conviction que cela absorbera la crise.
« Ce n’est qu’une approche quantitative et la dimension manquante est l’approche qualitative », a indiqué le Professeur N’diaye. Pour qui, le même problème existe au niveau du découpage administratif.
« Après la chute de la dictature, dans le cadre du renforcement de la décentralisation, le pays est passé d’une cinquantaine de communes à plus de 700 sans transition. Beaucoup de ces communes ne sont pas viables et aujourd’hui, on parle de découpage administratif. On veut créer des nouveaux cercles, des nouvelles communes et de nouvelles régions alors que les anciennes ont du mal à fonctionner », a-t-il déploré. C’est pourquoi, il a invité les autorités à revoir leur approche qui est toujours une démarche quantitative.
Le Professeur N’diaye a critiqué le système politique malien. Pour lui, c’est un système répugnant et il faudrait rebâtir un modèle démocratique endogène. Il a cité le cas de Modibo Keïta, qui a été élu par l’Assemblée Nationale, comme référence en sortant du modèle d’élection présidentielle par le suffrage universel direct.
« On constate de plus en plus que le jeu électoral n’intéresse plus le citoyen malien car il ne répond pas à ses attentes et préoccupations parce qu’on a importé des modèles qui ne sont pas endogènes. Nous avons passé notre temps à copier ce qui se passe ailleurs dans tous les domaines, notamment les systèmes français, alors que cela ne marche pas même chez eux. Alors pourquoi continuer à importer des modèles qui ne marchent pas ailleurs et qui ne répondent pas aux réalités historiques, culturelles et sociales de nos pays? », s’est-il interrogé. Avant d’expliquer que le modèle électoral malien coûte cher et les factures sont lourdes sur le budget national. De son point de vue, les citoyens ne voient pas l’impact des subventions accordées aux partis politiques sur la vie politique. Aussi, il s’est prononcé sur le budget de campagne des partis politique qui est un domaine relevant du mystère. C’est pourquoi, il a proposé qu’il soit plafonné, suivi et justifié afin que les dépenses puissent être évaluées. Il a dénoncé le critère de sélection des candidats par l’argent car cela exclut certains potentiels candidats alors qu’ils peuvent avoir des bons projets pour le pays. Aussi, il a attiré l’attention sur le critère de parrainage qui donne un caractère de marché temporaire aux élections dont il faut tirer le maximum de profit. Sans oublier la question des accesseurs des partis dont la plupart ne sont pas des militants mais qui sont payés à l’occasion pour les représenter.
A en croire le Professeur N’diaye, le taux de participation aux élections doit être un indicateur pour les acteurs politiques. Au Mali dit-il, depuis quelques années, les électeurs ne se bousculent plus pour aller voter. Toute chose qui fait que les élus n’ont pas la caution de la majorité de la population.
Par ailleurs, le conférencier a parlé du partage du pouvoir, du multipartisme, du code électoral, du mode de scrutin où il a fait des propositions.
Pour rappel, le Pr. Issa N’diaye est un ancien syndicaliste, ancien ministre de l’Education Nationale entre 1991 et 1992. Il fut nommé Contrôleur Général de l’Etat par le président Alpha Oumar Konaré. Il a démissionné peu de temps après pour se consacrer à l’enseignement. Universitaire, il donnait des cours de philosophie à l’ENSup et à l’ex Faculté des Langues, Arts et Sciences Sociales et Humaines(FLASH) où il fut chef du Département Etudes et Recherches en Sciences Sociales avant de faire valoir ses droits à la retraire. Mais, il est toujours sollicité pour animer des conférences.
Moussa Sékou Diaby
Et pourtant le Général disait que le Mali avait sa démocratie qui n’a rien à envier des autres !
De la quatite’ a’ la qualite’??????
Que veut-il au juste? Un systeme de grands electeurs ou’ seuls les intellectuels, les dirigeants religieux, les riches et les notables voteront????? J’ai beaucoup reflechi sur les systemes occidentaux applique’s en Afrque. Nos systemes ne sont ni occidentaux a’ 100% ni africains a’ 100%. Nous sommes quelque part perdus entre les deux! Plusieurs de nos notables traditionnels sont des depute’s ou des senateurs. Nos presidents sont plus ou moins les otages des chefs religieux!!!
QUE FAUT-IL FAIRE POUR REDRESSER LA SITUATION POLITIQUE DES PAYS AFRICAINS? Si vous savez la reponse, vous etes plus intelligents que moi!!!
Tu es plus bete qu’Issa NDiaye, tous deux des nullards!!!! Le roi MAUDIT de segou, tu penses que MBouille a pris IBK en otage, mais c’est tout le contraire pour justifier la selection de son fils Karim Keita pour le post des armees dans l’Assemblee Nationale n’est-ce pas qu’IBK nous a dit que c’est le Cherif qui lui a conseille? Alors qui a pris qui en otage? Encore un autre nullard cet IBK, entre Issa Naloma et Boua il n’y a pas de difference, tous trois des idiots de premier degre.
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