Dans le cadre de la célébration de la journée internationale dédiée à la femme, le Centre américain de Bamako, dans l’enceinte de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, a organisé, le 20 septembre 2022, un forum à l’intention des femmes et des jeunes filles sur le thème : «le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la prévention des conflits». Suzanne Barroqueiro, Directrice des Affaires publiques à l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, a ouvert des les travaux d’échanges entre les panélistes composés d’ Abdoul Kassim Fomba, coordinateur de l’organisation Think Peace basée sur la gestion des préventions des conflits inter et intracommunautaires, la radicalisation ; Coulibaly Suzanne Diarra, chargée de suivi évaluation au niveau de l’Institut International Républicaine (IRI) ; Ina Bagayoko, chargée des programmes à l’USAID (Agence américaine de développement). Le panel avait comme modératrice, Kadidia Samaké.
Dans son intervention, Suzanne Barroqueiro a justifié le choix de ce thème. «Les femmes constituent la moitié de chaque communauté. Elles sont souvent les principales responsables des familles, et bien souvent aussi les médiatrices, mais sont très affectées par les conflits, fuient souvent, et assument davantage de responsabilités en tant que pourvoyeuses. Ce qui rend leur participation à la consolidation de la paix plus difficile. Parfois, des pressions empêchent les femmes de se manifester. Ce qui peut avoir un impact sur leur capacité à voyager et à leur engagement à accéder à des postes de direction grâce à l’éducation et à la formation», déclare Suzanne Barroqueiro. Malgré les voix accordées aux femmes dans les efforts de justice, de paix et de sécurité, selon Suzanne, elles sont sous représentées, et les études montrent que leur participation à la prévention et à la résolution des conflits peut améliorer les résultats. «Ce qui implique d’inclure les femmes dans des rôles plus centraux afin d’impliquer de multiples parties prenantes», propose Suzanne.
Concernant l’implication totale des femmes dans le processus de paix au Mali, les panéliste ont fait des propositions.
«Il faut toujours célébrer la paix pour instaurer la paix dans les cœurs des femmes. Cette journée permet aux hommes et aux femmes de mieux comprendre les implications de la paix, le bien fondé de la paix, et de s’inscrire dans la dynamique de la paix. La paix n’est pas un acquis et les conflits sont inhérents à la société. Le fait de célébrer cette journée doit nous permettre de voir», ont déclaré les panélistes pour justifier l’importance de la tenue de cette journée.
Quant à Diarra Suzanne, elle a indiqué que si les femmes ne participent pas à la résolution des conflits, nous allons rester dans les conflits. Et Ina Bagaoko d’ajouter que le fait d’avoir des ressources économiques est important dans l’indépendance de la femme. Mais on constate aussi que malheureusement, dit-elle, même celles qui ont les moyens refusent de prendre les rôles de leadership au niveau de la société. «Il faut avoir les ressources économiques qui aident. Mais il faut aussi accepter d’être au devant de la scène, accepter de participer aux instances de décisions», a fait savoir Ina.
Abdoul Kassim Fomba aussi mis l’accent sur l’implication des femmes dans la résolution des conflits, car selon lui, elles peuvent se mettre dans une position d’actrices de paix en apportant des conseils, des orientations
Les panélistes ont enfin adressé des messages aux femmes et jeunes filles. «Essayez de cultiver la confiance en soi, soutenir les femmes qui se présentent lors des joutes électorales. Il faut être courageuse, être active à tout moment, faire des propositions, insister sur ces propositions, s’accrocher aussi au suivi des actions. Il faut un changement de comportement, de mentalité pour pousser les femmes et jeunes filles à s’exprimer. Cela commence depuis la famille. Il faut s’instruire, apprendre, se former, maîtriser son sujet pour ne pas être bloquée dans les débats, avoir de l’audace et de la persévérance. Il faut oser, car on ne vous donnera rien sur un plateau d’or», ont-ils conseillé.
Hadama B. FOFANA