Consolidation de la démocratie au Mali : L’EID en réparateur de torts

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Le coup d’envoi de la 17ème   session  de l’espace d’interpellation démocratique (EID) a été donné par le médiateur de la République, Diango Cissoko le 10 décembre 2012. C’était au Centre International de Bamako, en présence  de Seringue Diop, Président  de l’Espace.

Mr Diango Cissoko, Médiateur de la République

Le président de cette 17ème session est  Seringue Diop, président des médiateurs des pays africains francophones. Il a  au nom de l’ensemble des membres du jury  exprimé  sa solidarité avec le Mali en cette période sombre.  Pour lui, la crise que vit notre pays touche de très près  toute l’Afrique de l’ouest  et nul ne peu rester en marge sur toutes les décisions concernant  la menace qui plane sur l’intégrité territoriale du Mali. Seringue Diop soulignera par ailleurs   l’importance d’un espace d’interpellation démocratique dans la vie d’une nation démocratique. Car à ses dires, il s’agit de l’expression de la participation  active  du peuple en ce  qui concerne la  bonne gouvernance d’une nation.  Par le décret du 24 février 2012,  le département du médiateur a pris en charge l’organisation de l’EID ainsi que le  suivi de la mise en œuvre des recommandations du jury d’honneur. Sous la présidence du représentant du chef du gouvernement, le médiateur de la République, Diango Cissoko a ouvert les séances de cette 17ème session. Rappelons que  c’est le 31 mai 1996, que l’ EID a été institué  par  le gouvernement malien.  A l’occasion chaque usager des services publics a la latitude de s’exprimer librement pour interpeller les autorités publiques s’ils se sentent lésés dans l’exercice de leurs droits et libertés. Ainsi, chaque 10 décembre, journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’homme, l’EID se tient. Comme l’a précisé le médiateur de la République, l’Etat de droit implique la construction d’un système chargé de garantir la protection des droits et le respect des libertés. Pour Mr Cissoko,  la tenue des EID a permis de rétablir de nombreux citoyens dans leurs droits. La 17ème session de l’EID,  s’ouvre dans un contexte national marqué par une crise institutionnelle et sécuritaire portant atteinte à l’équilibre de notre Etat et notre Nation.   A ses dires, on ne dénoncera jamais assez les pillages, viols, mutilations, profanations de lieux saints et autres violations de droits humains dont sont victimes depuis le mois de janvier 2012 notre pays. Mr Cissoko notera alors que  l’approfondissement et l’enrichissement de la démocratie et le respect des droits humains demeurent des combats permanents pour nous.  Tout en invitant chacun à rester poli dans les propos lors des interventions, le médiateur de la République a reconnu le dysfonctionnement constaté dans les services publics. Et il a expliqué ces faits par  le manque de professionnalisme et à la non application des lois et règlements par certains agents publics. Les problèmes du foncier  ont occupés une grande partie des interventions,  certaines interventions ont porté sur la maltraitance dans le milieu carcéral

Khadydiatou Sanogo


 L’EID dans un contexte de menaces au caractère républicain de l’Etat

            La 17ème édition, de l’Espace d’Interpellation Démocratique a eu lieu hier lundi, au Centre Internationale de Conférence de Bamako. Et comme à l’accoutumée, elle a enregistré la présence de personnalités dont certains membres du gouvernement. Mais l’édition de cette année n’a pas l’honneur d’être présidée par le Président de la République. Le Premier ministre absent s’est fait représenté par le ministre des Finances et du Budget. Aussi, la salle des mille places du Palais des congrès cherchait du monde.

L’édition de cette année se situe dans un contexte marqué par des atteintes graves aux droits humains fondamentaux, (enlèvements, pillages, vols, viols, mutilations, profanations de lieux saints etc.). En plus le pays traverse une situation de crise caractérisée par des menaces répétées à l’ordre constitutionnel. Au moment où notre pays cherche sa voie, les activités rentrant dans le cadre de la libération des régions occupées, la protection des individus et de leurs biens, la prise en charges des victimes, semblent ravir la vedette à cet exercice démocratique qui a du mal à mobiliser une foule, donnant l’impression que le public y croit de moins en moins. Espace de dialogue, où les citoyens s’adressent directement aux autorités, pour évoquer les violations de droits de l’homme dont ils sont victimes, la corruption, la  non exécution des décisions de justice, la lenteur administrative, le manque d’autorité de l’Etat, le traitement des conflits, etc. Il serait difficile de réussir le pari de l’EID, dans un climat sociopolitique très agité. Le rétablissement prochain de la démocratie républicaine, et la laïcité sur toute l’étendue du territoire malien permettra certainement à l’EID de répondre à sa vocation.

Binta Gadiaga

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