Le conseil supérieur de la magistrature se tient ce matin : IBK et Bathily condamnés à convaincre les syndicats et acteurs de la justice

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Mohamed Bathily
Mohamed A Bathily

C’est dans un climat de méfiance entre l’exécutif et le judiciaire que s’ouvrent ce matin les assises du Conseil supérieur de la magistrature. IBK et Mohamed Aly Bathily se doivent de revoir leur copie pour faire adhérer à leur cause les acteurs du secteur qui n’apprécient guère l’immixtion du politique dans les affaires judicaires.

C’est ce matin que s’ouvre le traditionnel Conseil supérieur de la magistrature sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita.

Cette année, la rencontre se tient à un moment où l’appareil judiciaire est grippé par des grains de sable. Et surtout le malaise créé au sein de la famille avec l’emprisonnement des magistrats et acteurs du secteur. Sans oublier le bras de fer qui continue entre le garde des Sceaux et les principaux syndicats de la justice.

Il y a les immixtions du politique dans les affaires judiciaires. C’est pourquoi les observateurs avertis pensent que la tenue de cette importante assise sur l’état de la justice dans le pays permettra à coup sûr aux acteurs de la justice et les plus hautes autorités de se parler face à face.

En tout cas, les syndicats sont déterminés à se faire entendre et à se faire respecter par le pouvoir politique. Puisque les agissements de celui-ci dans certains dossiers judicaires n’est pas de leur goût. Mieux, les leaders syndicaux veulent avoir des garanties dans l’exercice de leurs fonctions.

Ils tiennent à exercer leur fonction sans interférence politique et loin de tout acte d’intimidation, de pression et de menaces. Nous avons en mémoire l’intervention du garde des Sceaux dans plusieurs dossiers en instance dans les tribunaux.

L’affaire du maire du district de Bamako, Adama Sangaré, et celle du PDG du PMU-Mali, sont des exemples qui illustrent à souhait la délicatesse de la mission des magistrats et autres travailleurs de la justice. Aux assises de ce matin, il faudrait à IBK plus que des mots pour convaincre ses interlocuteurs.

Cela s’explique par le fait que jamais dans l’histoire de la justice malien, le fossé n’avait été aussi grand entre le monde judiciaire et le pouvoir politique.

En tout état de cause, des interrogations légitimes se posent : un ministre de la Justice a-t-il intérêt à mettre sur son dos toute la famille judiciaire ? Qu’est-ce qui explique l’immixtion du politique dans les affaires en instruction ? Autant des questions qui méritent d’être répondues, car, cela déterminera la future cohabitation du politique et du judicaire devenus, ces temps-ci atypique. Et, au rythme où vont les choses, le climat est loin d’être propice pour apaiser les tensions.

Alpha Mahamane Cissé

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