Conseil national du patronat du Mali : Pourquoi Diadié dit Amadou Sankaré s’agite-t-il ?

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La faitière des hommes d’affaires de notre pays, que d’aucuns voyaient rebondir après une des plus grandes crises de son histoire peine à voir tous ses membres emboucher la même trompette, celle de l’entente cordiale. Apparemment, le rétropédalage devient l’exercice favori de certains de ses acteurs, et non des moindres.

Le Mali est un pays en crise. Cela tout le monde le sait. Des partis politiques, des associations de tous genres, des ONG, des organisations socio-professionnelles et tant d’autres structures ont aussi connu la leur ces derniers temps. Mais parmi toutes, celle qui a le plus accaparé l’intérêt du public est celle du patronat qui a vu un combat sans merci entre des éléphants aux puissantes et longues défenses. D’un côté, il y avait Diadié dit  Amadou Sankaré, un homme aux ambitions démesurées. De l’autre, Mamadou Sinsy Coulibaly, le président sortant qui a voulu succédé à lui-même au poste de président du Patronat.

Au cours de l’Assemblée générale extraordinaire du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), tenue le 13 aout 2022 à son siège, les délégués ont largement approuvé l’ordre du jour ainsi que les projets de textes fondamentaux de la faitière  (Statuts, Règlement Intérieur et Règlement Électoral) par 107 délégués qui ont approuvé.  Une douzaine de délégués s’est abstenue pendant qu’une vingtaine de partisans de Diadié, ont bruyamment abandonné la salle au motif que les textes excluent les anciens présidents qui ne pourront pas  se représenter aux élections à venir.

Il y a un fait notable que plusieurs observateurs ont souligné dans cette bataille qui n’a pas lieu d’être. Ainsi ont-ils fait remarquer que de potentiels candidats d’envergure comme Mamadou Sinsy Coulibaly, le sage Soya Golfa, Mamadou Sidibé, tous anciens présidents, ne se sont pas opposés à ces choix stratégiques  qui ont acquis l’adhésion de  la majorité des opérateurs économiques du Mali.  L’Administration Provisoire, étant dans son rôle, n’a fait qu’entériner une demande expresse des membres du CNPM.

En fait, l’ensemble du secteur privé national a réclamé haut et fort depuis près de deux ans que les deux protagonistes, par lesquels la crise est survenue, soient écartés des prochaines élections afin d’apaiser le milieu des affaires. Comme on le dit, l’argent n’aime pas le bruit.

Dans le contexte malien très difficile depuis 2012, si le secteur privé aussi se met en crise, il y a des fortes chances que les investisseurs vont  perdre pour très longtemps l’espoir de faire des affaires dans notre pays. Il ne serait pas souhaitable qu’ils  tournent le dos à notre pays par la faute d’hommes aux ambitions en totale contradiction avec les intérêts du monde des affaires.

C’est pourquoi, il serait de bon ton que certains protagonistes sachent raison garder. Alors, il faut se poser la question, pourquoi Diadié et ses acolytes s’agitent-ils autant ?  Ne craignent-ils pas les conséquences de leur gestion calamiteuse du CNPM  au cours de leur mandat à la Pyrrhus ?

De l’avis général de l’ensemble des opérateurs économiques, Diadié devrait se mettre au-dessus des basses manœuvres de certains de ses partisans  s’il veut préserver son image qui commence à s’écorner dans l’opinion.

Dans cet embrouillamini, il serait  souhaitable que les autorités du pays s’intéressent  un tant soit peu à  cette affaire, pour ne pas donner l’opportunité à une minorité de soi-disant chefs d’entreprises de mener le secteur privé national dans les abyssines. Ils sont nombreux parmi ces agitateurs des « patrons » (sans entreprises et sans employés) qui ne contribuent à aucune création de richesses dans notre pays, mais plutôt créent le désordre dans le milieu des affaires au Mali pour des raisons alimentaires.

 

Youssouf Sissoko

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