A la demande de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), le Conseil National des Prix s’est réuni le jeudi 25 avril 2013 dans la grande salle de conférence du Ministère du Commerce et de l’Industrie. C’était sous la présidence du Ministre Abdel Karime Konaté, du Commerce et de l’Industrie. Il avait à ses côtés les Ministres Makan Tounkara de l’Energie et de l’Eau, Marimpa Samoura du Budget et Mme Diané Mariam Koné de l’Elevage et de la Pêche. Ont aussi pris part à cette rencontre, la centrale syndicale de l’UNTM, les responsables de la Commission de Régulation de l’Eau et de l’Electricité, de l’Energie du Mali, de l’Association des Consommateurs du Mali, des opérateurs économiques et des responsables des services impliqués dans la gestion des prix.
Face à la flambée des prix des hydrocarbures, de l’électricité, de l’eau et d’autres produits et services, l’UNTM a jugé nécessaire que le conseil se retrouve afin de débattre du sujet qui préoccupe les populations.
Dans son propos liminaire, le Ministre du Commerce et de l’Industrie a salué la présence de trois membre du gouvernement et porté à la connaissance des participants toute l’importance que le chef de l’Etat, le chef du gouvernement et les membres du gouvernement accordent à la résorption de cette flambée des prix. Après avoir campé le sujet, le Ministre Abdel Karim Konaté a donné la parole aux délégués Moussa Kanouté, Seydou Diarra et Ben Kattra de l’UNTM, demandeurs de la réunion du jour.
Les délégués de l’UNTM ont fait savoir aux membres du gouvernement que la centrale syndicale UNTM ne se reconnaît pas dans les augmentations de prix. Ils iront jusqu’à dire que ça n’engage pas l’UNTM. Moussa Kanouté a rappelé que « quand l’Etat a décidé de se retirer ou de diminuer la subvention qu’elle accorde au gaz, le conseil a entendu le département et nous avons convenu d’un retrait progressif de l’Etat (500 F/an). De 2000, on est allé à 2 500 F CFA. L’année qui a suivi, on devait aller à 3 000 F CFA, mais brusquement, on est allé à 3 500 F CFA. Cela a été fait en dehors du cadre de concertation que nous avons ensemble élaboré ; nous avons rencontré le Ministre de l’Energie et de l’Eau. Après échange, nous avons compris que la société traverse des moments difficiles. Nous n’avons pas fini de concerter nos bases et des augmentations ont commencé. Pourtant, on nous avait dit qu’après l’interconnexion, les prix allaient baisser. Mais ça été le contraire ».
Moussa Kanouté a indiqué que l’UNTM souhaite écouter le Ministre de l’Energie et de l’Eau, le Ministre Délégué au Budget. Il a déploré le fait que le gouvernement ne leur a pas donné le temps de partager les différents problèmes avec les militants. Moussa Kanouté s’est fait compléter par ses camarades Seydou Diarra et Ben Kattra. Tous ont abondé dans le même sens en dénonçant les augmentations sauvages au détriment des travailleurs et des populations. « Nous voulons que le gouvernement nous dise les efforts faits et en cours d’exécution par rapport à la flambée des prix ».
Dans son intervention, Ben Kattra a dit qu’ « au moment où les prix flambent sur le marché, l’UNTM dispose d’un cahier négocié, accepté. Mais l’UNTM a tu ses revendications au nom de la crise que traverse notre pays. Au même moment, les prix, à tous les niveaux ont grimpé. L’UNTM n’avait pas besoin de vous saisir pour convoquer le conseil national des prix, lorsque vous êtes dans une démarche d’augmenter les hydrocarbures, le gaz et tout ce qui s’en suit ».
Parlant du passage du Ministre de l’Energie à la centrale syndicale, Ben Kattra a martelé que cette visite ne doit pas être perçue comme une acceptation de la part de l’UNTM, de l’augmentation des prix de l’électricité et de l’eau. Elle n’est pas cautionnée par l’UNTM. La centrale n’a pas donné un accord lors du passage des Ministres de la Fonction Publique, et des Finances, par rapport aux augmentations de prix que connaissent les Maliens. Nous nous sommes tus. Mais nous pensons que le Conseil National des Prix, qui constitue ce cadre pour servir aux futures augmentations, nous rencontre pour essayer de parler et que l’on puisse accepter. Trop, c’est trop et toutes ces augmentations n’engagent pas l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. »
Le Ministre du Commerce et de l’Industrie a donné le crachoir à ses collègues du gouvernement afin que chacun donne les éclairages sur les flambées des prix des hydrocarbures, du gaz, de l’électricité et de l’eau. Nous y reviendrons largement sur ces interventions dans notre parution du lundi 30 avril 2013.
Intervenant à la suite de ses collègues, le Ministre Abdel Karim Konaté d’indiquer : « Vous n’êtes pas d’accord sur l’augmentation du prix du pétrole, du gaz, du transport, vous ne comprenez pas aussi qu’on vous dise souvent que les produits sont disponibles et que sur le marché des spéculations sont perceptibles. Je suis d’accord avec vous. Vous êtes dans votre rôle. Vous devriez alerter les décideurs afin qu’ils réagissent à temps et éviter un certain nombre de problèmes ».
Le Ministre a largement éclairé sur les données concernant le riz, le sucre, les céréales, le lait et l’huile. Il partage avec l’assistance les avancées obtenues après l’effectivité des mesures prises par son département afin de jouir sur la flambée des prix. Selon lui, d’importantes avancées ont été obtenues.
« Après les échanges avec les opérateurs céréaliers, nous avons convenu de maintenir les prix dans des proportions soutenables. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, nous n’avons pas connu une certaine hausse », a fait savoir le Ministre du Commerce.
Le Ministre Konaté a aussi fait le point du stock des différents produits de première nécessité. Il a conclu en indiquant que comparativement à l’année dernière, les principaux produits de large consommation ont globalement subi une baisse. La farine de blé est à 4% de baisse par rapport à l’année dernière, le sucre à 12%, le riz à 11% et le lait à 5%. L’huile connaît des problèmes. Beaucoup d’unités industrielles attendaient les graines de coton de la CMDT.
Le Conseil National des Prix est un organe consultatif.
Tiémoko TRAORE