Conseil d’administration extraordinaire de L’INPS : Le régime de retraite reflète un déficit chronique

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Pour faire face aux nécessités de la vie courante, le collectif des retraités demande l’augmentions des pensions. Cette demande suscite un certain nombre d’interrogations au sein de l’institut sur lesquelles, les administrateurs doivent trouver une réponse adéquate. C’est dans ce cadre que s’est tenu cette session extraordinaire du conseil d’administration de l’Institut National de prévoyance sociale (INPS). Ladite session était consacrée à l’examen de la note sur la proposition d’augmentation des pensions et des rentes d’accidents de travail et de maladie professionnelle servies par l’institut à la demande des retraités et des rentiers. Selon M. Mamadou Sidibé, elle se tient à une période charnière de la gestion des régimes gérés par l’INPS. « La tenue de cette session respecte les procédures en matière de revalorisation des prestations servies par l’INPS tel que décrit par les dispositions pertinentes de l’article 167 du code de prévoyance sociale », a-t-il indiqué. Il ajoutera que « dans ce sens, nous sommes autorisés à faire des propositions au gouvernement pour la revalorisation des prestations servies par l’INPS et qui doit intervenir par décret pris en conseil de ministre. La saisine du conseil doit être motivée par le renchérissement du coût de la vie », a souligné M. Sidibé.
A la loupe du PCA, la demande du collectif des retraités s’inspire des difficultés auxquelles sont confrontées les retraités pour faire face aux nécessités de la vie courante. « Au regard de la situation de déficit que connait la branche retraite, doit-on autoriser une augmentation de pensions ? L’augmentation qui est sollicitée par le collectif des bénéficiaires des régimes de l’INPS est-elle compatible avec la situation actuelle ? », S’est-il interrogé.
Selon M. Mamadou Sidibé, le régime actuel fonctionne avec un taux d’annuité de 2% permettant d’attribuer un maximum de 80% du salaire moyen à l’assuré pour sa retraite. Il en résulte que les retraités de l’INPS consommes toutes leurs cotisations en moins de quatre ans tout en continuant de recevoir leurs pensions jusqu’au décès. A l’en croire, la gestion des pensions des retraités se caractérise aujourd’hui, par la forte augmentation du nombre de nouveau pensionnés et le niveau de plus en plus élevé des rémunérations servant au calcul des droits à pensions. La branche retraite présente ainsi, une ‘’situation de déficit chronique’’. D’une situation financière très favorable, le régime de retraite de l’INPS s’est vite dégradé pour aboutir à une situation de déficit chronique. C’est ainsi qu’il a connu une relative stabilité avec un résultat technique positif de 90 692 522 FCFA en 2006 pour évoluer par la suite vers un déficit cumulé de 41 436 799 706 F au 31 décembre 2014. « Les facteurs qui ont pu favoriser la dégradation du régime sont liés à l’environnement économique caractérisé par les politiques d’ajustement structurel avec son lot de chômage endémique, entrainant un grand d’déséquilibre du rapport actif-inactif », a laissé entendre M. Sidibé. Aussi, il s’est avéré que les conditions d’accès à la pension liées à l’âge et à la durée d’assurance ont pu accélérer le processus de dégradation.
« La situation de l’INPS mérite davantage notre attention, car les dépenses des prestations familiales connaitront un accroissement important à la suite de l’augmentation du taux des allocutions familiales à 133% diminuant de ce fait les marges du régime pour faire face au déficit de la retraite », a-il-conclu.
Mountaga DIAKITE

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