Les 6, 7 et 8 novembre derniers, le directeur général de l’ANPE, Ibrahim Ag Nock, a participé à différentes activités en Europe, précisément à Bruxelles (Belgique) pour représenter le continent africain. Il s’agissait dans un premier temps de prendre part à la session ordinaire du conseil d’administration de l’Association mondiale des services publics d’emploi (Amsep) et aussi honorer l’invitation à lui adresser par le Réseau européen des services d’emploi publics (PES/UE) pour une conférence internationale sur le thème relatif au “Futur du travail”.
En effet, l’Amsep a tenu les 6 et 7 novembre 2018 dans les locaux du service public d’emploi de la communauté de Bruxelles, Actiris, sis à la Tour Astro dans la capitale belge, la première session ordinaire de son conseil d’administration depuis le Congrès mondial tenu à Marrakech (Maroc) en avril 2018.
La réunion était présidée par le président de l’Amsep, Abdelmonnime El Madani, directeur général de l’Agence nationale pour la promotion d’emploi et des compétences (Anapec) du Maroc, en présence du président d’honneur de l’Amsep, Camille Mouté à Bidias (FNE Cameroun), des 5 vices présidents de région de l’Amsep, du directeur général d’Actiris, Grégor Chapelle, et du représentant de l’OIT et de la secrétaire exécutive de l’organisation, Mme Eve-Marie Mossarey.
A l’ordre de jour de cette session, il y avait plusieurs sujets, notamment l’examen et l’adoption des rapports d’activités 2018 de l’Amsep et des vices présidents de région, l’examen et l’adoption du programme d’activités 2019, le bilan du Congrès mondial et de l’Assemblée générale d’avril 2018, la mise en œuvre de la Stratégie à long terme (SLT) 2018-2025, l’adoption des amendements aux statuts, règlement intérieur et financier de l’Amsep et enfin l’adoption du budget 2019 de l’organisation.
Sur la plupart de ces sujets, les administrateurs de l’Amsep sont parvenus à des consensus mais souvent à l’issue d’intenses et houleux débats.
Quant aux rapports d’activités, sur présentation du vice-président pour la région Afrique, Ibrahim Ag Nock, le conseil d’administration a pris acte de la réalisation de l’ensemble des activités programmées au titre de 2018, notamment l’organisation de la formation de 22 conseillers emploi de l’Afrique francophone au Centre régional d’administration du travail (Cradat) à Yaoundé sur le thème de “Révolution digitale et le métier de conseiller emploi” ; la visite d’études effectuée par l’Office national de l’emploi (ONE) du Gabon à Pôle Emploi France et enfin la conférence internationale qui aura lieu à N’Djamena du 11 au 13 décembre 2018 sur le thème “Les services publics d’emploi et le développement des emplois verts” en partenariat avec l’Office national pour la promotion d’emploi (Onape) du Tchad.
Quant au programme d’activités 2019, le vice-président Amsep pour la région Afrique, Ibrahim Ag Nock, président de l’Association africaine des services d’emploi publics (AASEP), a su convaincre ses pairs sur la pertinence des activités prévues. Il s’agit, entre autres, du renforcement des capacités des ressources humaines des SPE, notamment l’organisation d’un atelier de formation de conseillers emploi de l’espace Uémoa à Bamako (Mali) en avril prochain, l’organisation de la 5e session de formation des conseillers emploi du continent toujours au Cradat à Yaoundé (Cameroun) au début du second semestre et enfin de l’adoption et de la mise en œuvre du plan d’action triennal de l’AASEP pour la période 2018-2021 correspondant au premier mandat de l’ANPE-Mali à la présidence de la région Afrique, axé essentiellement sur la mobilisation de ressources financières additionnelles pour l’atteinte des objectifs fixés dans le plan d’action triennal, le renforcement de l’information et de la communication au niveau de la région et l’élargissement de la base de l’AASEP par des visites d’information et de sensibilisation à l’endroits de pays non encore membres de l’Amsep.
Il faut rappeler également que l’ANPE-Mali a été chaleureusement félicitée et citée en exemple pour sa contribution à la mise en œuvre du plan de communication de l’Amsep, adopté par l’Assemblée générale de Marrakech, à travers notamment la fourniture régulière d’informations sur les actions et activités de la région Afrique, mais surtout l’animation du site web de l’organisation. Le responsable de la cellule de communication de l’Amsep, Pierre Alain Vandewalle, n’a pas manqué à cette occasion d’inviter les autres SPE membres à s’inspirer de cet exemple de l’ANPE-Mali.
Quant au budget prévisionnel 2019, il est estimé à 576 000 euros pour un peu plus de 565 000 euros de dépenses. Pour l’atteinte de cet objectif budgétaire, les pays membres ont été invités à non seulement payer leurs cotisations mais aussi à procéder à des contributions exceptionnelles en vue de financer la mise en œuvre de la Stratégie à long terme (SLT).
Compte tenu du temps imparti pour les travaux, d’autres sujets tels que l’adoption des amendements aux statuts et Règlement de l’organisation ont été remis aux prochaines sessions du comité exécutif et au conseil d’administration extraordinaire qui se tiendront simultanément en mars-avril 2019 à Casablanca (Maroc), tandis que la session ordinaire du conseil d’administration aura lieu à Washington (USA) en novembre 2019.
L’autre évènement phare ayant meublé le séjour du directeur général de l’ANPE à Bruxelles a été sa participation à la conférence internationale du Réseau européen des services publics d’emploi (PES/UE) le 8 novembre 2018 dans un grand hôtel de la capitale belge (Bloom Hôtel). Cette rencontre qui a réuni autour de la même table les responsables des SPE de l’Union européenne et les vices présidents de l’Amsep, portait sur le thème “Futur du travail dans le monde face aux mutations du marché du travail”. Ce thème global a été décliné en plusieurs sous-thèmes ayant servi de base aux échanges et autres discussions lors des travaux.
Ils étaient ainsi une centaine de participants venus de tous les continents pour internaliser les approches et préparer des réponses et autres alternatives idoines qui se posent de plus en plus comme défis au marché du travail partout dans le monde.
Pour les experts du Bureau international du travail (BIT) et de l’OCDE en charge de l’animation de la conférence, ces défis se rapportent essentiellement à des thématiques telles que la digitalisation, les migrations et l’insertion professionnelle de couches vulnérables dont les personnes vivant avec un handicap. Selon eux, il faut donc tirer les enseignements du passé, procéder à une évaluation adéquate des programmes mis en œuvre, promouvoir le partenariat public-privé et considérer la digitalisation notamment le “Big-data” comme une opportunité et non une menace.
A l’issue des travaux, les participants ont convenu de la nécessité d’une diversité d’embauche pour la bonne marche du marché du travail ; la claire distinction entre l’emploi typique et atypique ; mettre l’accent sur la qualité de l’emploi et non pas la forme de travail ; la robotisation qui facilite l’allègement des charges sociales et fiscales et permettent également des économies d’échelle pouvant être injectées dans des fonds sociaux visant l’insertion des couches vulnérables, entre autres.
Les participants se sont félicités de la volonté commune des SPE à assurer une mise en œuvre adéquate des politiques publiques d’emploi ; de développer le partenariat entre SPE du Sud et du Nord ; de renforcer le partenariat et la collaboration entre les SPE et les collectivités ; renforcer le plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour améliorer la fongibilité des fonds des autres structures nationales intervenant dans le secteur de l’emploi en vue d’assurer une meilleure synergie d’action ; la mise en place de mécanismes efficaces d’accueil, d’orientation et d’accompagnement des demandeurs d’emploi et des employeurs ; la mise en place de projets et programmes spécifiques de renforcement des capacités des PMI/PME et TPE seniors afin de leurs permettre de recruter davantage de main d’œuvre et de ressources humaines qualifiées ; renforcer le “e-knowlege” et le “net work” entre SPE…
En marge de ces deux rencontres de haut niveau, la délégation de l’ANPE a noué d’importants contacts avec d’autres structures intervenant dans ses domaines de compétences. C’est ainsi qu’avec la directrice générale du Forem, l’un des services publics d’emploi de Belgique, Mme Marie Kristine Vanbockestal, le directeur général, Ibrahim Ag Nock, a conclu un accord portant sur un don de 100 micro-ordinateurs à l’ANPE par le Forem.
Il en est de même de plusieurs pistes de renforcement du partenariat futur entre l’ANPE et Actiris pour le développement à la mise en œuvre de projets et programmes spécifiques d’insertion des jeunes et des femmes et avec le SPE du Canada des programmes de partenariat visant l’insertion socio-professionnelle des couches vulnérables notamment les personnes vivant avec un handicap et autres.Comme il est donné de constater, le Mali, à travers l’ANPE, a certes porté la voix du continent lors de ces rencontres de Bruxelles, mais également la délégation a déniché de très bonnes perspectives de coopération et de partenariat avec d’autres structures.
Enfin, il convient de rappeler que l’Association mondiale des services d’emploi publics (Amsep) compte à ce jour 82 pays membres dont 19 pour la région Afrique (hormis la Mauritanie et les pays d’Afrique du Nord constituant la région Mopa).
Ces 19 pays membres composent ce qu’on appelle l’Association africaine des services publics d’emploi (AASEP) dont la présidence est assurée par le Mali, à travers le directeur général de l’ANPE depuis le 18 avril 2018 lors de l’Assemblée générale tenue à Marrakech (Maroc). Aussi, sur les 19 pays membres de la région quatre (4) pays, dont le Mali, sont membres du Conseil d’Administration (Kenya, République Centrafricaine et Sénégal), tandis que le Bénin est auditeur.
C’est dire que malgré la crise, dont il se relève petit à petit, le Mali continue de bénéficier de l’estime et de la confiance de ses partenaires sur la scène internationale dans plusieurs domaines, en général et celui de l’emploi, en particulier.
Source : ANPE/DCM