Après une présidence éphémère à la tête du Conseil d’administration de l’association pour la gestion des travaux d’infrastructures et d’équipements ruraux (Agetier), sur fonds d’abus de pouvoir, Sanoussy Bouya Sylla vient d’être déclaré persona non grata. C’était à l’unanimité des membres de cette instance, le 11 janvier 2023, à la faveur d’une session ordinaire. De bonne source, il lui est reproché d’être une menace à l’unité et à la cohésion de l’association ainsi que de l’agence et d’avoir abusé de son pouvoir par-delà les présomptions d’abus de biens sociaux pendant sa courte présidence.
Tout est parti de la volonté de Samoussy Sylla de destituer le Directeur général de l’agence contre l’avis des membres du conseil d’administration dont bon nombre avaient recommandé le renouvellement de ce contrat et la signature de l’accord-cadre avec le gouvernement à travers le ministre du Développement rural afin d’éviter de tomber dans un vide juridique. Mais, contre toute attente et au mépris du principe de la tacite reconduction expressément mentionnée dans le contrat en question, Sanoussy Bouya Sylla a unilatéralement décidé de rompre avec le DG Zana Coulibaly. C’est également sans l’avis des administrateurs que le PCA a, par note de service N°00004/PDT-AGETIER en date du 27 mal 2021, nommé Hamidou Diawara au poste de Directeur Général par intérim de l’Agetier. Pendant sa courte présidence, Sanoussy Bouya aurait également engagé sans en informer au préalable les membres de l’association. Cette gestion solitaire au mépris des textes aurait fait perdre à l’agence une somme pharaonique de 23 millions de francs CFA.
Conséquence, si l’assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali reste membre de l’association ce n’est plus Sanoussy Bouya qui va la représenter. Et pour cause, le Conseil d’administration a déjà recommandé à l’Apcam d’envoyer un nouveau représentant devant siéger au conseil en son nom.
Et ce n’est pas le seul ennui que connaît le président sortant du Conseil d’administration. De bonne source, des auditeurs séjournent actuellement dans les locaux de l’Apcam, pour vérifier notamment la conformité de sa gestion. Cette vérification arrive à point nommé car l’Apcam doit à son personnel quelques mois d’arriéré de salaire.
Au nombre des décisions du conseil figure par ailleurs la radiation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) pour défaut de paiement de ses cotisations depuis six ans, en dépit de nombreux rappels restés sans suite.
Amidou Keita