Congrès de l’UJMA et tournée de sabati 2012 a l’intérieur : Que cache ce brusque réveil de ces acteurs religieux aux agendas différents ?

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Il n’est un secret pour personne qu’au sein du Haut Conseil Islamique, il y a clairement deux tendances. L’une est proche du Président du HCI, l’imam Mahmoud Dicko et l’autre du guide spirituel  d’Ansardine  Cherif Ousmane Madani Haidara. Les deux leaders, qui sont de deux écoles idéologiques  différentes, ont fini de créer deux mouvements de jeunes à savoir Sabati 2012 pour l’imam Dicko et l’Union des Jeunes Musulmans du Mali UJMA pour Cherif Madani Haidara.  En conclave le week-end passé, Mohamed Macky Bah de l’UJMA et Moussa Boubacar Bah ne semblent plus regarder dans la même direction même s’ils disent tous se battre pour l’émergence d’un Islam modéré. Ce combat larvé a-t-il un relan politique ? La plaie du congrès du HCI s’est-elle cicatrisée ? Est-ce  l’affrontement de deux écoles idéologiquement différentes ? Les religieux veulent-ils s’engager dans la politique ?

Si à l’UJMA la question de l’engagement des religieux sur la scène politique a été clairement tranchée, à Sabati 2012, il y a un flou artistique comme en témoigne sa tournée dans les régions. Au moment où l’UJMA lève tout amalgame entre religion et politique et réfléchi sur  la problématique du radicalisme religieux dans notre pays, sur  l’émergence d’un islam pluriel et tolérant,  Sabati bien que prônant les mêmes valeurs que l’UJMA, n’en demeure pas moins, semblable à un parti politique ou encore à un mouvement aux agendas politique. Sa tournée dans les régions pour, dit-il, sensibiliser et en même temps renouveler ces instances, sont des signes avant-coureurs de la mise en place d’un appareil politique afin d’être prêt avant les élections communales et régionales. Pour rappel, Sabati 2012 avait appelé à voter pour IBK et il a même soutenu ouvertement des candidats aux législatives. C’est fort de cette expérience réussie que ce mouvement veut s’organiser pour certainement soutenir une fois de plus IBK. Selon certaines indiscrétions, IBK aurait plus confiance à Sabati 2012 qu’à son propre parti le RPM dont le seul combat de bon nombre des militants est le positionnement en vue de mieux bénéficier du gâteau. Le parrain de Sabati qui est l’imam Mahmoud Dicko n’a jamais caché sa préférence pour IBK. Même très  bas dans les sondages et avec un bilan en deçà des attentes de la Majorité, tout porte à croire que Sabati 2012 appellerait  à voter pour le Kankelen Tigui, en vue  d’un second mandat. La question qu’on est en droit de se poser est celle de savoir si la consigne sera cette fois-ci  respectée  par les militants de Sabati qui seraient en colère noire contre le régime pour promesses non tenues.

Contrairement à Sabati,  l’UJMA qui regroupe plus d’une centaine d’associations, a comme   mot d’ordre  la  cohésion pour lutter  efficacement  contre le radicalisme religieux et prône surtout la séparation de la religion et de la politique.

En définitive, la mobilisation des plus hautes autorités du pays aux assises de l’UJMA et de Sabati 2012 est le signe tangible de la capitulation du politique face au religieux. Halte à l’immixtion du religieux dans la politique ! La laïcité du Mali en dépend.

Youssouf Sissoko

                                                                                                            youssouf@journalinfosept.com

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6 COMMENTAIRES

  1. mahinakak
    “Personne n’a dit qu’un religieux ne doit pas faire de la politique. Mais la casquette religieuse doit être mise de côté quand on descend dans l’arène politique.
    Les USA sont une nation très religieuse la foi est même l’élément essentiel dans la création des Amériques pour autant la vie politique est exempt de connotation religieuse, les citoyens s’affrontent par rapport aux débats républicains et non à toute autre concept.”
    Pourquoi quand un politicien fait de la politique on ne parle jamais de sa religion,mais il suffit qu’un religieux parle de sa religion pour qu’on parle de politique?
    Les pasteurs américains ont toujours défendus leur paroisse contre les effets néfastes de la politiques pardon des politiciens puisque politique et religion ont le même but mais certains politiciens le voient autrement.vous dites
    “Je suis malien donc dépositaire de la culture et de la mémoire collective malienne on nous enseigne depuis le bas âge de respecter les “KARAMOKO” de ne pas contester leurs injonctions, ils sont au dessus de la mêlée. Mais la démocratie m’enseigne d’avoir le courage de mes opinions, de les assumer et de les défendre devant qui que ce soit, de ne jamais renoncer à mes principes républicains.

    Au delà, la religion est une affaire privée en venant sur l’échiquier politique on doit venir avec des idées de progrès, des débats vers la rédemption collective, on doit être prêt à affronter la différence, à accepter la différence je pense que ma culture malienne ne me permet pas d’affronter mon “KARAMOKO” d’égal à égal.”
    Dans ces paragraphes,il n’y a aucune contradiction entre ce que tu dis et ce que veut en réalité toute religion monothéiste.Toutes ces religions cultivent la tolérance et l’acceptation de l’autre.Toutes les religions monothéistes sont des religions de progrès.Quand tu parles de ton “Karamoko” c’est exact le faux concept qu’on a fait des religions comme les politiciens d’ailleurs en politiques quand ils promettent l’irréalisable pour tromper le peuple.Le religieux croit en dieu et non à un karamoko” et le bon politicien mène son peuple à son bonheur et non à son exploitation et à le trainer dans la misère.et vous dites
    “Personne n’a dit qu’un religieux ne doit pas faire de la politique.”Oui aucun texte eau Mali ne l’interdit donc restons républicains et démocrates et légalistes
    Respectueusement vôtre

  2. Je ne perdrais pas mon temps ni dans des conceptions partisanes ni à la “zawiyya” pour me voire dépouiller de tous mes biens transformer et exploiter dans mon être par d’autres sans conscience ni moral ne visant que leur propre intérêt .Politique et religion visent le même but,le bonheur de l’humain et à cela tout homme conscient doit nécessairement s’impliquer .

  3. Politique et religion font deux formes de conscience sociale incompatibles. Ou nous prenons le chemin de la religion pour atteindre Dieu, le tout puissant ou nous empruntons la voie politique pour le pouvoir d’ici bas. Celui qui est régulier aux débats politiques, est très souvent absent à la mosquée aux heures de prière à moins que le siège du parti soit proche de la “zawiyya”

  4. Les religieux sont des hommes et la politique est faite par des hommes et donc par des religieux.Toute politique est faite en faveur ou en défaveur des hommes donc des religieux.Comment peut on donc écarter les religieux de la politique?Qu’on le veuille les religieux feront la politique,mieux vaut donc à visage découvert que caché.Que dieu bénisse le Mali et dieu est religion.

    • Personne n’a dit qu’un religieux ne doit pas faire de la politique. Mais la casquette religieuse doit être mise de côté quand on descend dans l’arène politique. Notre constitution est claire le Mali est laïc, les valeurs qui valent sur l’échiquier politique sont les valeurs républicaines comme la liberté, l’égalité, la justice, le respect de la différence etc..

      Je suis malien donc dépositaire de la culture et de la mémoire collective malienne on nous enseigne depuis le bas âge de respecter les “KARAMOKO” de ne pas contester leurs injonctions, ils sont au dessus de la mêlée. Mais la démocratie m’enseigne d’avoir le courage de mes opinions, de les assumer et de les défendre devant qui que ce soit, de ne jamais renoncer à mes principes républicains.

      Au delà, la religion est une affaire privée en venant sur l’échiquier politique on doit venir avec des idées de progrès, des débats vers la rédemption collective, on doit être prêt à affronter la différence, à accepter la différence je pense que ma culture malienne ne me permet pas d’affronter mon “KARAMOKO” d’égal à égal.

      C’est pourquoi faire la politique pour un religieux d’accord mais en mettant en veilleuse la couverture religieuse sur l’échiquier politique.

      Les USA sont une nation très religieuse la foi est même l’élément essentiel dans la création des Amériques pour autant la vie politique est exempt de connotation religieuse, les citoyens s’affrontent par rapport aux débats républicains et non à toute autre concept.

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