‘’Situation d’insécurité et proposition de solutions au pays Dogon’’ a été le thème de la conférence de presse animée par le Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAPJD). C’était le mardi 15 mai à la Maison de la Presse. Elle était animée par le porte-parole du collectif Adama Djongo en présence des représentants des associations membres du collectif.
C’est dans l’optique de rétablir la vérité et de contribuer à la recherche de solutions à la crise politico-sécuritaire que connait, aujourd’hui le pays dogon, que le collectif des associations de jeunes ressortissants du pays dogon a initié cette conférence de presse. Elle a été l’occasion pour lui de donner à l’opinion nationale et internationale sa part de vérité sur la situation d’insécurité de la zone et de proposer des solutions.
Le conférencier a tout d’abord fait un bref rappel historique de la crise. Selon lui, depuis 2012, le pays dogon fait l’objet d’un transfert de la crise du nord vers le centre, cela compte tenu de son rapprochement de la partie septentrionale du pays. Il dira que malheureusement cette crise a tout enlevé au pays dogon, qui fait de lui la zone la plus touchée du pays. Il dira que si les autres parties du Mali se disent avoir perdu leur corps, ou même blessé, le pays dogon, lui a perdu son âme, qui n’est autre que le tourisme, seule référence de la zone, à travers lequel toute la vie économique y était adaptée.
Pour parler de la crise à sa forme actuelle, M. Djongo dira que l’espace du pays dogon a longtemps été miné par des conflits entre éleveurs et cultivateurs pour des raisons de contrôle des ressources naturelles, qui ont toujours eu des solutions par la bonne volonté des uns et des autres. Mais aujourd’hui cet espace est assujetti à une sorte d’infiltration par les forces du mal qui exacerbent les tensions entre les communautés. Pour lui, face à cette situation, il y a lieu de poser un vrai diagnostic de ce mal et trouver des solutions adéquates et durables afin de promouvoir le vivre ensemble entre les communautés. « Malheureusement, plusieurs organisations de la société civile sont montées au créneau pour donner des informations, biaisées » a-t-il déclaré.
Au nom du collectif, le porte-parole demande à l’Etat de renforcer sa présence sur le terrain, à travers, un déploiement massif de l’armée afin de ratisser largement les repères des malfrats et ramener la sécurité.
Le CAJPD a proposé des solutions pour une sortie de crise, qui sont entre autres : le traitement global de la crise à l’échelle de tout le pays dogon et non un traitement parcellaire, l’organisation des assises ou d’un tribunal populaire de ‘’vérité et réconciliation ‘’ impliquant toutes les parties en belligérance dans le pays dogon, la création d’une commission d’enquête parlementaire en vue d’analyser, au cas par cas, toutes les situations conflictuelles et proposer aux communautés, des solutions durables sous l’égide du Gouvernement et l’initiation d’un programme spécial de développement du pays dogon.
Par Jean Joseph Konaté