Conférence régionale de Bamako sur impunité, justice et droits de l’homme : Des questions vitales pour la paix et la bonne gouvernance

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Cette conférence soutient les efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest contre toutes formes de déni de justice.

Le président de la République Amadou Toumani Touré a présidé vendredi au Centre international de conférences de Bamako, la cérémonie solennelle d’ouverture de la Conférence régionale sur « l’impunité, la justice et les Droits de l’homme en Afrique de l’Ouest ». C’était en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Said Djinnit, du Haut commissaire adjoint des Nations Unies pour les Droits de l’homme, Kyung Wha Kang, et du Commissaire aux affaires politiques de l’Union africaine, Julia Dolly Joinerdes. Cette conférence, à laquelle ont également pris part les présidents des institutions de la République, ceux des hautes juridictions de l’Etat et les membres du gouvernement, est destinée à soutenir les efforts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dans la promotion de la justice, le respect des Droits de l’homme et la lutte contre l’impunité dans la sous-région. Dans son discours introductif, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest a estimé qu’en acceptant d’accueillir cette conférence sur l’impunité, la justice et les droits de l’homme, le président Touré vient encore une fois de manifester son engagement et celui du peuple malien pour la paix, la stabilité, la bonne gouvernance et le développement. Déjà en 2000, notre pays avait abrité une conférence sous l’égide de l’Organisation internationale de la francophonie sur la gouvernance qui a abouti à la déclaration et au programme d’action de Bamako sur la bonne gouvernance.

Ces principes continuent d’inspirer les Etats membres de cette organisation en matière de démocratie, de respect des droits de l’homme. « Lorsque, il y a un an, à l’issue de leur réunion de consultation annuelle, les chefs des bureaux des droits de l’homme du système des Nations Unies en Afrique de l’ouest m’ont suggéré l’organisation de cette conférence sous les auspices du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, je n’ai pas hésité un seul instant. J’en ai parlé à mon ami et frère, le président Gbého de la Commission de la CEDEAO qui a apporté son soutien pour que nous la conduisions ensemble dans le cadre du dixième anniversaire du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance », a expliqué Said Djinnit. La thématique de cette conférence, a-t-il estimé, est la clef de voûte de la paix et de la stabilité. L’aspiration commune des peuples d’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs est de bâtir une société fondée sur le respect des Droits de l’homme et l’Etat de droit. L’impunité est tout simplement la négation de cette aspiration. Face aux violations massives des droits de l’homme, aux déplacements forcés de populations et aux violences contre les femmes ainsi qu’aux abus contre les enfants, l’impunité est un grave déni de justice qui alimente la culture de la violence. Tirant les leçons des affres subis par les populations, des graves violations des Droits de l’homme et l’impunité durant les conflits fratricides qui ont ensanglanté la sous-région dans les années 90, la CEDEAO s’est dotée il y a dix ans, d’un protocole visant à promouvoir l’Etat de droit, la démocratie et la bonne gouvernance. Cet instrument juridique a permis à notre sous-région de faire des avancées considérables sur la voie de la paix, la stabilité et la démocratie. Entre-temps, l’Union africaine avait adopté en 2007 une charte sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance.

Le Mali se félicite du choix du thème de la conférence qui, selon le président Touré, présente un intérêt particulier pour les pays du continent et de notre sous-région. Le principal ennemi du droit est l’injustice. Il s’agit, au cours de cette conférence, d’instaurer dans nos Etats les conditions d’une bonne gouvernance. Notre espace, souligne le chef de l’Etat, est confronté à des menaces qui sont de nature à ébranler sa stabilité. Le crime organisé transnational et en particulier le trafic de drogues et le terrorisme constituent ainsi une grande menace à la paix et à la sécurité. La montée en puissance des groupes criminels sape les fondements de l’Etat de droit, affaiblit les Etats et les institutions démocratiques, remet en cause les progrès vers la bonne gouvernance et compromet le développement économique en Afrique de l’ouest. Les efforts des pays du Sahel se sont concrétisés par une coordination d’actions afin de lutter plus efficacement contre les réseaux de trafics illicites et initier des actions de développement des régions concernées. Leurs efforts méritent d’être soutenus par la communauté internationale. S’agissant de l’accueil de milliers de personnes retournées de Libye lourdement armées, la communauté internationale doit explorer les voies possibles pour soutenir les Etats concernés dans leurs efforts visant à remédier à l’impact de la crise libyenne. Face à la somme des menaces, “les actes sur le terrain sont devenus de plus en plus néfastes”, a diagnostiqué le chef de l’Etat pour qui ces menaces transfrontalières ne peuvent avoir que des réponses transfrontalières. Evoquant la question du déficit pluviométrique dans la région du Sahel, Amadou Toumani Touré a déploré la pression alimentaire, la non-reconstitution des nappes phréatiques pour inonder les plaines et la faiblesse des pâturages que cela va entraîner dans la zone sahélo-saharienne. La conférence devait s’achever hier en début de soirée

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