Conférence internationale sur la justice transitionnelle : L’expérience étrangère inspire la CVJR

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Présidée par le ministre de la Réconciliation nationale, Col-Major, Ismaël Wagué, la visioconférence internationale de la CVJR sur la justice transitionnelle avait pour thème «La réparation, une voie vers la réconciliation et la stabilisation pour une paix durable ». C’était d’hier mardi, 16 mars à aujourd’hui mercredi 17 mars 2021 à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye.
Le ministre de la Réconciliation nationale, Col Major, Ismaël Wagué a souligné que le Mali peut, sans aucun doute, tirer des leçons utiles d’autres expériences et à son tour, contribuer à la réflexion internationale sur les droits des victimes. Car, dit-il, «la promotion de l’idéale des droits de l’homme s’enrichit des échanges entre diverses expériences et de l’apprentissage mutuel». Pour lui, le Mali a adopté la justice transitionnelle dans le cadre de sa stratégie pour faire face à la crise multidimensionnelle actuelle, afin de consolider le processus de paix. Et d’ajouter que la paix doit s’accompagner de la justice pour les violations les plus graves, de la vérité sur notre histoire difficile, et de la réparation des préjudices subis, afin de soutenir le relèvement et les transformations positives de notre société.
Le principe de la réparation
A l’en croire, une véritable réconciliation implique donc la nécessité d’une justice transitionnelle, transformatrice et la réparation joue un rôle essentiel, car elle cherche à répondre aux dommages subis par les victimes, en les aidant à reconstruire leur vie et en créant de meilleures conditions, pour reconstruire la confiance et la solidarité sociale. «Au Mali, le principe de réparation a une large base juridique. En effet, notre Constitution consacre les droits de l’homme et affirme que les victimes d’une violation de ces droits ont la capacité de les faire respecter grâce à des recours. A cet égard, il est heureux de noter que les principes des droits de l’homme, reconnus par notre Constitution, sont en parfaite adéquation avec les principales conventions internationales» a-t-il précisé.
Le ministre Wagué soulignera que les milliers de Maliens, qui souffrent aujourd’hui de traumatismes de la pauvreté, générée par la violence, doivent obtenir une équitable réparation pour que nous puissions atteindre le but rêvé de la paix. Il a mis l’accent sur l’engagement des autorités de la Transition en faveur de la réparation des victimes de la crise malienne, avec des bases juridiques, politiques et profondes.
Pour sa part, le représentant de la MINUSMA, Guillaume NGefa, estime qu’au sortir d’un conflit, la réparation des préjudices subis est l’un des éléments essentiels pour rendre justice aux victimes des violations des droits de l’homme. Selon lui, cela se traduit généralement et concrètement par la mise en place d’un programme de réparation, dont le fondement se trouve dans les normes internationales et les meilleures pratiques en la matière.
La représentante de l’ONU femme, Béatrice Eyong dira que le Mali vit, depus 1960, les conséquences de plusieurs crises, qui ont entrainé leurs lots de violations graves des droits de I’Homme, dont les viols et autres fomes de violences sexuelles liées aux conflits. Et d’ajouter que le rapport de la Commission d”enquête intermationale pour le Mali indique que les femmes et les filles ont souffert de violences sexuelles au cours de la crise de 2012.
Fonds de réparation
Le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé a rappelé que la réparation est au cœur du mandat de la CVJR. Pour lui, c’est pour cette raison que la Commission a prepare, de manière très inclusive et participative, une politique de réparation en faveur des victimes, avec un avant-projet de loi. Et d’ajouter que la politique de réparation est le fruit d’une concertation sociale, d’un dialogue avec les communautés de notre pays dans toutes les régions. Il précisera que la CVJR a organisé des ateliers de concertation sociale avec les organisations de protection des femmes et des enfants, les organisations de défense des droits de l’homme, les organisations de victimes, les groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, les partis politiques et tous les acteurs pertinents.
Aux dires du président de la CVJR, la politique de réparation a fait l’objet d’un grand atelier national de validation organisé par le ministère de la Réconciliation nationale. « Aujourd’hui donc, au moment où cette politique de réparation est sur la table du Gouvemement, le moment nous semble particulièrement indiqué pour faire de cette conférence intemationale un moment de plaidoyer pour la mise en place d’un fonds de réparation en faveur des victimes.
Abréhima GNISSAMA

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